Les arènes de Montaut, Landes
Notice
Le préfet rend visite à Montaut à l'occasion de l'inauguration des nouvelles arènes, construites par les habitants de Montaut eux mêmes.
Éclairage
Les arènes constituent l'un des patrimoines architecturaux les plus originaux des Landes. C'est en effet dans ce département, et essentiellement au sud d'un axe Dax – Mont-de-Marsan – Gabarret, que l'on trouve la plupart de ces espaces dédiés à la tauromachie, et en particulier à la course landaise. La Chalosse, terre de prédilection de ce sport, en concentre la majorité, près de 80 sur 92, dont plusieurs ont été construites grâce au bénévolat de l'ensemble de la population.
C'est le cas de celles de Montaut, petit village chalossais qui peut s'enorgueillir d'une très grande ancienneté de sa tradition tauromachique. Son nom apparaît en effet pour la première fois dans des lettres patentes de janvier 1648 portant interdiction de la « course du taureau » dans tout le diocèse d'Aire-sur-l'Adour. Cette pratique de faire courir un bœuf ou un taureau encordé dans les rues des villes et des villages avait cours au moins depuis le XIIIe siècle à Bayonne et depuis le milieu du XVe siècle en Chalosse. On retrouve Montaut en l'an IV de la République (juin 1796) à l'occasion d'un projet de course porté par les jeunes de la commune. Ils déclarent d'ailleurs « qu'il serait honteux pour eux de laisser ternir la gloire que la commune de Montaut s'est constamment acquise par ses brillantes courses », et décident que celle-ci devrait se dérouler sur la Place de Domane. Ce lieu prit très vite, comme dans d'autres villages voisins, le nom de « Place de la Course ».
Tout au long du XIXe et de la première moitié du XXe siècle, Montaut va perpétuer chaque année cette tradition lors de ses fêtes patronales du début du mois de septembre mais sans disposer d'arènes fixes. Au début des années 1970, naît l'idée d'en construire enfin et de mobiliser l'ensemble de la population afin qu'elle participe de manière bénévole aux travaux. Grâce à l'intervention de l'architecte montois M. Depruneaux, elles sont édifiées en deux ans sur une ancienne motte castrale dominant la vallée du Gabas, et inaugurées en ce début d'été 1976. Bâties en béton avec des gradins en amphithéâtre pouvant accueillir un peu plus de 1 000 spectateurs, elles font référence au modèle espagnol mais n'en adoptent pas la forme ronde. Comme dans celles d'Amou, de Pomarez ou de Saint-Cricq-Chalosse, la piste est oblongue et se rapproche ainsi de la forme traditionnelle des arènes de course landaise en fer à cheval. Cette pratique du bénévolat pour doter des communautés villageoises d'arènes s'est perpétuée jusqu'à nos jours, comme on a pu le voir en juin 2013 lorsque la petite commune de Renung, dans le Tursan, a inauguré les siennes à la suite d'une telle mobilisation.