L’envol de l'aéroport Lille-Lesquin
20 octobre 2013
03m 01s
Réf. 00074
Notice
Résumé :
L'aéroport de Lille-Lesquin a bénéficié d'un aérogare en 1963. Depuis, son trafic est en progression constante. Le cap du million et demi de voyageurs a été franchi en 2013 pour 60 destinations. Reportage sur les facteurs de ce succès.
Type de média :
Date de diffusion :
20 octobre 2013
Source :
France 3
(Collection:
19 20. Edition Nord Pas de Calais
)
Personnalité(s) :
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Lieux :
Éclairage
Telle une flèche pointée vers le ciel, la magnifique infrastructure de verre et d’acier de l’aéroport de Lille, semble indiquer au million et demi de passagers qui transitent la direction à suivre, celle du ciel et de l’espace. Un espace, univers infini des possibles, qui est celui de la liberté et des échanges. Tout aéroport est un port, une ouverture, une porte d’accès sur l’océan des échanges et l’opportunité des possibles. Equipement public stratégique d'importance régionale, l’aéroport international de Lille-Lesquin, classé au quatrième rang des aéroports régionaux français, est une réponse aux besoins de mobilité des hommes, de création de liens sociaux, culturels, économiques, à proximité de la métropole européenne de Lille et des quatre millions d'habitants du Nord-Pas-de-Calais. L’aéroport est un véritable miracle économique qui fit dire au seuil du troisième millénaire à son directeur de l'époque, Claude Desoubry, que la plate-forme de Lille-Lesquin "devenait pour le bassin économique de la métropole ce que l’orchestre national de Lille était à la vie culturelle : une locomotive".
En 1917 les Allemands avaient déjà occupé la zone pour y aménager un aérodrome de dispersion à proximité du bois d’Enchemont. Durant l’entre deux guerres l’enjeu de la création d’un aéroport d’envergure internationale pour la métropole lilloise était devenu l’objet d’âpres négociations entre les chambres de commerce du Nord. L’aérodrome de Ronchin ne permettant pas le développement du trafic aérien, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la création d’un grand aéroport fut décidée sur Marcq-en-Baroeul (Bondues). Mais ce sont les militaires et surtout la Seconde Guerre mondiale avec l’occupation allemande qui redistribuèrent complètement les cartes tant et si bien que l’on peut dire que l’implantation actuelle de l’aéroport international de Lille est dû à la Luftwaffe!
En 1935 le Génie militaire avait reçu mission du ministre de l’Air d’acquérir et d’aménager une plate-forme herbeuse d’opérations de 120 ha avec des bâtiments provisoires sur un terrain bien dégagé en bordure est de la R.N.17. En 1937, ce terrain fut agrandit et équipé de grands hangars définitifs pour accueillir l’escadrille de reconnaissance du Groupe Aérien d'Observation GAO 501 ; c’était la naissance de la base aérienne de Lille. Occupée en 1939-40 par les Anglais qui y installent deux escadrilles de chasse, les Allemands en prennent possession de 1940 à 1944. Ils agrandissent le terrain d’aviation en multipliant par quatre sa superficie, aménagent deux pistes bétonnées de 1600 m x 50 m et construisent 96 hangars qui feront du terrain un des fers de lance de la Luftwaffe lors de la bataille d’Angleterre. En 1943 les escadrilles de chasse succéderont aux bombardiers. Occupé à nouveau de 1944 à 1945 par la R.A.F, l’aérodrome fut converti à l’aviation civile et classé comme "international" dès mai 1945 par la direction des Transports aériens par préférence à celui de Marcq-en-Baroeul qui n’avait pas de pistes en dur. Pendant presque 50 ans les pistes de l’aéroport seront utilisées par les militaires et le civil qui s’en partagent l’usage. Une première aérogare moderne fut construite à l’ouest du terrain en 1963. Deux fois agrandie, elle sera finalement totalement reconstruite à l’est du terrain pour répondre au développement considérable du trafic passager. Cette nouvelle aérogare qui est inaugurée en mai 1996 par Bernard Pons, ministre des transports, est deux fois plus grande que l’ancienne (8000 m²), et affiche une capacité de traitement de 1,3 à 2 millions de passagers par an et susceptible d’accueillir jusqu’à 3 millions de passagers. L’aérogare civile s’étend et chasse les dernières implantations militaires.
