Un cas de maladie de la vache folle en Mayenne
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Un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine a été repéré dans un élevage laitier du Sud-Mayenne. Alors que le préfet Bernard Puydupin décrit le protocole ayant conduit à l'abattage du troupeau, Michel Nicolas évoque le danger que représente l'alimentation non naturelle donnée aux vaches à lait, à la différence de celle donnée à leurs bêtes par les éleveurs travaillant sous le label Boeuf fermier du Maine qu'il préside.
Date de publication du document :
01 sept. 2021
Date de diffusion :
08 juil. 1996
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Publication : 01 sept. 2021
La « maladie de la vache folle » est en réalité l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine), c’est-à-dire une infection dégénérative du système nerveux central des bovins. Proche de la tremblante des ovins et des caprins, cette maladie est mortelle, elle est causée par un prion (protéine). Une épizootie de la « vache folle » a principalement touché les Îles Britanniques entre 1986 et les années 2000. Son point culminant se situe en 1993. Elle vient de l’alimentation des bovins avec des « farines animales » depuis la Seconde Guerre mondiale (carcasses bovines non consommées et cadavres d’animaux). L’ESB affecte le cerveau et la moelle épinière des bovins. Les symptômes sont visibles 4 à 5 ans après la contamination. Au début, l’animal donne des coups de pied, devient hypersensible ou s’isole du troupeau. À la fin, il a des problèmes de locomotion, perd l’équilibre, ne parvient pas à se relever… Au total, au moins 190 000 animaux ont été infectés. On dénombrait seulement 37 bovins malades au Royaume-Uni en 2008. Un cas est repéré dans les Ardennes en mars 2016. Malheureusement, une relance de l’épizootie reste à craindre. En effet, un cas a été découvert le 24 mars 2021 dans la province de Badajoz (Ouest de l’Espagne).
En France, les départements de l’Ouest sont les plus touchés. Cela ne surprendra personne, on peut dire que la carte des zones atteintes par l’ESB couvre la carte des zones d’élévage bovin. Aussi, la Mayenne est l’un des cinq départements les plus impactés, malgré tout derrière les Côtes d’Armor, la Manche, le Finistère et la Maine-et-Loire. Les cas mayennais se développèrent principalement en 2001 à La Baroche-Gondouin où un troupeau de 114 bovins fut incinéré. Au total, entre 1991 et 2000, on compte une dizaine d’animaux malades dans le département. …).
En 1996, l’affaire devient médiatique en France. Les articles sur le sujet se multiplient : Alerte à la bouffe folle
(La Nouvel Observateur, avril 1996), Peut-on encore manger de la viande ?
(60 millions de consommateurs, mai 1996)… Le grand public apprend alors quelles sont les pratiques courantes dans l’élevage (utilisation de farines animales). La consommation de viande bovine chute, provoquant une crise économique et sociale pour les éleveurs. Les cours des prix baissent. Les clients s’orientent vers d’autres viandes : poulet, pintade. De plus, les éleveurs voient leurs frais augmenter pour éradiquer cette maladie, les abattages massifs et systématiques de certains troupeaux mettent un terme à de nombreuses exploitations. La crise de la consommation intérieure est accompagnée d’un arrêt presque complet des exportations. Dans le filière bovine, sont aussi touchés les négociants, les abatteurs, les tripiers, les ateliers de découpe. Heureusement, cette filière bénéficie de l’aide de l’État par un report des cotisations sociales et des prélèvements fiscaux. Des prêts bonifiés à 2,5 % sont accordés. On crée un fond de restructuration et de reconversion. La France obtient des crédits de l’Union européenne en juin 1996. Les embargos commerciaux ont surtout touché le Royaume-Uni. Aujourd’hui, la traçabilité permet de retrouver l’origine d’une pièce de viande. Enfin, en 2014 on a obtenu la création d’une marque collective : VBF (viande bovine française). La filière bovine mayennaise en a bénéficié car cette marque garantit l’origine et la traçabilité de l’animal, assure le suivi sanitaire des animaux. Les consommateurs ont souvent été rassurés.
Ce reportage permet de mettre en évidence le label « Bœuf fermier du Maine » dans le cadre duquel les éleveurs nourrissent leurs troupeaux à la pulpe de betterave et aux tourteaux de soja et de lin. Le président de ce label, Michel Nicolas, est interviewé. Il fut maire d’Evron de 1995 à 2006. Vétérinaire, il était passionné d’élevage bovin (président du Festival de la viande d’Evron, des labels rouges de la viande bovine des Pays de la Loire) et de courses hippiques (propriétaire de chevaux). L’association « Boeuf fermier du Maine » a été fondée en 1992, En 2021, elle regroupe 300 éleveurs de bovins répartis sur la Sarthe et la Mayenne, et elle propose 70 points de vente.
Bibliographie
Témoignage : Michel Nicolas
Journaux :
- Ouest-France
- Le Courrier de la Mayenne
Transcription
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