Pêche et conserverie d'anguilles
Notice
En 1995, Olivier Rooryck décide de s'installer, dans les Landes, en tant que pêcheur professionnel d'anguilles d'avalaison. Un an plus tard, il crée sa société de conserverie et de fumerie, baptisée "Marins d'eau douce". Parallèlement, il développe un projet d'aquaculture biologique sur le lac d'Arjuzanx.
Éclairage
Le cycle de vie de l'anguille, de sa longue vie (jusqu'à 25 ans), en font un poisson très fragile. Née dans la mer des Sargasses, elle rejoint en deux ou trois ans, au grè des courants les côtes européennes, atlantiques et méditerranéennes, où elle commence à hanter les eaux douces des estuaires et les rivières elles-mêmes. Elle porte alors le nom de civelle. Elle grandit dans ces eaux douces pour atteindre la taille adulte (anguille jaune) et à partir de huit ans, elle se transforme peu à peu pour atteindre sa maturité sexuelle (anguille argentée). Elle entame, à partir de ce moment-là, une longue migration qui la conduira de nouveau dans la mer des Sargasses où, après avoir pondu, elle mourra généralement.
On imagine aisément la déperdition, à tous les stades du développement de ce poisson, due à ces longs voyages ; malgré tout, l'espèce a pu se maintenir à un bon niveau jusqu'au début des années 1980, date à laquelle, elle commença à décliner de façon continue et assez marquée, si bien qu'en 2008, l'Union européenne dut lancer un plan de sauvegarde et de reconstitution de la ressource, jugé d'ailleurs insuffisant par les spécialistes.
Les causes de ce déclin sont toutes dérivées de l'action de l'homme, plus ou moins directement. La plus visible est la surpêche : à tous les stades de sa vie, l'anguille fait l'objet de convoitise. Les civelles, connues sous le nom de pibales dans les Landes et d'angulas au Pays Basque sont très prisées dans ces régions, si bien qu'elles atteignent des prix astronomiques, notamment au moment des fêtes. Les pêcher, souvent illégalement, dès leur retour des Sargasses, c'est bien évidemment, diminuer d'autant le nombre d'adultes potentiellement reproducteurs. S'y ajoutent des changements dans l'habitat du poisson : éradication des zones humides, pollution des cours d'eau, construction de barrages et enfin, l'irruption d'un parasite qui entraîne la mort d'un grand nombre d'adultes. Le développement d'une pêche responsable et de l'élevage sont donc indispensables : mais n'est-il pas déjà trop tard ?