Voeux pour l'année 1968
Notice
A l'occasion des traditionnels voeux du chef de l'Etat, Charles de Gaulle dit sa confiance dans une année 1968 prospère pour tous. Il évoque avec sérénité les défis que la France va être amenée à relever : le progrès économique et social, l'indépendance de la France, la construction européenne. Il prend ensuitre vivement position contre les conflits au Vietnam et au Moyen-Orient. Le général termine son allocution en renouvellant ses voeux aux Français.
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Éclairage
Alors qu'il est à la tête de l'État depuis près de neuf ans, le général de Gaulle, comme c'est la tradition désormais, présente à la télévision ses voeux pour la nouvelle année. Exceptionnellement, il s'adresse également à la " nation française du Canada " : c'est en effet en juillet 1967, alors en visite à Montréal, qu'il avait lancé le retentissant " Vive le Québec libre ! ", confirmant ainsi les liens particuliers tissés depuis le début des années 1960 entre les deux peuples.
Comme il en a pris l'habitude, le Général dresse le bilan de l'année écoulée et décrit quelle doit être celle qui débute. Dans le domaine économique et social, il rappelle les bons résultats qui s'inscrivent dans le mouvement mondial des " Trente Glorieuses ". Il se réjouit aussi de " la suppression prochaine des barrières douanières " pour les six pays de l'union européenne (les taxes et les restrictions quantitatives aux échanges disparaîtront officiellement le 1er juillet 1968). C'est un pas important pour l'Europe économique, d'autant que l'élargissement du Marché commun reste en peine : en mai 1967, le général de Gaulle opposait, encore une fois, son veto à l'adhésion de la Grande-Bretagne, rejetée pour ses liens trop forts avec les Etats-Unis.
Il réaffirme aussi sa volonté d'inscrire la politique française dans l'espace mondial, car son " but primordial " est la paix. A ce titre, l'année 1967 lui en donne l'occasion par deux fois. Au Vietnam tout d'abord, où il condamne sans relâche les bombardements et demande le retrait des troupes américaines. Au Proche-Orient ensuite, où la Guerre des Six Jours oppose, en juin, Israël et les pays arabes. Le général de Gaulle porte son soutien à ces derniers, attitude qui vaut à la France une aura diplomatique sans précédent dans le monde arabe (impensable du temps de la guerre d'Algérie), mais au prix d'un éloignement brutal avec Israël.