Lille à partir de 1066

09 mars 1977
03m 03s
Réf. 00035

Notice

Résumé :
Les différentes étapes de la croissance la ville de Lille depuis 1066 quand le nom de "Lille" apparait pour la première fois, jusqu’à la résidence des Ducs de Bourgogne au Palais Rihour.
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Date de diffusion :
09 mars 1977
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Éclairage

Après un survol de la ville, où l’on aperçoit le beffroi de la Mairie, Saint-Maurice, la Chambre de commerce, on arrive à l’esplanade et sa citadelle. Le plan affiché ensuite donne une idée rapide de l’évolution de la ville de ses origines au XVIIe siècle.

1066 : Faut-il dater la naissance de Lille de la première mention qui en soit faite ? Des mentions dans des documents plus anciens (1054) font référence à "Islense Castellum", cependant le premier texte plus précis date effectivement de 1066. Baudouin V, comte de Flandre, fait construire une église, la collégiale Saint-Pierre sur le Castrum. Les fortifications de ce dernier sont sommaires : fossés ou canaux, levées de terres surmontées de palissades ou de portions de murailles. Cette collégiale s’appuie au mur d’enceinte ; à l’est, le chevet se localise à l’emplacement du Palais de Justice actuel ; la façade est tournée vers la rue d’Angleterre ; au sud de la collégiale s’étend le cimetière et sur l’actuelle place du Concert se trouvent les maisons des chanoines, l’hôpital, les écoles, les greniers. Des fouilles archéologiques attestent de ces occupations.

De nombreuses transformations vont se faire autour de ce castrum primitif. Au milieu du XIIIe siècle, son extension est relativement considérable.

Une agglomération marchande, un suburbium proche du castrum s’établit. Un bourg marchand avec un marché et l’église paroissiale de Saint-Étienne suffisent-ils à donner à ce Lille des origines un aspect différent de celui des agglomérations rurales voisines ? La concentration de la population est déjà telle qu’une autre paroisse se trouve sur la rive droite de la Deûle : à 200 m de Saint-Étienne, l’église Saint-Maurice du village de Fins. La présence de trois églises sur quelques centaines de mètres ne manque pas de suggérer l’idée d’une agglomération déjà notable. Un noyau de population s’est formé sur les rives de la Deûle.

Point de départ de la navigation fluviale, point d’échanges, point de rupture de charge entre la route et la rivière, passage d’un pont avec les possibilités de surveillance, de taxation sur les marchandises, installation d’un castrum et d’un siège administratif de territorium, qu’on appellera bientôt châtellenie, une collégiale, un atelier monétaire, un marché, un suburbium, voilà les éléments favorables à l’essor du noyau urbain.

Peu à peu les habitants des villes prennent en main la production et le commerce. Longtemps, pour prouver l’importance de la draperie lilloise au XIIe siècle, les auteurs citent les vers de Guillaume le Breton, poète écrivant vers 1200 :

"Lille, ville agréable, population âpre au gain ;
Lille avec sa parure de riches marchands qui exportent ses étoffes aux brillantes couleurs dans tous les pays,
D’où ils rapportent les trésors dont la ville s’enorgueillit ".

Des marchands locaux entreprennent soit le commerce de la laine, soit celui des draps. Pour assurer la sécurisation de leur commerce, ils se groupent dans des associations : gildes, hanses, frairies.

Lille est l’une des grandes places commerciales de la Flandre avec sa foire, mais on trouve aussi trace d’exportation de draps lillois à Gênes à partir du XIIe siècle. Ils sont aussi vendus sur les foires (foire du Lendit, sur la route de Paris à Saint-Denis ; foire d’Ypres, de Thourout, de Messines…). La prospérité de Lille ne dépend pas d’une seule activité ; ville drapière, certes, mais aussi elle compte aussi de grands négociants, des merciers… Vers 1300, on peut évaluer la population marchande à 10 000 /12 000 personnes.

Entre cette période et l’arrivée des ducs de Bourgogne, Lille a vécu de nombreuses péripéties politiques : guerre entre la France et la Flandre, période française entre 1304 et 1369, retour de Lille au comte de Flandre (25 avril 1369).

En 1384, à la mort de Louis de Male, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, devient comte de Flandre. Une période brillante commence pour Lille. Cette ville est bientôt en fait l’une des capitales administratives et financières de la Flandre, de l’Artois, du Hainaut, du pays de Namur et du comté de Bourgogne jusqu’en 1562. Au cours du XVe siècle, Lille devient même le siège de la Recette générale de tous les pays dépendants du comte duc de Bourgogne.

Philippe le Bon désirait un vaste hôtel. Sa nouvelle résidence est bâtie au lieu-dit Rihoult ou Rihour, ancien îlot entre le bras le plus important de la Deûle qui limitait la ville vers le sud-ouest et le petit bras (vers l’actuelle rue de la Vieille-Comédie). Commencé en 1452, l’édifice peut recevoir le duc en 1463. Prince fastueux, Philippe le Bon aimait les cérémonies somptueuses, les joutes, les tournois et les banquets. La fête la plus connue est celle du vœu du Faisan, réputée pour le banquet qui l’accompagne qui témoigne de la gastronomie et du luxe princier à la fin du Moyen Âge.

Seule une partie de ce palais est parvenue jusqu’à nous… (siège actuel de l’Office de tourisme).
Martine Aubry

Transcription

(musique)
Serge Martel
Prenons l’exemple de Lille, future métropole de notre région.
(musique)
Serge Martel
Pour comprendre les étapes de la croissance de la ville, remontons jusqu’en 1066.
(musique)
Serge Martel
C’est en 1066 que le nom de Lille apparaît pour la première fois dans un document écrit.
(musique)
Serge Martel
Des marchands s’installent au pied d’un des châteaux de Baudouin V, comte de Flandre. Du XIe au XIIIe siècle, Lille s’agrandit et se fortifie. Les paroisses se créent. Le textile donne du travail à de nombreux artisans. La foire annuelle attire des marchands venus de toute l’Europe.
(musique)
Serge Martel
Résidence privilégiée des ducs de Bourgogne, Lille continue de grandir.
(musique)
Serge Martel
Le palais Rihour est le lieu de réception fastueuse.
(musique)