Historique du Rallye de Monte Carlo
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Le premier rallye de Monte Carlo est organisé en 1911, avec 23 concurrents. C'est l'une des plus grandes compétitions mondiales de courses automobiles. Plusieurs épreuves sont organisées : un parcours commun de régularité, une épreuve de maniabilité, accélération, freinage, tours sur le circuit de F1... Le record de participation est atteint en 1953 avec 404 partants.
Date de diffusion :
09 déc. 1988
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Contexte historique
ParMaître de conférences en histoire contemporaine à l’Inspé de l’Université d’Aix-Marseille
Le rallye de Monte-Carlo est l'épreuve automobile la plus connue au monde, mais aussi la plus ancienne, de toutes celles qui ne se déroulent pas sur un circuit (contrairement au 24 heures du Mans ou aux 500 miles d'Indianapolis). Il est organisée pour la première fois par l'Automobile club de Monaco en 1911. Les vingt-trois concurrents s'élancent de différentes villes d'Europe afin de rejoindre la Principauté à bord de véhicules de tourisme. L'épreuve est alors une course de concentration sur le modèle des compétitions cyclistes italiennes (convegni ciclisti). Elle est la première à porter l'appellation de "rallye". Le règlement est complexe puisque le vainqueur - le pilote français Henri Rougier qui est parti de Paris à bord d'une Turcat-Mery - est désigné en fonction d'une savante péréquation prenant en compte la vitesse moyenne, la distance parcourue, le nombre de passagers et les bagages transportés, le confort et l'état du véhicule à l'arrivée. La complication ne constitue pourtant pas un frein à l'intérêt des médias, dès la première édition, et au développement de l'épreuve puisque, l'année suivante, le nombre de participants est presque multiplié par quatre.
L'objectif des organisateurs paraît très vite atteint. Il s'agit, en effet, à l'heure de l'essor du tourisme hivernal sur la Côte d'Azur, d'attirer l'attention sur la principauté de Monaco, moins courue que les villes voisines de Cannes et surtout de Nice. À côté du carnaval, Nice bénéficie du reste de l'effet d'attraction exercée par une course automobile, Paris-Nice, organisée depuis 1894 sur le modèle en vogue des "ville à ville". Afin de rivaliser avec la cité de la baie des Anges, la Société des Bains de Mer finance donc le rallye de Monte-Carlo. Organisé au mois de janvier, il doit constituer un rendez-vous incontournable pour les élites européennes venues profiter des douceurs du climat azuréen. Ce sont ces privilégiés, seuls en mesure de disposer d'une voiture, qui parcourent un réseau routier pas toujours carrossable dans des conditions climatiques souvent difficiles, notamment lors de la traversée des Alpes. Si le règlement se modifie régulièrement avec l'instauration d'épreuves de maniabilité, d'accélération/freinage et, à partir de 1962, des épreuves dites "spéciales" - c'est-à-dire chronométrées - , le rallye de Monte-Carlo marque les esprits pour son circuit de montagne dans l'arrière-pays niçois. Le passage du col du Turini, qui sépare, à 1 600 mètres d'altitude, les vallées de la Vésubie et de la Bevera, constitue depuis 1965, le temps fort du rallye. L'épreuve nocturne dite de la "nuit du Turini", attire des foules considérables sur le bord de la route. La question de la sécurité ne tarde pas à se poser et ce, d'autant plus que, sur l'ensemble du rallye, les accidents sont nombreux et parfois mortels. Lors de l'épreuve de 1953 qui accueille le plus grand nombre de participants, seules 253 des 404 voitures au départ franchissent la ligne d'arrivée. Les voitures sont, en outre, de plus en plus puissantes. Avec l'établissement, à partir de 1973, d'un championnat du monde des constructeurs, les grandes marques automobiles profitent de l'évolution du règlement pour développer des véhicules conçus comme des instruments de marketing. L'adéquation entre un marché automobile en pleine expansion et la course peut d'ailleurs se lire dans l'annulation du rallye en 1973, pour cause de choc pétrolier. À partir de 1975, les écuries poursuivent leur professionnalisation autour de véhicules spécialement dédiés ou préparés pour la course. Alpine Renault, Lancia, Porsche ou encore Audi s'emploient à inscrire à leur palmarès le prestigieux rallye de Monte-Carlo.
Avec la normalisation des compétitions qui accompagne la mise en place du World Rally Car (WRC) en 1997, le rallye Monte-Carlo perd deux de ses atouts spécifiques : le parcours de concentration et la "nuit du Turini". L'épreuve n'en reste pas moins un temps fort de la saison de sports automobiles et participe au rayonnement international de la Principauté et de ses environs.
Bibliographie :
Jean-François Jacob, Monte-Carlo, 60 ans de rallyes, Paris, Robert Laffont, 1973.
Maurice Louche, Le Rallye de Monte-Carlo au XXe siècle, Alleins, Éditions Maurice Louche, 2001.
Transcription
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