L'histoire du haka des All Blacks
Notice
A travers l'épopée rugbystique des all blacks neo-zélandais, c'est une histoire du rituel kaka qui nous est proposée, argumentée par Jenny Shipley, premier ministre de la Nouvelle Zélande.
Éclairage
Loin d'être un haka guerrier, le haka « Ka mate » est une célébration de la vie. Pourquoi ? Parce que ce haka fut composé au début du 19ème siècle par un chef tribal nommé Te Rauparaha pour remercier un autre chef guerrier, appelé Te Wharerangi de lui avoir sauvé la vie en le cachant dans une fosse à patates douces alors qu'il était pourchassé par des ennemis, et en demandant à sa femme de s'asseoir devant l'entrée pour lui offrir une protection magique (les organes génitaux féminins étaient considérés comme sacrés et magiques aux temps précoloniaux). L'histoire paraît banale, mais elle est bien vraie : dans le texte du Ka mate, on retrouve l'angoisse de son auteur qui entend ses ennemis arriver dans le village où il a trouvé refuge. Ce dernier ne sait pas s'il va vivre ou mourir : Ka mate, ka mate, ka ora, ka ora – C'est la mort, c'est la mort, c'est la vie, c'est la vie. Puis, entendant Te Wharerangi envoyant ses adversaires sur une fausse piste, Te Rauparaha le remercie : Tenei te tangata puhuruhuru nana nei i tiki mai whakawhiti te ra – C'est l'homme chevelu qui fait que le soleil brille à nouveau. Soulagé, le fugitif peut enfin sortir de la fosse : A upane, A kaupae – Un pas vers le haut, un autre - avant de voir le soleil briller à nouveau : Whiti te ra.
Si l'histoire à laquelle ce haka fait référence est parfaitement connue, on ignore encore toujours pourquoi les All Blacks ont choisi de pratiquer ce haka en 1905, lors de leur tournée dans les îles britanniques. De toute évidence, celui-ci ne met pas en scène un duel ni n'est censé galvaniser quelconque groupe avant un affrontement. C'est d'ailleurs dans un souci de cohérence avec le contexte que le Kapa o Pango a été composé en 2005.