De nouvelle sources d'électricité : l'atome et les marées
Notice
Sans cesse croissants, les besoins d'énergie obligent à chercher de nouvelles sources de production. Ce sujet fait le point en France. Les conduites du gaz de Lacq, passent désormais par la centrale moderne de Monterau. Le gaz relaie le charbon dans l'alimentation de cette usine. Près de Chinon, s'édifie la centrale nucléaire d'Avoine pour la production d'électricité. Dans l'estuaire de la Rance, la mer sera bientôt domestiquée grâce à la première usine marée motrice du monde.
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Éclairage
Ce document diffusé en 1961 dans le journal des Actualités Françaises (dans une rubrique intitulée "Les travaux d'Hercule") prend acte de l'émergence des énergies nouvelles qui sont développées à l'époque du Général de Gaulle (président de 1958 à 1969) et qui sont portées par la détermination des pouvoirs publics. Il est décliné trois de ces nouvelles ressources.
La découverte du gaz d'Aquitaine, à Saint-Marcet depuis 1939 et à Lacq depuis 1951, permet le développement de cette ressource naturelle à partir de 1957. Outre sa simplicité d'exploitation, le document évoque "un seul technicien", la production de ce gaz n'est pas polluante à la différence du gaz de charbon.
La seconde énergie nouvelle est celle de l'usine marémotrice de la Rance, une réalisation emblématique de la saga du volontarisme économique de la période du Général de Gaulle. L'idée de produire de l'électricité avec la force naturelle des marées est ancienne, elle prend corps dans l'entre deux-guerres. C'est pendant la présidence du Général de Gaulle qu'est réalisée l'usine marémotrice de la Rance. Les travaux sont entrepris en 1961 et l'inauguration a lieu le 26 novembre 1966. Les 24 turbines représentent une puissance installée de 240 MW pour une production d'environ 500 GWh par an. Indépendamment des questions sur la rentabilité de l'opération et, plus tard, sur ses impacts environnementaux, l'usine de la Rance est aussi une illustration de la grandeur nationale pour ses décideurs politiques et un exploit technique pour Électricité de France.
Vient enfin la grande innovation énergétique avec la première centrale nucléaire. Après les résultats obtenus par le nucléaire militaire, Électricité de France construit le premier réacteur nucléaire civil en 1963 à Chinon au bord de la Loire. Baptisée "Avoine", l'usine est bien identifiable avec sa "boule" métallique. Initialement, elle comporte trois réacteurs graphite-gaz et l'installation restera en service jusqu'en 1973.
La conclusion du document interpelle à double titre. Conformément aux conceptions productivistes qui dominent largement la période, le document suggère que l'on peut mesurer le progrès et la modernité de la France avec le décompte de la consommation d'énergie par habitant. Il s'agit là d'une logique de croissance qui précède les crises énergétiques depuis 1973 et les réflexions sur le développement durable. La seconde interrogation que suscite la conclusion naît de la phrase : "Nul doute que la France peut avoir confiance à son avenir". Peut-être, mais le charbon...La concurrence de ces énergies nouvelles, sans évoquer ici celle du pétrole qui n'est pas mentionnée, pèse sur l'avenir du charbon.