"Mont de Marsan Sculptures" : projet pédagogique et exposition dans rues

02 novembre 1999
04m 52s
Réf. 00647

Notice

Résumé :

Projet pédagogique : découverte de la sculpture monumentale de Lydie ARICKX, sculpteur de Saint Geours de Maremne, par des élèves de CM 2 suivie d'un atelier de dessin en présence de l'artiste - Depuis 1988 le musée Despiau Wlérick expose ses sculptures dans les rues. Depuis certaines sont exposées définitivement.

Type de média :
Date de diffusion :
02 novembre 1999
Personnalité(s) :

Éclairage

À Mont-de-Marsan, depuis 1988, puisque les hommes ne vont pas au musée, c'est le musée qui va vers les hommes ; dans la rue. La préfecture des Landes est en effet la ville natale de deux grands sculpteurs contemporains, Charles Despiau et René Wlérick (1).

C'est un atout majeur pour la ville mais les habitants ne prennent pas toujours la mesure de cette richesse car ils ne « voient » plus. Peut-être parce qu'une sculpture n'est pas « animée » et que, par définition elle est hiératique (2). Alors la ville, avec le soutien du Conseil Général, a pris des mesures ambitieuses : organiser tous les trois ans une manifestation qui rende cet art manifeste. C'est Mont-de-Marsan Sculptures qui, depuis 1988, en est à sa neuvième édition en 2013.

La première manifestation, Un musée dans la rue, est en effet une réussite et constitue justement une « première » : en présence du sculpteur César en personne, on inaugure, le 19 novembre 1988, l'exposition en plein air de sculptures figuratives appartenant au musée Despiau-Wlérick et au Musée d'Art contemporain, dans un souci de démocratisation de l'accès aux œuvres. Depuis, régulièrement, la ville s'anime au fil de thèmes aussi variés que l'art contemporain, le Japon, la femme, l'eau ou l'animal en 2013.

Sensibiliser les enfants du centre de formation des maîtres, sis dans les vénérables bâtiments de l'ancienne École normale, est donc ici chose aisée puisque l'on s'adresse à une génération précisément née avec l'opération Mont-de-Marsan Sculptures. L'œuvre de Lydie Arickx (3), qui n'est pas sans rappeler le geste auguste de la semeuse des vieilles pièces de 1 franc ou le thème « Je sème à tout vent » de l'ex libris de la maison Larousse (4), ne peut que séduire ce public qui, de facto, sera plus sensibilisé à la lecture des programmes des éditions à venir de la manifestation artistique montoise (5).

Cette « semaine du savoir », qui s'inscrit ici dans la liste des projets pédagogiques de l'Éducation Nationale destinés à ouvrir les élèves au monde, se présente avant tout, comme un apprentissage au « savoir voir », un outil essentiel pour comprendre l'environnement.

(1) Né à Mont-de-Marsan en 1874, mort à Paris en 1946, Charles Despiau est considéré comme l'un des pères de l'art moderne. Remarqué par Rodin, il travaille avec le maître à l'érection des premiers monuments aux morts de la Grande Guerre. Sa renommée grandit en Europe et dans le monde entier.

Né à Mont-de-Marsan en 1882, mort à Paris en 1944, Robert Wlérick étudie le dessin et le modelage à l'école des Beaux-Arts de Toulouse entre 1898 et 1903. Il y obtient le premier prix et s'installe en 1905 à Paris où son compatriote Despiau le prend sous sa tutelle.

(2) Hiératique signifie « qui concerne les choses sacrées » et, par extension, « qui est raide, figé dans sa majesté ou sa solennité » et, de ce fait, peu accessible.

(3) Lydie Arickx est un peintre français, née en 1954, de parents d'origine flamande. Elle étudie, de 1974 à 1978, à l'École supérieure d'arts graphiques et réalise sa première sculpture en 1988, l'année de la création de Mont-de-Marsan Sculptures. En 1991, elle s'installe dans les Landes et aborde alors la sculpture monumentale.

(4) Ce thème de la diffusion du savoir y est symbolisé par une jeune-femme soufflant sur une fleur de pissenlit.