Des années 60 au années 90 le décollage est lent mais un tournant décisif s’opère en 2004 à la faveur d’une réforme territoriale qui va transférer la propriété de l’infrastructure de l’Etat aux collectivités territoriales (création du syndicat mixte des aéroports Lille-Lesquin et Merville -SMALIM) et sa gestion à une entreprise d’exploitation 100% privée, la SOGAREL. Pour son PDG l’avenir de Lille-Lesquin est tout tracé : c’est l’Europe ! Une Europe proche, accessible à moins de trois heures d’avion. Pour gagner cette bataille il met l’aviation en complément du TGV et du Tunnel sous la Manche. De fait l’infrastructure aéroportuaire de Lille offre un accès facile par l’autoroute, une liaison avec le TGV de Lille qui constitue en lui-même un formidable hub de 18 millions de passagers. Et le miracle se produit, l'aéroport connait alors une progression constante de son trafic. Avec ses 14 compagnies aériennes, il offre maintenant un accès direct à une soixantaine de lignes et correspondances aériennes. Le cap du million et demi de passagers est franchi en 2013 avec une hausse spectaculaire du trafic de + 34 % en 3 ans et la création de près de 200 emplois par l'aéroport. Parallèlement au trafic des passagers, il y a également l’essor considérable des échanges de fret dont l’aérogare occupe aujourd'hui la troisième place parmi les aéroports de province en termes de trafic en développant un concept de plate-forme bimodale air/route qui dessert les plus grandes plateformes cargo européennes situées dans son environnement proche.
Aux oiseaux de guerre qui semaient hier la mort ont succédé définitivement des oiseaux de paix qui rapprochent désormais les hommes et les unissent par des échanges qui enrichissent les territoires.
Pierre-Antoine Courouble, Lille-Lesquin d’hier à aujourd’hui , Joyeuse : Editions Samerlin Création, 2014.
En 1917 les Allemands avaient déjà occupé la zone pour y aménager un aérodrome de dispersion à proximité du bois d’Enchemont. Durant l’entre deux guerres l’enjeu de la création d’un aéroport d’envergure internationale pour la métropole lilloise était devenu l’objet d’âpres négociations entre les chambres de commerce du Nord. L’aérodrome de Ronchin ne permettant pas le développement du trafic aérien, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la création d’un grand aéroport fut décidée sur Marcq-en-Baroeul (Bondues). Mais ce sont les militaires et surtout la Seconde Guerre mondiale avec l’occupation allemande qui redistribuèrent complètement les cartes tant et si bien que l’on peut dire que l’implantation actuelle de l’aéroport international de Lille est dû à la Luftwaffe!
