La production de saumon fumé à l'usine Labeyrie
Notice
Dans sa nouvelle unité de fabrication unique en Europe, l'usine Labeyrie de Saint-Geours-de-Maremne, approvisionnée régulièrement en poissons par des camions réfrigérés, produit désormais du saumon fumé frais dont les dates de pêche et de fumage sont indiquées sur les emballages. Rencontre avec son jeune PDG Philippe McGarry.
Éclairage
L'élévation continue du niveau de vie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a modifié en profondeur les habitudes de consommation, notamment dans le monde occidental, et banalisé des produits jusqu'alors réservés à un petit nombre. D'abord souvent festifs, ces produits sont entrés ensuite dans la consommation courante, entraînant une forte hausse des besoins et des modifications dans les conditions de production.
Le saumon est un bon exemple de cette évolution : sa consommation, au niveau mondial, a été multipliée par huit depuis 1950. Il provenait alors exclusivement de la pêche, mais la hausse de la demande et l'épuisement de la ressource, notamment en Atlantique, a conduit au développement de l'élevage, particulièrement en Europe du Nord (Norvège, Écosse) et au Chili, les Norvégiens contrôlant à l'heure actuelle 90% de cette filière, la pêche continuant à être pratiquée à grande échelle dans le Pacifique ou, sous forme d'activité sportive, dans les rivières d'Écosse, du Canada et de Scandinavie. Mais si la production de saumon d'élevage est en forte augmentation (les quantités ont été multipliées par dix depuis 1980), la pêche en mer stagne depuis cette date, à un niveau bien inférieur à celui de l'élevage (20% environ).
Les pays producteurs ne se chargent pas de l'intégralité de la transformation et, en Europe, la France et l'Allemagne, qui sont t les plus gros consommateurs, sont également les plus gros conserveurs, sous forme de saumon fumé ou congelé. Comme les animaux sont importés entiers en camion depuis la Norvège ou l'Écosse, cela ne manque pas de poser des problèmes pour l'environnement (outre ceux posés spécifiquement par l'élevage), d'autant plus que le conditionnement en frais engendre beaucoup de déperdition de matière première. Une véritable noria de camions frigorifiques sillonne l'Europe du nord au sud durant la période de production, en grande partie, sauf pour les produits de luxe, destinée à la grande distribution.