Opérations militaires de l'Aurès en novembre 1954
Notice
Présentation des opérations militaires menées en novembre 1954 dans les Aurès.
Éclairage
Face à l'action de la guérilla nationaliste algérienne, le gouvernement français se cantonne d'emblée à une logique de répression. Mais, mal préparée et surprise par l'ampleur du soulèvement, l'armée ne peut venir à bout de la rébellion, en particulier dans l'Aurès, et ce malgré son nombre : plus de 55 000 hommes stationnant en Afrique du Nord sont mobilisables sur le terrain dès novembre. Comme l'ont souligné les historiens de la guerre d'Algérie, le caractère disproportionné, violent et arbitraire de la réplique française attise le ressentiment contre la France. Ce ressentiment favorise la multiplication des ralliements au FLN. Aussi des zones comme la Kabylie basculent-elles rapidement dans le camp nationaliste. L'extension de la guérilla qui en résulte rend dès lors la solution militaire de plus en plus incertaine.
Les images d'engagement militaire diffusées ici (tirs, blessés, incendies, déploiements, ratissages, colonnes de prisonniers, interrogatoire des suspects…) illustrent l'un des traits dominants de l'information filmée sur l'Algérie jusqu'en 1959. Comme le souligne Benjamin Stora [La Gangrène et l'Oubli. La mémoire de la guerre d'Algérie, 1991], la logique consiste en effet à mettre en images - le plus souvent prises par le Service cinématographique de l'armée - "la litanie de la force de frappe et de la supériorité sur les rebelles algériens", afin de justifier l'intervention française et de suggérer son inéluctable victoire".
À la fin des années 1950, face à l'enlisement algérien qui manifeste clairement l'échec de la politique de maintien de la France en Algérie, cette logique cédera très progressivement le pas à une information moins unilatérale.