Italienne avec orchestre de Jean-François Sivadier
Notice
En 2006, Jean-François Sivadier reprend la mise en scène de sa pièce Italienne avec orchestre à l'Opéra de Lille. Extraits du spectacle, interview de l'auteur-metteur en scène et réactions des spectateurs à la sortie du spectacle.
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Éclairage
Né en 1948, Jean-François Sivadier est comédien, auteur et metteur en scène. Ancien élève de l'école du Théâtre National de Strasbourg, il a fait partie du groupe Tchan'G et a joué dans plusieurs pièces écrites et mises en scène par Didier-Georges Gabily.
En septembre 2006, l'Opéra de Lille présente en ouverture de saison Italienne avec orchestre, de et mis en scène par Jean-François Sivadier. La pièce avait été créée en 1996 au Cargo de Grenoble. La programmation 2006-2007 de l'Opéra comprend par ailleurs la mise en scène, par Jean-François Sivadier, de Wozzeck de Berg et la mise en scène, par Irina Brook, de La Traviata de Verdi.
Dès les début de la représentation, les spectateurs sont invités à prendre la place des musiciens dans la fosse d'orchestre et s'installent ensemble derrière des pupitres. Ils assistent et participent à une répétition « à l'italienne » de La Traviata de Verdi en présence du chef d'orchestre (interprété par Jean-François Sivadier), du metteur en scène, de la diva et d'une jeune chanteuse.
Le reportage, diffusé lors du Journal de 13h, donne un aperçu de la scénographie qui propose un dispositif original déjouant les codes et les attentes de la représentation. Les comédiens évoluent autour de la fosse, sur scène et dans la salle, et les spectateurs perçoivent souvent le « spectacle » indirectement (bruits et dialogues alentour, jeux d'ombres, « retour » vidéo sur un écran...). La pièce met au centre de sa réflexion la place du spectateur qui est ici constamment remise en question. Sollicité par des adresses multiples, le spectateur devient partenaire de jeu et endosse tour à tour le rôle de confident, de témoin ou encore de souffre-douleur. Cette dramaturgie s'amuse à détourner et déplacer sans cesse le regard et la nature de l'objet regardé. Cette ambivalence naît de la posture inhabituelle des spectateurs mais aussi de la présence au bord de la fosse du « vrai » metteur en scène (qui interprète le chef d'orchestre) aux côtés du « faux » metteur en scène (Nicolas Bouchaud) et de la participation intempestive des machinistes à la réalité et à l'illusion de cette répétition.
Sur le mode de la parabole, le spectacle interroge le rapport de chacun (auteur, acteur, spectateur, technicien) à la communauté artistique. Il souligne les enjeux et les embûches de la création qu'il met, directement ou indirectement, en relation avec le politique. Jouant avec les codes de la théâtralité, il dévoile les rouages de l'opéra qui apparaît comme une grande machinerie dont le spectateur ferait partie intégrante.
La mise en scène, qui convoquait en particulier une interprétation burlesque et lyrique, remporta un grand succès auprès du public.
En 2003, une suite avait été donnée à la pièce : dans Italienne, scène et orchestre (de et mis en scène par Jean-François Sivadier, création au Théâtre National de Bretagne à Rennes), les spectateurs étaient invités, dans une première partie, à prendre la place sur scène des membres du chœur pendant la répétition de l'opéra.