Nomination de Hugues Gall administrateur de l'Opéra de Paris
Notice
Interview de Hugues Gall sur sa politique globale pour l'Opéra.
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Éclairage
Secrétaire général de la RTLN en 1969, Hugues Gall est d'abord, à l'Opéra de Paris, de 1973 à 1980, l'adjoint de Rolf Liebermann - dont il est l'un des artisans de la nomination. Il prend ensuite la direction générale du Grand Théâtre de Genève, de 1980 à 1995, où il se bâtit une réputation de grand directeur, efficace, et est salué pour l'ouverture de son projet artistique à tous les genres de l'opéra. Il donne ainsi un rang premier à cette scène avec des spectacles de grande renommée, en invitant de fortes personnalités, de Maurice Béjart montant Don Giovanni et Salomé à Liebermann montant Parsifal, et à Robert Carsen y faisant ses débuts internationaux en montant Mefistofele, puis Lohengrin et Faust. Il assure un niveau exceptionnel à l'Orchestre de la Suisse romande avec des chefs comme Armin Jordan, Riccardo Chailly, Horst Stein, ou Christian Thielemann, et offre un haut rang de qualité vocale à la scène genevoise, où passent Pavarotti, Jones, Rysanek, Ricciarelli, Raimondi... Tout cela ne pouvait que l'amener à revenir à Paris, où il est attendu comme le sauveur dans la situation d'instabilité des quelques années qui suivent l'inauguration de l'Opéra-Bastille. Rédigeant d'abord un rapport sans indulgence sur l'état de la Maison, il peut renégocier la totalité des conventions collectives, et changer les statuts, évitant le partage nuisible des pouvoirs qui a contribué au déclin de l'institution. Il fait renaître, après travaux, la splendeur de l'Opéra-Garnier en y confirmant la réinstallation d'une partie du répertoire lyrique. A son départ en 2004, il laisse un Opéra de Paris - devenu à sa nomination Etablissement public (EVIP) - en état de marche, malgré de sévères grèves, jouant 365 jours par an, au service du public, et assumant un programme dont le but est bien défini dans l'interview : assurer le divertissement (« au sens pascalien ») de ce dernier, par la qualité et la diversité.
Fidèle à ceux qui ont accompagné son parcours, il confie la scène à Jorge Lavelli, Jérôme Savary, Andrei Serban (Les Indes galantes), Francesca Zambello (Billy Budd), Robert Carsen (Alcina, Rusalka, Les Boréades, les Contes d'Hoffmann, Capriccio), mais aussi à Lev Dodin (La Dame de Pique), Herbert Wernicke (Le Chevalier à la rose), Willy Decker (Lulu), Graham Vick (Peter Grimes, Don Carlo), et Laurent Pelly (Platée). Il confie l'orchestre à James Conlon, garant d'une qualité d'ensemble indiscutable, tandis que défilent à Paris presque tout ce qui compte de gosiers neufs ou célébrés, de Mmes Varady, Fleming, Mattila ou Graham, à MM Ramey, Shicoff, Domingo...