Féminisation de la profession d'agriculteur
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Résumé
Portrait de Pascale Blin, une jeune agricultrice qui vient de s’installer à Beaulieu-sur-Oudou en Mayenne, pour reprendre la ferme familiale. Filmée dans l'exploitation au milieu de ses bêtes, elle parle de son travail, ses choix et les difficultés du métier.
Date de diffusion :
22 mai 2002
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Contexte historique
ParProfesseur certifié d'histoire-géographie au collège Volney, Craon (Mayenne)
Ce court reportage de Willy Colin, Rémi Guiné et Gaëlle Potet a été diffusé le mercredi 22 mai 2002 lors du JT soir Pays de la Loire. Il nous emmène dans une ferme de Beaulieu-sur-Oudon, au sud-ouest du département, à la rencontre de Pascale Blin, 26 ans, agricultrice qui, après des études agricoles (BEP, Bac Pro et BTS), a décidé de succéder à ses parents. Elle a fait le choix de rester dans une petite structure (pas de diversification, ni d’extension, mais des efforts dans la qualité des productions). Elle a un employé et élève un troupeau de 35 vaches laitières. On la suit à travers l’exploitation, dans l’étable, puis parmi les vaches, les veaux et les chiens dans un pré au bord d’un étang, enfin dans son bureau devant un ordinateur. La consultation des annonces légales nous apporte des informations sur la poursuite de l’exploitation agricole de Pascale Blin après la diffusion du reportage. C’est une EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) à partir du 1er novembre 2007. Les cogérants sont Pascale Blin et son mari Pascal Livenais. Elle devient le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) de la Martinière le 20 mai 2015.
Ce reportage simple est l’occasion d’illustrer une donnée chiffrée : en 2001, la Mayenne étant le 1er département pour les installations d’agriculteurs dans les Pays de la Loire, on constate que 36 % de ces installations sont féminines ! Cependant, vingt ans après notre reportage, le milieu agricole, comme d’autres milieux professionnels très masculins, semble avoir du mal à accepter sa féminisation, ou plutôt une partie des activités des femmes agricultrices : celles qui touchent au monde des machines… En effet, selon Sandrine Labbé (du réseau d’agricultrices Terre de femmes en 2023) les femmes ont toujours travaillé dans les fermes, seules ou associées. Elles géraient les charges administratives, les commerciaux, les salariés. Sans cela, la ferme ne tourne pas
. Pour Laura Jacob (chargée de mission à la Coopérative d’installation en agriculture paysanne de la Mayenne en 2023) le problème repose dans la conduite du tracteur et des engins agricoles par une femme. Aussi depuis 2017, l’association « Les Elles de la Terre » rassemble toutes les femmes qui ont un lien avec le monde rural et l’agriculture afin d’échanger sur leurs vies, leurs situations. L’association a aussi pour objectif de porter publiquement et auprès des instances représentatives et politiques la voix, les revendications et les propositions de ses adhérentes… (et) trouver l’appui d’intervenants, qui peuvent nous encourager à ouvrir les portes dressées devant nous…
Sa présidente fondatrice, Laurence Cormier, agricultrice mayennaise de Val-du-Maine (Sud-Est-Mayennais), est nommée chevalière de la Légion d’honneur lors de la promotion du 14 juillet 2023.
C’est toute une évolution du monde agricole et du monde rural qui se dessine dans notre reportage : en 2002, Pascale Blin ne souhaite rien changer pour maintenir la qualité. Or, les choses changent. Depuis les années 2010, les agriculteurs mayennais les plus âgés s’inquiètent de la transmission de leur exploitation. Va-t-on abandonner l’élevage laitier pour les champs de céréales ? Nos terres seront-elles exploitées à l’avenir ? Va-t-on voir se multiplier des cultures et les élevages exotiques à cause du changement climatique (ex : culture du bambou à Azé) ? Va-t-on céder nos terres, nos bâtiments à des personnes issues de milieux non agricoles ? Ce dernier point semble aussi poser problème pour quelques agriculteurs. Ces nouveaux exploitants, on les appelle les « Nimas » ou « Non-issus du monde agricole ». Il est vrai que dans tout milieu, il y a des non-dits et des codes implicites à respecter. De plus ces « Nimas » ont souvent des projets atypiques qui inquiètent les agriculteurs voulant transmettre leurs terres. Comme lorsque l’on est une femme, le manque de légitimité voire de crédibilité peut amener des blocages. Une note d’optimisme pour terminer : Virginie Rondeau, fille d’agriculteurs, est avocate au barreau de Laval, mais aussi éleveuse sur deux exploitations à Louverné et Saint-Germain-d’Anxure en 2023 !
Bibliographie
- Haut-Anjou du 13 décembre 2019
- Le Figaro du 11 février 2021
- Ouest-France des 1er août 2023 et 8 août 2023
- Le Courrier de la Mayenne du 10 août 2023
- Site Internet : www.les-elles-de-la-terre.fr
Transcription
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Date de la vidéo: 08 juil. 1996
Durée de la vidéo: 02M 10S