En 1935 le Génie militaire avait reçu mission du ministre de l’Air d’acquérir et d’aménager une plate-forme herbeuse d’opérations de 120 ha avec des bâtiments provisoires sur un terrain bien dégagé en bordure est de la R.N.17. En 1937, ce terrain fut agrandit et équipé de grands hangars définitifs pour accueillir l’escadrille de reconnaissance du Groupe Aérien d'Observation GAO 501 ; c’était la naissance de la base aérienne de Lille. Occupée en 1939-40 par les Anglais qui y installent deux escadrilles de chasse, les Allemands en prennent possession de 1940 à 1944. Ils agrandissent le terrain d’aviation en multipliant par quatre sa superficie, aménagent deux pistes bétonnées de 1600 m x 50 m et construisent 96 hangars qui feront du terrain un des fers de lance de la Luftwaffe lors de la bataille d’Angleterre. En 1943 les escadrilles de chasse succéderont aux bombardiers. Occupé à nouveau de 1944 à 1945 par la R.A.F, l’aérodrome fut converti à l’aviation civile et classé comme "international" dès mai 1945 par la direction des Transports aériens par préférence à celui de Marcq-en-Baroeul qui n’avait pas de pistes en dur. Pendant presque 50 ans les pistes de l’aéroport seront utilisées par les militaires et le civil qui s’en partagent l’usage. Une première aérogare moderne fut construite à l’ouest du terrain en 1963. Deux fois agrandie, elle sera finalement totalement reconstruite à l’est du terrain pour répondre au développement considérable du trafic passager. Cette nouvelle aérogare qui est inaugurée en mai 1996 par Bernard Pons, ministre des transports, est deux fois plus grande que l’ancienne (8000 m²), et affiche une capacité de traitement de 1,3 à 2 millions de passagers par an et susceptible d’accueillir jusqu’à 3 millions de passagers. L’aérogare civile s’étend et chasse les dernières implantations militaires.
Des années 60 au années 90 le décollage est lent mais un tournant décisif s’opère en 2004 à la faveur d’une réforme territoriale qui va transférer la propriété de l’infrastructure de l’Etat aux collectivités territoriales (création du syndicat mixte des aéroports Lille-Lesquin et Merville -SMALIM) et sa gestion à une entreprise d’exploitation 100% privée, la SOGAREL. Pour son PDG l’avenir de Lille-Lesquin est tout tracé : c’est l’Europe ! Une Europe proche, accessible à moins de trois heures d’avion. Pour gagner cette bataille il met l’aviation en complément du TGV et du Tunnel sous la Manche. De fait l’infrastructure aéroportuaire de Lille offre un accès facile par l’autoroute, une liaison avec le TGV de Lille qui constitue en lui-même un formidable hub de 18 millions de passagers. Et le miracle se produit, l'aéroport connait alors une progression constante de son trafic. Avec ses 14 compagnies aériennes, il offre maintenant un accès direct à une soixantaine de lignes et correspondances aériennes. Le cap du million et demi de passagers est franchi en 2013 avec une hausse spectaculaire du trafic de + 34 % en 3 ans et la création de près de 200 emplois par l'aéroport. Parallèlement au trafic des passagers, il y a également l’essor considérable des échanges de fret dont l’aérogare occupe aujourd'hui la troisième place parmi les aéroports de province en termes de trafic en développant un concept de plate-forme bimodale air/route qui dessert les plus grandes plateformes cargo européennes situées dans son environnement proche.
Aux oiseaux de guerre qui semaient hier la mort ont succédé définitivement des oiseaux de paix qui rapprochent désormais les hommes et les unissent par des échanges qui enrichissent les territoires.
Pierre-Antoine Courouble, Lille-Lesquin d’hier à aujourd’hui , Joyeuse : Editions Samerlin Création, 2014.
Pierre-Antoine Courouble
Transcription
Laurent Navez
La bonne santé donc, en revanche, pour l’aéroport de Lesquin, 50 ans et une progression constante de son trafic. Le cap du million et demi de voyageurs a été franchi pour l’année 2013. Dossier préparé par Marie-Candice Delouvrié et Jean-Marc Vasco.Inconnue 1
Alors, c’est H, I et J, au comptoir, H, I et J.Inconnue 2
Il y a quelqu’un maintenant ?Inconnue 1
Vous pouvez déjà y aller.Marie-Candice Delouvrié
Des gilets rouges pour guider les voyageurs, comme lors des grands départs à la SNCF. Tous les vendredis soirs, l’aéroport de Lesquin doit faire face à un pic de trafics. Pour 2013, le cap du million et demi de passagers est d’ores et déjà franchi, une hausse spectaculaire de 34 % en trois ans.(bruit)