Arrestation de dirigeants du FLN
Notice
Arrestations par les parachutistes du général Massu de deux membres du FLN pendant l'opération de démantèlement du réseau algérois du FLN dite "bataille d'Alger".
Éclairage
La « bataille d'Alger », lancée en janvier 1957 et qui se poursuit pendant plusieurs mois (jusqu'en octobre 1957), vise à briser les réseaux du FLN sur la région d'Alger. Cette quête sans relâche, basée sur une déstructuration du réseau, notamment grâce à la torture, est très efficace. Le 23 février 1957, Larbi Ben M'hidi, qui avait été l'un des 9 fondateur du CRUA et l'artisan du Congrès de la Soummam en 1956, est arrêté par les parachutistes. Le 24 février, Brahim Chergui, militant historique alors connu sous le pseudonyme de Ahmida, est arrêté à son tour. Personnalité complexe, Chergui est parfois considéré comme le « traître » ayant dénoncé Ben M'Hidi (notamment du fait qu'il n'est pas menotté sur les images de ce sujet, contrairement à Ben M'Hidi), ce dont il s'est toujours défendu, soutenu en cela par les déclarations de militaires français ; il a d'ailleurs été arrêté une journée après Ben M'Hidi. Ce sont ces deux hommes que l'on voit dans ce sujet d'actualité. Après cette première phase de la bataille d'Alger, le FLN est presque détruit sur Alger ; seul un groupe persiste auprès de Yacef Saadi, qui sera démantelé en octobre 1957.
Ce court sujet présente, comme c'est souvent le cas, une « prise de guerre », avec l'arrestation par les parachutistes de Massu « en collaboration avec la DST » de deux personnalités importantes du FLN. Vraisemblablement filmée par le SCA, cette séquence a été prise devant la villa « El Biar » (sur les hauteurs d'Alger, dont parle Henri Alleg dans La Question), qui était alors le poste de commandement des parachutistes du général Bigeard. C'est la décontraction des hommes qui marque le spectateur au début du sujet, que ce soit celle des soldats ou celle de Ben M'Hidi, qui sourit clairement, contrairement à Chergui, qui a du mal à marcher. Après une courte séquence à l'intérieur, les deux hommes ressortent de la villa. C'est pourtant bien là qu'ils ont été torturés, Ben M'Hidi ayant été pour sa part supprimé peu après. Bigeard, qui avait de l'estime pour lui, semble l'avoir regretté ; Aussaresses dit l'avoir tué lui-même en simulant un suicide par pendaison juste après le 6 mars 1957, soit le jour même de la diffusion de ce sujet par les Actualités françaises. Le « suicide » de Ben M'Hidi ne sera pas évoqué dans les Actualités françaises, mais bien dans la presse écrite. On note ici la dimension de propagande dans la monstration de cette « prise importante » dans toutes les salles, faite pour fragiliser l'appui des Algériens au FLN.