L'Orestie par Olivier Py au Théâtre de l'Odéon
Notice
Extrait du 3e épisode d'Agamemnon, première pièce de la trilogie, avec le dialogue d'Agamemnon et de Clytemnestre. Entretien avec Olivier Py, qui commente la présence d'une DS noire sur scène pour figurer le char d'Agamemnon et revendique l'enracinement de son théâtre dans une tradition. Extrait d'une interview de Roland Barthes sur la valeur symbolique de la DS.
- L'Orestie ( Eschyle - Auteur / Olivier Py - Mise en scène)
- Europe > France > Ile-de-France > Paris > Théâtre de l'Odéon
- Europe > Grèce
Éclairage
Seule trilogie conservée du théâtre tragique grec, L'Orestie est jouée en 458 av. J.-C. et obtient le premier prix au concours dramatique des Dionysies, comme toutes les précédentes pièces d'Eschyle. L'enchaînement des trois tragédies permet de suivre les derniers chocs de la malédiction des Atrides, l'assassinat d'Agamemnon de retour de Troie par Clytemnestre et son amant Egisthe, puis la mise à mort des assassins par Oreste, et enfin les tourments que les Erinyes, déesses vengeresses, infligent à ce dernier ; la spirale de la violence finit cependant par être dépassée grâce à l'intervention d'un tribunal impartial réuni par Athéna, l'Aréopage, qui proclame l'acquittement d'Oreste et transforme les Erinyes en Euménides, déesses « bienveillantes » chargées de garantir le respect des lois. Ainsi la violence archaïque trouve sa résolution dans la naissance des institutions démocratiques, qui assurent une justice équitable.
Pour sa mise en scène de L'Orestie au Théâtre de l'Odéon en 2008, Olivier Py a retraduit entièrement le texte d'Eschyle afin de lui rendre ses effets directs et incisifs. Les parties chorales, portées par un quatuor à cordes sur une musique de Stéphane Leach, sont dites en grec ancien et surtitrées en français, ponctuant ainsi l'action tragique d'un chant solennel aux allures liturgiques. La scénographie, chargée et volontiers monumentale, mêlant statuaire antique et objets modernes, s'organise dans la verticalité du combat qui se joue entre les divinités infernales et les dieux olympiens : de l'espace des morts, situé sous une trappe en soubassement de la scène, on monte jusqu'au surplomb d'Athéna, qui appelle les hommes à voter pour juger Oreste.