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22 juil.
1998

Jean-Noël Guérini, président du Conseil général des Bouches-du-Rhône

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Résumé

Rappel rapide de l'itinéraire politique de Jean-Noël Guérini, qui vient d'être élu à la tête du Conseil général des Bouches-du-Rhône en remplacement de François Bernardini, devenu inéligible. On voit le nouveau "patron" du département à son banc, félicité et embrassé par ses pairs.

Date de diffusion :

22 juil. 1998

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Contexte historique

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Les élections cantonales du mois de mars précédent avaient été favorables à la gauche dans les Bouches-du-Rhône. Le PS avait gagné six cantons, le PC un et le maire FN de Marignane, Daniel Simonpieri, avait été élu. La droite était affaiblie, ayant perdu notamment cinq cantons à Marseille. Le nouveau Conseil général comprenait 27 socialistes, 12 communistes, 1 radical de gauche et 1 divers gauche, tandis que la droite ne comptait que 6 UDF, 4 RPR et 1 divers (rappelons que les conseils généraux sont renouvelés par moitié tous les trois ans). Ces résultats avaient donc permis le maintien des socialistes à la tête d'un Conseil général dont ils avaient la direction depuis l'avant-guerre.

Le principal changement cependant avait été l'élimination du Marseillais Lucien Weygand qui le présidait depuis que Louis Philibert avait lâché les rênes en 1989. Depuis assez longtemps, Weygand s'opposait à la Fédération socialiste, dirigée par François Bernardini depuis 1990. L'enjeu était en fait le contrôle des institutions locales. Weygand avait été affaibli par son échec aux municipales de 1995 à Marseille et par celui qu'il venait de rencontrer aux élections régionales qui avaient eu lieu en même temps que les cantonales et où il avait opposé sa propre liste à celle de la "gauche plurielle" conduite par Michel Vauzelle.

À la suite du renouvellement du Conseil général, c'est François Bernardini, qui lui avait succédé le 27 mars précédent. Mais on savait déjà que ce dernier avait quelques démêlés avec la justice et qu'il risquait de devoir abandonner cette responsabilité puisque la Chambre régionale des comptes l'avait reconnu comme "comptable de fait" le 20 avril 1995 pour l'usage illégal qu'il avait de subventions à diverses associations, ce qui entraînait son inéligibilité. Il avait été mis en examen le 14 juin 1997. À noter que Lucien Weygand avait refusé à cette époque de mettre à l'ordre du jour du Conseil général la démission d'office de Bernardini, comme demandé par le préfet. On peut d'ailleurs voir dans le document les deux adversaires se donner l'accolade. Les voies de recours ayant été épuisées et le Conseil d'État l'ayant sommé le 19 juin de se démettre de ses mandats électifs, François Bernardini a dû annoncer sa démission de président du Conseil général le 15 juillet.

Son successeur était tout désigné : Jean-Noël Guerini, maire des 2e et 3e secteurs de Marseille, rapporteur général du budget, "patron" du groupe socialiste au Conseil général, et qui s'était éloigné de Weygand. Le nouveau maître des lieux, que l'on voit modestement assis dans la salle de délibérations du Conseil général, est adoubé par ses pairs selon un rituel politique commun à toutes les familles, mais qui peut prêter à commentaires selon que l'on compare avec la reconnaissance du suzerain par ses vassaux ou celle du chef de clan par ses obligés.

Jean-Noël Guerini est un héritier, un produit du "système" socialiste marseillais, qui, comme dans les autres villes de la région (Toulon et Nice par exemple), permet la sélection et la promotion d'autodidactes, "hommes du peuple", non ou peu diplômés, mais qui possèdent un capital politique familial, qu'ils ont su faire fructifier en s'enracinant eux-mêmes dans la société locale. L'homme est donc issu du sérail. Il a bénéficié de la protection de son oncle, Jean-François Guerini, le représentant du quartier du Panier, au-dessus du Vieux-Port, l'un des vieux quartiers populaires de Marseille, à forte population originaire de Corse, les Guerini venant de Calenzana. Jean-Noël suivra les pas de cet oncle (qui était lui-même l'héritier de Jean-François Leca) en devenant, à son tour, après lui, conseiller municipal (à partir de 1977), puis conseiller général à partir de 1982, et, bien évidemment, fidèle soutien de Gaston Defferre. On peut imaginer que cette implantation électorale et l'ascension politique qui a suivi ont été favorisées par l'emploi qu'il avait obtenu à l'Office communal des HLM (son oncle présidait l'Office et son père y était employé) où, par ailleurs, il était aussi responsable du syndicat FO, autre point d'appui du socialisme marseillais d'alors. Cette accession au pouvoir départemental est évidemment une étape importante dans la carrière de Jean-Noël Guerini. Il sera élu sénateur en septembre 1998 et il est, depuis, l'un des "hommes forts" du PS sur le plan local et même national. Dix ans après, Jean-Noël Guerini est toujours président du Conseil général (ce qui le situe au deuxième rang pour la durée de présidence, bien qu'encore loin du record de Louis Philibert qui l'est resté 22 ans, de 1967 à 1989) et sénateur. La puissance financière de l'institution - devenue au fil du temps une sorte de bastion - permet de s'assurer des fidélités et d'entretenir des clientèles, ce qui le situe dans une certaine tradition politique. D'où cette longévité politique qui, au départ, n'était pas assurée. Cependant, il n'a pu conquérir en 2008 la mairie de Marseille, ce qui, sans doute, est son ambition ; une ambition qui, elle aussi, appartient à l'histoire de la vie politique locale.

Ajoutons que le reportage permet de voir rapidement le très original Hôtel du Département, dont la structure principale est une sorte d'aéronef bleu. Ce bâtiment, qui permettait de regrouper les services départementaux, jusqu'alors très dispersés, a été construit entre 1992 et 1994, dans le quartier Saint-Just sur les plans de l'architecte britannique William Alsop. C'est sans aucun doute l'une des oeuvres les plus "révolutionnaires" de la ville, dont le décalage avec la culture politique locale reste frappant.

Transcription

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