Carmen, par la Compagnie Off
Notice
Dans le cadre du quatorzième Printemps des comédiens, à Montpellier, la compagnie Off présente dans une arène de 20 m. de diamètre son adaptation de Carmen, entre opéra et cirque. Bref entretien avec Philippe Freslon, metteur en scène et François Joinville, qui a dirigé les acteurs.
Éclairage
Formé au cirque, au théâtre et au cabaret, Philippe Freslon a fondé la Compagnie Off en 1986, ensuite rejoint par Maud Le Floc'h qui a assuré avec lui la direction artistique jusqu'en 2006 (Elle a créé et dirige actuellement le POlau, Pôle des arts urbains). Il a une prédilection pour les grandes formes spectaculaires, souvent déambulatoires. Dans ce registre, sa réalisation la plus connue est Les Girafes, au répertoire de la compagnie depuis l'été 2000.
Également passionné d'opéra et de cirque, il explore l'adaptation des arts lyriques à l'espace public avec Le Défilé fantastic (1991), Les Sept Péchés capitaux (1992), Carmen-Opéra de rue (1999), Va donner aux poissons une idée de ce qu'est l'eau (2004) et dans sa dernière création, Pagliacci!, opéra de Léoncavallo qu'il crée sous chapiteau en octobre 2011.
Dans Carmen, le livret de Meillac & Halévy adapté de la nouvelle de Mérimée a été resserré autour de la relation amoureuse entre les deux héros, la partition de Bizet réécrite par le compositeur Benoît Louette pour cuivres, piano et harpe, le rôle de Carmen distribué entre cinq interprètes dont deux cantatrices et une danseuse. Le dispositif, comme celui du Théâtre à la volée de Michel Crespin, est imposant et autonome, posé comme un objet singulier dans la ville. C'est un cylindre de métal dont l'intérieur évoque l'arène de la tauromachie et le "rotor" des fêtes foraines des années 50. L'aire de jeu se compose d'une piste centrale et de deux coursives appuyées à la paroi du cylindre. Le public, debout, peut se déplacer et choisir son angle de vue.
Pour fêter ses vingt-cinq ans, le 13 juillet 2011, la compagnie Off a présenté à Tours Paraboles 2.0, créé l'année précédente au National Museum Night Festival de Singapour : "Six paraboles géantes en suspension dans la ville, support d'une rencontre certaine entre le son et l'image, la musique des étoiles en pleine recomposition et la performance cadrée d'un orchestre de chercheurs en état d'alerte... "Il faut remettre de l'ordre dans le chaos. Il faut écouter l'infiniment lointain pour mieux percevoir l'infiniment proche. Il ne reste que 27mn avant le Big Bang", écrit Philippe Freslon.
Voir aussi
Un document sur l'Arène foraine
Documentation
- Thierry Voisin : "Carmen, opéra de rue" et "Le théâtre de rue comme tauromachie", Rue de la Folie n°6, oct. 1999.