L'Acte inconnu de Valère Novarina en ouverture du Festival d'Avignon
Notice
Répétitions de L'Acte inconnu de Valère Novarina, mise en scène par l'auteur, dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes, avant l'ouverture du Festival d'Avignon 2007. Interviews de Valère Novarina et de Dominique Pinon.
Éclairage
Le reportage, diffusé au cours du journal Soir 3 le 7 juillet 2007, présente L'Acte inconnu, pièce écrite et mise en scène par Valère Novarina et qui sera créée le soir même dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes en ouverture du Festival d'Avignon. Il comprend plusieurs extraits des répétitions et les interviews de l'auteur/metteur en scène et de Dominique Pinon, comédien.
La composition de la pièce fut notamment l'occasion pour Valère Novarina de réécrire des formes déjà expérimentées en vue de leur confrontation avec l'espace exceptionnel de la Cour d'Honneur. Comme dans les œuvres antérieures du dramaturge, la dérision et la provocation aident l'écriture à revenir aux racines du théâtre et de la langue. Construit en quatre parties, le spectacle fait régulièrement intervenir le jeu avec la marionnette où le comédien devient parfois pantin. A la faveur du jeu théâtral, le comédien fait ici l'expérience répétée de la mort et du verbe. L'ensemble de la représentation souligne ainsi la précarité du corps de l'homme. Le masque devient mortuaire et convoque la présence de Daniel Znyk, comédien et compagnon de route de l'écriture de Valère Novarina, décédé le 12 septembre 2006.
Dominique Pinon, qui fait partie de la distribution, avait interprété seul en scène un précédent texte du dramaturge : Pour Louis de Funès (créé en 1998 dans une mise en scène de Renaud Cojo) offrait déjà une intense réflexion sur le travail de l'acteur. Le témoignage du comédien dans le reportage insiste sur la façon dont le langage à l'œuvre dans la pièce met à l'épreuve le corps et le souffle de l'acteur dont la virtuosité est sans cesse requise.
L'Acte inconnu détourne et déforme le discours politique ainsi que les stratégies langagières d'information et de communication utilisées par les médias. « La Machine à dire beaucoup », protagoniste récurrent du théâtre de Valère Novarina, participe de cette dénonciation. A l'inverse, l'auteur tend à retrouver, à l'intérieur du drame, le « mystère » de la parole que le comédien porte en « offrande » à l'espace théâtral. La représentation apparaît alors comme l'expression du rapport organique entre le corps de l'acteur et le texte dramatique. Ce rapport est constamment mis en avant dans la scénographie de Philippe Marioge.
Celle-ci contraste avec l'architecture séculaire de la Cour d'Honneur du Palais des Papes. Le Festival fête cette année-là son soixantième anniversaire. L'ouverture du Festival est traditionnellement un événement très attendu par la critique et le public. Le reportage revient sur les réactions passionnées suscitées par les créations antérieures de Valère Novarina qui entretient avec le Festival une relation privilégiée. Le journaliste semble anticiper les réactions de l'assistance en rappelant l'originalité mais aussi l'exigence de la dramaturgie ici présentée.