Visite du président turc Cevdet Sunay à Paris

27 juin 1967
02m 18s
Réf. 00264

Notice

Résumé :

Le général de Gaulle accueille à l'aéroport d'Orly le président de la République de Turquie, Cevdet Sunay, qui accomplit en France un voyage officiel.

Type de média :
Date de diffusion :
27 juin 1967
Type de parole :

Éclairage

Du 27 au 30 juin 1967, le président turc, Cevdet Sunay, accomplit une visite officielle en France. La République de Turquie joue en effet un rôle important entre l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient : le général de Gaulle veut développer la coopération avec cet État afin de renforcer la position de la France dans cet espace géopolitique essentiel.

Le reportage - qui retrace la première journée de ce voyage - débute sur des images du couple présidentiel turc arrivant à Orly où il est accueilli par le général de Gaulle. Dans le salon d'honneur de l'aéroport, le président français prend la parole pour souhaiter la bienvenue à son hôte. Dans son allocution - dont le document ne comporte qu'un extrait - il évoque les " crises graves " qui secouent alors l'Orient. En effet, depuis le mois d'avril, la question du partage des eaux du Jourdain, entre Israël et la Syrie, provoque de vives tensions. La situation devient critique en mai : Nasser l'Égyptien met ses forces en alerte et le Général syrien Fawzi demande aux Arabes de se tenir prêts à attaquer Israël. Le général de Gaulle, quant à lui, conseille aux dirigeants l'apaisement, et dans un communiqué officiel, la France indique que " l'État qui, le premier et où que ce soit, emploierait les armes n'aurait ni son approbation ni, à plus forte raison, son appui ". Le 5 juin pourtant, Israël lance son attaque préventive contre ses voisins de la Ligue arabe : c'est la Guerre des Six jours, qui s'achève le 10 juin par la défaite des armées arabes. La condamnation française est alors totale et de Gaulle impose l'embargo sur les armes destinées à l'État hébreu tant que les territoires nouvellement acquis ne sont pas rendus : la rupture franco-israélienne est brutale, mais vaut au général de Gaulle une aura diplomatique sans précédent dans le monde arabe. C'est dans ce contexte que la France accueille le président Sunay, dont le pays - membre de l'OTAN et allié des Etats-Unis - est resté neutre durant ce conflit israélo-arabe.

Aude Vassallo

Transcription

(Silence)
Charles de Gaulle
Vous voici à Paris, monsieur le Président, en un moment où le monde, en particulier l'Orient, où la Turquie tient une place essentielle, se trouve en proie à des crises graves et alors que nos deux pays ont toute raison de conjuguer leurs actions, pour servir malgré tout, l'équilibre, le progrès et la paix de tous les hommes.
C'est dire, monsieur le Président, quelle importance peuvent revêtir notre rencontre et nos entretiens.