Maurice Derlin, la Cnam face aux médecins
Notice
Le président de la Cnam, Maurice Derlin, analyse les dépenses de soins de ville. Le docteur Jacques Monier, président de la CSMF, en donne une analyse différente.
Éclairage
Cette vidéo permet de voir à l'œuvre le président de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (Cnam), Maurice Derlin, et dans la deuxième partie, le docteur Jacques Monier, Président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF). Ils nous livrent chacun leur analyse des causes de l'évolution des dépenses médicales.
Maurice Derlin a dirigé l'Assurance maladie pendant 24 années. Né le 19 décembre 1924, il est décédé à 82 ans le 31 janvier 2007. Dans le prolongement des ordonnances de 1967 qui ont créé la Cnam, Maurice Derlin en est élu Président le 28 septembre 1967. Ce syndicaliste de Force Ouvrière (FO) gouvernera la Cnam par une alliance avec le CNPF, dont le représentant Emile Boursier sera élu Vice-Président de la Cnam. Cette alliance comprendra également la CGC et la CFTC. Ayant soutenu Claude Pitous contre Marc Blondel, lors de la succession d'André Bergeron à la tête de FO, il est progressivement écarté par son organisation syndicale et en 1991, alors qu'il se présentait pour un nouveau mandat, FO fait élire à la présidence de la Cnam Jean-Claude Mallet.
Maurice Derlin, surnommé le "pape de l'Assurance maladie" se bat pour l'autodiscipline du corps médical, le laisser-faire n'est plus acceptable, mais il est contre une médecine étatisée.
Maurice Derlin, dès 1970, dit que face à l'augmentation en volume des actes médicaux, il faut définir une politique de santé, chose dont il reconnaît que ce n'est pas simple, mais c'est la condition nécessaire pour combattre le déficit de l'Assurance maladie.
En réponse, le président Monier avance des arguments dont il est difficile de contester le bien-fondé, et qui sont repris aujourd'hui. Les dépenses de santé augmentent et augmenteront. Le progrès technique, le progrès social, la démographie sont des facteurs incontestables. Les médecins permettent aux assurés de vivre plus longtemps et donc de coûter davantage à la Sécurité sociale, mais on n'a pas le droit de le reprocher aux médecins, bien au contraire.
Par contre les abus des médecins et des assurés relèvent de la mythologie.
Maurice Derlin est bien le premier à reconnaître que les besoins de 1970 sont largement supérieurs à ceux de 1945, mais il préfère des hausses de cotisations à des mesures d'économies ou de maîtrise.