Au-delà de l'arène
Notice
Dans sa ganaderia de Buglose, Joseph Labat présente son cheptel de vaches élevées pour participer aux traditionnels jeux tauromachiques de l'été. Direction ensuite les arènes de la ville, où il commente les différentes figures effectuées par de jeunes écarteurs et sauteurs lors d'un entraînement, avant la fameuse course landaise.
Éclairage
Dès le début de la véritable naissance de la course landaise, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les ganaderos, propriétaires éleveurs de vaches de compétition, ont joué un rôle important. D'eux, en effet, dépendait l'intérêt comme la qualité du spectacle.
Aux Dubecq, Baccarisse, Passicos et autres Joseph Barrère des temps héroïques, ont succédé au milieu du XXe siècle les Maigret, Larrouture, Morlaës ou encore Joseph Labat (1915-1996).
Ce dernier, au départ simple métayer de Buglose, près de Dax, devint en quelques décennies l'un des plus grands ganaderos de son époque. Fréquentant les milieux taurins depuis son enfance, il se montre surtout intéressé par le bétail. C'est en 1943 qu'il commence son aventure de ganadero dans sa métairie de "Chiouleben", avec vingt-quatre vaches, dont six de provenance camarguaise. Après quelques années de participation à de petites courses, il commence en "formelle" en 1947 et forme en 1948 une véritable cuadrilla. En 1954, Joseph Labat se rend en Espagne et au Portugal et ramène pour la première fois des vaches portugaises. L'année suivante, il organise les premières courses de plage, spectacles destinés aux touristes et aux jeunes qui se perpétuent encore de nos jours pendant tout l'été sur la côte landaise.
Au milieu des années 1960, il acquiert de nouvelles terres près de Bégaar, au bord de l'Adour, en particulier pour développer son élevage de taureaux. Deux ans plus tard, la célébrité devient nationale et ne va pas cesser de grandir grâce à la participation de ses "vachettes landaises" aux jeux télévisés d'Intervilles, qui deviendront par la suite Jeux sans frontières.
En 1967, enfin, il renouvelle totalement sa cuadrilla en faisant confiance à de jeunes et talentueux écarteurs et sauteur. Il va dès lors, et pendant plusieurs années, dominer le monde de la course landaise en particulier avec ses fidèles "frères gitans", Ramuntcho (Christian Vis, deux fois champion et onze fois vice-champion de France) et Ramuntchito (Guillaume Vis, onze fois champion de France) et le sauteur Henri Duplat (six fois champion de France). Ses coursières ne sont alors pas en reste : "Marciacaise" est élue Corne d'or à quatre reprises autour de 1970 et "Maroca" une décennie plus tard.
Après cette glorieuse époque, Joseph Labat continua à faire confiance aux jeunes, et nombre de futurs grands vinrent à Chiouleben, comme Didier Bordes, Philippe Descazeaux, Didier Goeytes, Christophe Dussau ou encore Philippe Ducamp (sauteur).