(5) http://www.montdemarsan.fr/lutece/jsp/site/Portal.jsp?page_id=427

Bénédicte Boyrie-Fénié

Transcription

Présentateur
Bonsoir, un Aquitaine Première tout entier consacré à la sculpture. Ici à Mont-de-Marsan, ville natale de Wlérick et Despiau, deux artistes contemporains dont les principales œuvres sont rassemblées dans un musée, qui parfois se retrouve dans la rue. Mais tout d’abord, on va s’intéresser à Lydie Arickx, une Landaise qui sculpte déjà pour la postérité.
(Bruit)
Journaliste
Moment d’intenses émotions pour ces écoliers montois. Dans cette cour de l’Institut Universitaire de formation des maîtres, des enfants spectateurs privilégiés de la véritable naissance de la dernière œuvre de Lydie Arickx ; la fin d’un chantier de six semaines.
Lydie Arickx
Cette sculpture là est faite en béton, on a fait une énorme armature très solide, une armature avec des grosses tiges de fer qui sont enchâssées dans les pierres qui sont des ophites ; qui sont des pierres volcaniques. Cette armature est comme une espèce de squelette très solide, sur lequel on a mis un grillage, et sur lequel ensuite, on a posé un béton à la main.
Inconnu
C’est surtout qu’on est intrigué par la manière de faire, et autrement, j’ai été surpris par le résultat. Je ne pensais pas que ça aurait été si grand.
Journaliste
La semeuse du savoir, ainsi pourrait être baptisée cette statue la plus grande et la plus volumineuse, jamais réalisée par l’artiste de Saint-Geours-de-Maremne ; dans un lieu où l’on façonne l’apprentissage des futurs professeurs d’école.
Lydie Arickx
Ça m’a inspiré une sorte de communication, de radiation, une sorte de gigantesque puissance comme ça ; à la fois terrestre et à la fois en relation avec tous les éléments cosmiques, c’est-à-dire un personnage qui doit irradier la connaissance, la semer, la dispenser. Et en même temps, appeler le langage, appeler la communication.
Journaliste
Une statue, support d’un projet pédagogique. Pour ces élèves du CM2 d’une école primaire de Mont-de-Marsan, il s’agissait de se mettre dans la peau de l’artiste.
(Bruit)
Journaliste
Afin de réfléchir à une création future, comme pour Lydie Arickx, tout commence par quelques traits de crayon sur une feuille de papier.
Dominique Dementhon
On élabore un projet, on essaie de se lancer dans la production. Il est parfois possible que le projet nous échappe un petit peu. Le projet culturel de Lydie Arickx, je crois, pour l’ensemble des classes qui sont venues visiter, a tout à fait permis aux enfants d’appréhender ce qu’on appelle la démarche de création.
Journaliste
Une ébauche artistique à laquelle les enfants se prêtent volontiers semble-t-il, les arts plastiques, il est vrai, figurent dans leur programme scolaire.
Inconnue 1
On a fait des panneaux avec des bandes de papier. On a tamponné avec des peintures dessus pour que ça décore un peu le papier.
Inconnue 2
Et des pochoirs.
Gilbert Saint-Lezer
Nous sommes passés de la grisaille à la couleur, c’est passionnant.
(Bruit)
Présentateur
Dès le début du siècle, Charles Despiau et Robert Wlérick avaient commencé à façonner une image de ville de sculpture à Mont-de-Marsan. Tous les trois ans, la ville où ils sont nés leur rend hommage. En 1988, alors que le musée de la ville ne fait pas vraiment recette, on décide de disposer les statues dans les rues, le temps d’une manifestation originale. Depuis, une quinzaine d’entre elles a trouvé un emplacement définitif dans le quotidien des Montois.
Inconnu 1
Ben, quand il y a une nouveauté, oui, on y fait attention. Comme j’ai l’occasion souvent de venir au marché, ben, ça change et ça embellit un peu.
Inconnue 3
Ben, je pense que c’est une idée originale, mais bon, on passe à côté, maintenant, on ne les voit plus, quoi.
Inconnu 2
C’est vrai que c’est plus agréable. Ça fait…, non, enfin je ne sais pas, ça prend de la place. *
Christophe Richard
Depuis 1988, en fait, le but n’est pas particulièrement atteint, parce que le public ne vient pas de façon massive au musée. Donc, il a été souhaité de revisiter un petit peu les collections du musée ; et de demander à des artistes ou à des intervenants extérieurs de donner un regard personnel sur les collections à la fois à l’extérieur et à l’intérieur du musée.
Journaliste
Voilà ce que le public de l’édition de l’an 2000 de Mont-de-Marsan sculpture pourra apprécier à nouveau dans les rues durant quelques jours à l’automne prochain ; les œuvres de Charles Despiau et Robert Wlérick, deux grands noms de la sculpture figurative de l’entre-deux-guerres.
Présentateur
Mont-de-Marsan sculpture, édition 2000, c’est donc à l’automne prochain. D’ici là bien sûr, nous aurons de multiples occasions de vous en reparler. Voilà, fin de cette Aquitaine Première. Dans un instant, votre rendez-vous habituel avec l’information régionale. Je vous souhaite une bonne soirée !