"Mont de Marsan Sculptures" : projet pédagogique et exposition dans rues
Notice
Projet pédagogique : découverte de la sculpture monumentale de Lydie ARICKX, sculpteur de Saint Geours de Maremne, par des élèves de CM 2 suivie d'un atelier de dessin en présence de l'artiste - Depuis 1988 le musée Despiau Wlérick expose ses sculptures dans les rues. Depuis certaines sont exposées définitivement.
Éclairage
À Mont-de-Marsan, depuis 1988, puisque les hommes ne vont pas au musée, c'est le musée qui va vers les hommes ; dans la rue. La préfecture des Landes est en effet la ville natale de deux grands sculpteurs contemporains, Charles Despiau et René Wlérick (1).
C'est un atout majeur pour la ville mais les habitants ne prennent pas toujours la mesure de cette richesse car ils ne « voient » plus. Peut-être parce qu'une sculpture n'est pas « animée » et que, par définition elle est hiératique (2). Alors la ville, avec le soutien du Conseil Général, a pris des mesures ambitieuses : organiser tous les trois ans une manifestation qui rende cet art manifeste. C'est Mont-de-Marsan Sculptures qui, depuis 1988, en est à sa neuvième édition en 2013.
La première manifestation, Un musée dans la rue, est en effet une réussite et constitue justement une « première » : en présence du sculpteur César en personne, on inaugure, le 19 novembre 1988, l'exposition en plein air de sculptures figuratives appartenant au musée Despiau-Wlérick et au Musée d'Art contemporain, dans un souci de démocratisation de l'accès aux œuvres. Depuis, régulièrement, la ville s'anime au fil de thèmes aussi variés que l'art contemporain, le Japon, la femme, l'eau ou l'animal en 2013.
Sensibiliser les enfants du centre de formation des maîtres, sis dans les vénérables bâtiments de l'ancienne École normale, est donc ici chose aisée puisque l'on s'adresse à une génération précisément née avec l'opération Mont-de-Marsan Sculptures. L'œuvre de Lydie Arickx (3), qui n'est pas sans rappeler le geste auguste de la semeuse des vieilles pièces de 1 franc ou le thème « Je sème à tout vent » de l'ex libris de la maison Larousse (4), ne peut que séduire ce public qui, de facto, sera plus sensibilisé à la lecture des programmes des éditions à venir de la manifestation artistique montoise (5).
Cette « semaine du savoir », qui s'inscrit ici dans la liste des projets pédagogiques de l'Éducation Nationale destinés à ouvrir les élèves au monde, se présente avant tout, comme un apprentissage au « savoir voir », un outil essentiel pour comprendre l'environnement.
(1) Né à Mont-de-Marsan en 1874, mort à Paris en 1946, Charles Despiau est considéré comme l'un des pères de l'art moderne. Remarqué par Rodin, il travaille avec le maître à l'érection des premiers monuments aux morts de la Grande Guerre. Sa renommée grandit en Europe et dans le monde entier.
Né à Mont-de-Marsan en 1882, mort à Paris en 1944, Robert Wlérick étudie le dessin et le modelage à l'école des Beaux-Arts de Toulouse entre 1898 et 1903. Il y obtient le premier prix et s'installe en 1905 à Paris où son compatriote Despiau le prend sous sa tutelle.
(2) Hiératique signifie « qui concerne les choses sacrées » et, par extension, « qui est raide, figé dans sa majesté ou sa solennité » et, de ce fait, peu accessible.
(3) Lydie Arickx est un peintre français, née en 1954, de parents d'origine flamande. Elle étudie, de 1974 à 1978, à l'École supérieure d'arts graphiques et réalise sa première sculpture en 1988, l'année de la création de Mont-de-Marsan Sculptures. En 1991, elle s'installe dans les Landes et aborde alors la sculpture monumentale.
(4) Ce thème de la diffusion du savoir y est symbolisé par une jeune-femme soufflant sur une fleur de pissenlit.
(5) http://www.montdemarsan.fr/lutece/jsp/site/Portal.jsp?page_id=427