Le 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) en Indochine
Notice
Film d'amateur 8 mm couleur consacré au 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) en Indochine, plus particulièrement lors de la bataille de Diên Bien Phu. L'opération "Castor" se déroule avec le parachutage des troupes aéroportées entre le 20 et le 22 novembre 1953. Le 1er BEP du commandant Guiraud est parachuté le 21 novembre.
- Asie > Vietnam > Diên Biên Phu
Éclairage
Ces séquences sont extraites d'un document rare : un film amateur tourné par un légionnaire du 1er BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes) parachuté le 21 novembre 1953 dans le cadre de l'opération Castor (20-22 novembre 1953) sur la plaine de Diên Biên Phu.
Tournées en 8 mm, les deux bobines firent ensuite l'objet d'un don à l'ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) par le général Raymond Le Corre commandant la Légion étrangère. Leur auteur reste cependant anonyme.
Ces images sont exceptionnelles à plus d'un titre : tout d'abord parce qu'elles offrent un témoignage authentique, non biaisé par les discours officiels et les nécessités d'une certaine propagande autour du conflit ; ensuite parce qu'elles sont en couleur, et qu'elles constituent donc une vision inédite et même étonnamment moderne des derniers feux de la guerre d'Indochine.
Là où le manque de maîtrise du cadre (trop bas dans la plupart des cas, il sectionne les silhouettes, mais laisse la part belle à la végétation environnant les hommes) dénonce l'amateurisme de la réalisation, il constitue dans le cas de tels documents non pas un bémol, mais un véritable atout, un gage de crédibilité, tout comme les regards-caméras des combattants qui se multiplient à mesure qu'ils défilent devant la caméra ou sont saisis par des panoramiques balayant l'ensemble d'un bivouac. Car, puisqu'il s'agit de vues tournées par un soldat, celles-ci ne peuvent intervenir qu'à des moments « creux » de l'action : lors des bivouacs ou des marches en pleine jungle. Ces images offrent donc le réel du quotidien : les physiques jeunes et las des parachutistes, la mixité des troupes (indochinois et européens mélangés), les villages en ruines, les Thaïs noirs (hommes et femmes) servant de guide à travers les champs de pavots (Diên Biên Phu avant guerre était réputé pour être l'un des plus importants marchés d'opium d'Indochine)...
L'imaginaire collectif n'a gardé de la guerre d'Indochine qu'une vision en noir et blanc, ces images du 1er BEP constituent donc un document historique de premier plan en offrant à la poussière du souvenir, le relief de la couleur.