O Último Momento, Contigo
Notice
Montage d'extraits de Contigo, avec João Paulo P. Dos Santos, mis en scène par Rui Horta. Un mât, une chaise et un corps qui va de l'un à l'autre en expérimentant le contact. Souplesse, agilité, compensation musculaire et force maîtrisée sont les ingrédients de la mise en péril d'un homme seul.
Éclairage
João Paulo P. Dos Santos, artiste portugais, a commencé sa formation à l'école de cirque de Lisbonne, Chapitô [1]. Il fait le cycle complet de la formation de Rosny-sous-Bois (Ecole Nationale des Arts du Cirque de Rosny) et du Centre National des Arts du Cirque (CNAC). Avec des élèves de sa promotion (15e) il participe au collectif le Cheptel Aleïkoum. Il y rencontre le musicien Guillaume Dutrieux qui se consacre à la création musicale en direction de la scène, et fonde avec lui la compagnie O Último momento, en 2004.
Artiste de cirque au mât chinois, João Paulo P. Dos Santos participe, avec son premier solo de danse acrobatique, au Festival Mondial du Cirque de Demain. Fort de son expérience d'interprète auprès, entre autres, de Roland Shön, Philippe Genty et Félix Ruckert, il crée (Peut-être), en 2005 en collaboration avec Guillaume Dutrieux qui l'accompagne sur scène. L'usage des nouvelles technologies, en l'occurrence un dispositif vidéo, introduit, simultanément à la présence de l'artiste, son double virtuel démultipliable. Tout en autorisant la relation duale, la superposition, la juxtaposition, l'incrustation permettent à l'artiste une mise à distance de son propre exploit et plongent le spectateur dans le doute ; une façon, ainsi, d'interroger la prouesse.
En 2006, avec le chorégraphe Rui Horta il crée Contigo. L'évolution de sa gestuelle s'appréhende dans le travail sur les appuis et la qualité du contact avec le mât ; dans son lâcher et sa reprise. Une violence contenue dans la lenteur de l'approche s'exprime par le jaillissement soudain de l'acte impossible.
Créé avec Guillaume Amaro et mis en scène par Olivier Antoine, A deux pas de là-haut jette deux corps dans un face à face, jouant de la symétrie et de l'asymétrie, non pour se dédoubler, mais pour atteindre l'individu mis en péril au moindre dysfonctionnement :
Un homme qui...
Un homme qui glisse sur l'absurdité des évènements
Un homme qui recherche le parfum d'un souvenir
Un homme qui redoute la vision de son ombre
Un homme qui cherche le sens de son existence
Risible espoir d'un homme désorienté [2]... et qui, inlassablement, continue.
[1] Ecole professionnelle des Arts et Métiers du cirque crée par Térésa Ricou, Lisbonne (Portugal).
[2] Spectacle inspiré de Olivier Sacks, « Le marin perdu », une des nouvelles de L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, (1985), Point Essais, Seuil, 1992.