Cathy Berberian interprète Stripsody
Notice
Après avoir expliqué le contenu de son œuvre, Cathy Berberian l'interprète, tandis que le montage permet de suivre la partition, faite de dessins et d'onomatopées autant que de notes.
Éclairage
Cathy Berberian (1925-1983) connaît une carrière de diva mondiale, mais d'un genre inhabituel et unique. Aussi passionnée de Monteverdi que de musique contemporaine, elle la mène loin des grandes scènes d'opéra, sur les estrades de la création contemporaine. Américaine d'origine arménienne, elle étudie à Columbia, puis en Italie, où elle rencontre le jeune compositeur Luciano Berio, qui devient son époux de 1950 à 1965, et sait mettre en valeur l'étonnante tessiture de 3 octaves de celle qui devient vite son interprète préférée pour Chamber Music, Circles, Epifanie, Folk Songs, Sequenza III. Cathy Berberian devient également la muse de nombreux compositeurs contemporains, de John Cage à Igor Stravinsky (Elegy for JFK, 1964) et Sylvano Bussotti (La passion de Sade,1965). Son humour (elle fait la pasta sur scène pendant ses concerts), sa curiosité et son ouverture d'esprit (elle enregistre des mélodies des Beatles façon baroque pour défendre cette musique qu'elle aime auprès du public de la musique classique ), son sens aigu du comique (elle donne, avec Bruno Canino, d'impayables récitals de mélodies proustiens dans une robe signée Erté, et interprète la Castafiore pour un émission de télévision), mais aussi ses interprétations de référence de Monteverdi (Orfeo) pour Nikolaus Harnoncourt font d'elle une icône contemporaine.
C'est en 1966 qu'elle compose le bref mais délirant Stripsody sur des onomatopées de B.D., dans un style pop-art irrésistible. Elle l'interprète ici avec un sérieux quasi doctoral ponctué d'un vrai sens du comique.