Usine embouteillage de l'eau de source "SORIA" promet de belles retombées économiques
Notice
La commune de Sore va produire sa propre eau minérale baptisée "SORIA", issue de l'eau de source puisée dans une nappe phréatique à 300 mètres de profondeur. Chaque jour, se sont plus de 150 000 bouteilles d'eau de source qui sortiront de l'usine. C'est le conseil général qui est à l'initiative du projet, avec un principal objectif: dynamiser la haute Landes. L'usine d'embouteillage permet la création immédiate de 10 emplois et les retombées économiques à long terme sont importantes.
Éclairage
Puisée à près de 300m de profondeur dans l'aquifère de l'Éocène, l'eau de Sore apparaît sur le marché très concurrentiel des eaux de source au printemps 2002. Enraciné en Haute-Lande, l'hydrogéologue Philippe Corrège a supervisé les études préalables qui ont conduit à la construction d'une petite unité d'embouteillage sur la route de Luxey, à l'orée des vastes pinhadars. Cette initiative soutenue par le Conseil général apparaît pour la Haute-Lande (1) et surtout pour Sore, chef-lieu de canton, comme une manne bienfaisante jaillissant du sous-sol. Chaque initiative permettant de renforcer le tissu économique de cette très étendue contrée forestière est en effet toujours bienvenue. L'industrie liée au bois et la grande agriculture productiviste (maïs bien sûr et, de plus en plus, cultures légumières) sont certes présentes et offrent quelques emplois permanents ou saisonniers, mais le profil socio-économique dominant est plutôt celui d'un territoire vieillissant où les "inactifs", au sens statistique du terme, l'emportent. En outre, aux confins des Landes et du sud également très forestier de la Gironde, le canton est relativement enclavé au regard des grands axes de circulation. D'où les espérances mises dans cette petite création industrielle dont l'image est étayée par son inscription dans le Parc naturel régional des Landes de Gascogne.
Dès le départ, la direction d'exploitation dont est responsable François Bouton, un homme du Nord venu s'implanter en Haute Lande, choisit d'ailleurs de donner une coloration régionale à cette eau garantie pratiquement sans nitrates. Ainsi, l'eau de Sore, dotée du nom commercial Soria, commence sa mise en production au printemps 2002 ; elle atteint 50 000 bouteilles par jour à l'été 2003.
Soria cherche nettement à se positionner sur le terrain aquitain (2). Elle propose, par exemple, pour le marché régional, des étiquettes où le basque et l'occitan gascon voisinent comme il se doit à côté du français. Jouxtant "Hego-Mandebaldeko Iturriko Ura" ("eau de source du Sud-Ouest" en euskara), on voit, sur l'étiquette bleue des bouteilles de Soria, quelques mentions gasconnes aisément compréhensibles : "Aiga de hont ... sortida d'un lòc ideau... plan-hèit de la natura... putzada au miei deu pinhadar de la Gasconha...". Le tout sur fond de village de l'Aquitaine tranquille dans un agreste et rassurant décor.
(1) Initialement, la "Haut Lana" (en gascon) correspond, selon Félix Arnaudin, aux confins des communes de Lencouacq et Retjons, jusqu'aux limites des communes de Callen, Captieux, Lucmau et Luxey. C'est en fait une sorte de zone de partage des eaux où les altitudes atteignent 120 à130 mètres. De ce "château d'eau", certes plat et marécageux (en gros le terrain militaire de Captieux), naissent l'Estrigon, les deux Gouaneyre et la Petite Leyre qui passe à Sore et file vers Moustey. Les bergers d'antan avaient conscience d'être là dans un pays" haut", tout relatif.
Dans les années 1970, la Haute-Lande prend un sens bien différent, plutôt économique, dans le contexte de l'aménagement du territoire et des projets de régionalisation. Elle englobe des cantons forestiers déprimés (économiquement et démographiquement) du Sud-Gironde, du nord des Landes et même de l'ouest du Lot-et-Garonne. Aujourd'hui, la zone est simplement assimilée au nord-est des Landes. Le canton de Sore (Argelouse, Callen, Luxey et Sore) en fait partie.
(2) Cependant, au bout de quelques années, Soria entre dans une période de difficultés et peine à se faire une place durable sur les rayons des petits commerces ou des grandes surfaces. Heureusement, si la production s'arrête courant 2011, rien n'est encore perdu. Preuve en est le resurgissement dans l'actualité de l'eau pure de la Haute-Lande, au mois de mars 2013 (selon le quotidien Sud-Ouest, édition des Landes, du samedi 30 mars). Sous un nouveau nom, "La Douce" – en fait, une société installée à Mérens-les-Vals en Ariège –, la production doit reprendre. Les installations appartenant au Conseil général des Landes sont vendues à l'entreprise repreneuse qui vise un marché assez large, surtout international. Si la concurrence demeure rude, la qualité et la réputation des produits nationaux conduit à l'optimisme. Huit à dix emplois sont dès lors envisagés au printemps 2013 avec le redémarrage de la petite unité de mise en bouteille prévoyant aussi de proposer des récipients plus écologiques que la simple bouteille en plastique.