L'Art nouveau dans l'architecture
09 décembre 1977
03m 54s
Réf. 00068
Notice
Résumé :
La maison Coilliot est une maison de style Art nouveau réalisée par Hector Guimard et située rue de Fleurus à Lille. On retrouve quelques maisons dans ce style à Roubaix. Au début du XXe siècle, on voit apparaître dans la décoration bow-windows, ferronneries, faïence et mosaïques .
Date de diffusion :
09 décembre 1977
Source :
Thèmes :
Éclairage
Perplexité du commentateur, enthousiasme de l’adolescente, l’Art nouveau en architecture n’a pas fini de nous surprendre et reste considéré comme de l’avant-garde. Dans un XIXe siècle qui n’en finit pas et qui reste l’idéal esthétique de la bourgeoisie régionale, les signes de l’Art nouveau ou modern style sont rares dans la métropole au début du XXe siècle. Contrairement à la Belgique toute proche et des réalisations remarquables à Bruxelles ou Gand tant en édifices publics qu’en maisons de villes sous l’égide d’architectes comme Horta, Hankar ou Van de Velde, le nord de la France reste très frileux devant la nouvelle mode. Une exception de taille, vrai manifeste de l’art nouveau, est une maison de ville réalisée de 1898 à 1900 par l’architecte Hector Guimard, connu pour ses stations de métro parisiennes de style "nouille". Louis Coilliot, commerçant en céramiques et lave émaillée, fait construire au 14 rue de Fleurus dans le quartier Saint Michel à Lille, une maison à la fois habitation et magasin des matériaux qu’il représente. Hector Guimard répond par une façade "publicitaire" en lave émaillée contrastant avec les sages maisons bourgeoises qui l’entourent. La façade s’anime, se plie, se creuse en des courbes folles, se dédouble pour retrouver l’oblicité du parcellaire cachée par la linéarité de la rue. C’est le mouvement qui domine dans la courbure des boiseries, la plastique de la lave et les écritures de céramique. Vitraux et ferronneries tout aussi chantournés complètent l’ensemble dans une parfaite rigueur du détail. L’intérieur vaut l’extérieur avec ses cheminées et meubles intégrés, ses portes à vitraux, ses moulures, les ferronneries de sa cage d’escalier, ses balcons et terrasses en creux de la façade, ses boiseries virevoltantes défiant la trame étroite de la parcelle en en accentuant la hauteur et la profondeur.
On pense à la main d’œuvre extrêmement qualifiée et aux entreprises d’artisanat d’art qu’il a fallu convoquer pour un tel résultat. La clientèle est forcément résolument moderne et fortunée.
L’hôtel particulier construit en 1904 par Emile Dervaux à Roubaix, boulevard du Maréchal Leclerc, est plus sage. La composition de la façade est d’inspiration rococo que l’on a adapté à l’Art nouveau : bow-windows du bel étage, porte d’entrée et grilles tout en courbe, balcons en mouvement alors que l’intérieur reste très classique dans sa composition.
Si le goût bourgeois reste éclectique sinon classique, de nombreux ajouts dans le style nouveau viennent agrémenter le décor urbain : carreaux de faïence, mosaïque, bow-windows, vitraux enrubannés, boiseries courbes des ouvertures animent les façades d’architectes comme Horace Pouillet, Gabriel Pagnère ou Willoquaux qui construisent alors des maisons de ville dans tout l’espace de l’agglomération.
On pense à la main d’œuvre extrêmement qualifiée et aux entreprises d’artisanat d’art qu’il a fallu convoquer pour un tel résultat. La clientèle est forcément résolument moderne et fortunée.
L’hôtel particulier construit en 1904 par Emile Dervaux à Roubaix, boulevard du Maréchal Leclerc, est plus sage. La composition de la façade est d’inspiration rococo que l’on a adapté à l’Art nouveau : bow-windows du bel étage, porte d’entrée et grilles tout en courbe, balcons en mouvement alors que l’intérieur reste très classique dans sa composition.
Si le goût bourgeois reste éclectique sinon classique, de nombreux ajouts dans le style nouveau viennent agrémenter le décor urbain : carreaux de faïence, mosaïque, bow-windows, vitraux enrubannés, boiseries courbes des ouvertures animent les façades d’architectes comme Horace Pouillet, Gabriel Pagnère ou Willoquaux qui construisent alors des maisons de ville dans tout l’espace de l’agglomération.
Dominique Mons
Transcription
Adolescente
Bien.Inconnu
Quoi, la méthode ou la maison ?Adolescente
Les deux, au moins on est dans le coup.Inconnu
Dans le coup !Adolescente
On est dans la vie réelle, on découvre soi-même, c’est important, ça reste.Inconnu
Et vous trouvez belle aussi cette maison ?Adolescente
Oui, c’est harmonieux, souple, c’est amusant.Inconnu
Amusant ?Adolescente
C’est original, c’est nouveau. Oh, et puis ça me plaît, ça ne s’explique pas.Inconnu
Nouveau, vous croyez ? Mais c’est rétro, comme vous dites maintenant, ça date du début du siècle.Adolescente
Rétro ou nouveau, ça change.Inconnu
Ah, pour changer, et encore, ici, c’est de la fantaisie de classe, c’est signé Guimard.Adolescente
Il paraît que c’est celui qui a fait la décoration du métro à Paris ?Inconnu
Oui, l’art nouveau, le Modern Style.Adolescente
On entre, si vous venez avec moi, ça fera plus sérieux, non ?Jenny Clève
Plus sérieux, dans un décor et des meubles où règne la courbe folle, encore aujourd’hui sujet d’étonnement.(musique)
Jenny Clève
À l’époque, ce style plaît à une clientèle résolument moderne et résolument aussi assez fortunée sans doute.(musique)
Jenny Clève
Il y a, dans la région lilloise assez peu de grands hôtels de maître dans le goût d’Horta ou de Guimard. Ici, cependant, boulevard du Maréchal Leclerc à Roubaix, leur construction exige des éléments originaux, sur mesure, et une main d’œuvre extrêmement qualifiée.(musique)
Jenny Clève
Les grandes familles de la région restent, par prudence, par goût ou par nature attachées aux formes classiques de l’architecture. Pourtant parfois, on met à la mode en surajoutant les signes voyants du nouveau style. Les vitraux enrubannés aux fenêtres, les bow-windows, les têtes de femmes aux longs cheveux ondoyants, les ferronneries, les carreaux de faïence ou la mosaïque.(musique)