Parcours thématique

Les projets de réhabilitation de friches minières, enjeux du développement durable

Edith Walbron-Maes

Introduction

Ce parcours est issu d'une proposition pédagogique pour le cours de géographie de la classe de cinquième. Il n'a pas la vocation à refléter la démarche qui aura été suivie dans le cadre d'un cours. Le scénario pédagogique est consultable sur le site d'histoire-géographie-éducation civique de l'académie de Lille à l'adresse suivante : http://histgeo.discipline.ac-lille.fr/events/projet-memoires-de-mines/utilisation-pedagogique-des-videos-en-geographie

Les documents ont été sélectionnés pour leur exploitation possible dans le cadre des programmes officiels de l'Education nationale.

Le choix des documents audiovisuels

Ce parcours se fonde sur quatre vidéos.

Vidéo 1 : les Houillères : conséquences de l'exploitation minière

 Les Houillères : conséquences de l'exploitation minière

Les Houillères : conséquences de l'exploitation minière

Les Charbonnages de France assureront la surveillance et les conséquences de deux siècles et demi d'exploitation, Jack Verlaine, directeur des HBNPC l'assure. Les conséquences sont diverses : affaissements de terrain, surveillance du grisou, des eaux dans les galeries abandonnées. Dans certaines zones comme à Sin-le-Noble, le sol s'est affaissé et le sens des cours d'eau s'est inversé. Jean Faille explique que le relevage des eaux devra être assuré éternellement. Jean-Pierre Kucheida affirme que c'est celui qui a exploité qui doit en avoir la responsabilité, comme en Lorraine et conclu : "si les Charbonnages disparaissaient, c'est l'État qui serait responsable".

02 déc 1992
02m 44s

La première vidéo sélectionnée dans le cadre de ce parcours, datée de 1992, évoque les conséquences de l'exploitation minière dans certains secteurs du bassin minier : affaissements de terrain, surveillance du grisou, des eaux dans les galeries abandonnées.

Vidéo 2 : des aides pour gérer l'après-mine

 Des aides pour gérer l'après-mine

Des aides pour gérer l'après-mine

Le comité interministériel d'aménagement du territoire vient de débloquer des fonds pour gérer l'après-charbon. Une enveloppe est prévue pour la rénovation des logements du Bassin minier. Alain Segaud, directeur général de la Soginorpa, en trace les grandes lignes. Une étude devrait mesurer les conséquences des affaissements et les autres problèmes de gestion de l'eau. Enfin 20 millions seront affectés au développement des entreprises. Face à ces mesures, Marcel Wacheux, président de l'association des communes minières, tempère "ce ont des mesures intéressantes qui sont à compléter".

16 déc 1998
01m 46s

La deuxième vidéo, datée de 2006, souligne avec force les effets de la silicose près de trente ans après la fin de l'activité minière dans le Nord-Pas-de-Calais. Au-delà de la souffrance des malades, le coût social et sanitaire de l'activité minière s'avère important.

Vidéo 3 : le 11/19 et ses terrils

 Le 11/19 et ses terrils

Le 11/19 et ses terrils

Le puits 11/19 de Loos-en-Gohelle a fermé en 1986 et a été classé aux Monuments historiques. Entouré des terrils les plus hauts d'Europe, l'endroit est protégé. Francis Maréchal, président de la Chaîne des terrils explique comment la population locale s'est réappropriée le site. A côté du plus haut terril se trouve le carreau de mine qui a été conservé, il accueille des spectacles.

09 fév 1996
01m 58s

La troisième vidéo sélectionnée, datée de 1996, s'intitule « le 11/19 et ses terrils » et explique comment la population locale s'est réappropriée le puits 11/19 de Loos-en-Gohelle, fermé en 1986 et classé aux Monuments historiques.

Vidéo 4 : les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture Commune

 Les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture commune à Loos-en-Gohelle

Les nouveaux usages des friches industrielles : l'exemple de Culture commune à Loos-en-Gohelle

Reportage au 11/19 de Loos en Gohelle à l'association Culture Commune qui s'est est installée depuis 1998 sur l'ancien carreau de mine. Née en 1990 à l'initiative d'une trentaine de villes du Bassin minier elle propose différents ateliers de théâtre, de danse... Avec le label "scène nationale", elle rayonne sur un territoire de 700 000 habitants. Chantal Lamarre, sa directrice explique les principes de l'action de l'association, fondés à partir du territoire, de ses habitants et ses ressources. Espace de travail, de recherche et de rencontre depuis 1998, des groupes d'artistes comme La Station Mir, Metalovoice, et la compagnie Van der ZEE profitent des lieux et animent des ateliers auprès de la population.

20 oct 2001
03m 08s

La dernière vidéo, réalisée en 2001, met en exergue l'association Culture Commune qui s'est installée en 1998 sur un ancien carreau de mine. Cette association propose différents ateliers de théâtre et de danse.

Que nous apprennent ces documents ?

Le passé minier est à l'origine de problèmes sanitaires et environnementaux

L'exploitation charbonnière a un impact sur l'environnement qui se prolonge après la fermeture des mines. La vidéo 1 développe tout particulièrement les problèmes liés à l'eau. L'extraction du charbon a désorganisé profondément le réseau hydrographique du bassin minier. Les affaissements de terrain et le ruissellement des eaux entraînent l'apparition de nouvelles zones inondables et la reconstitution de zones marécageuses qui avaient disparu. C'est ainsi qu'à Sin-le-Noble, le sol est descendu de sept mètres et le sens des cours d'eau s'est inversé. L'arrêt des pompages industriels accentue encore la montée des eaux.

L'arrêt des charbonnages n'a pas non plus fait disparaître toutes les maladies qui leur sont liées. C'est le cas de la silicose qui continue de tuer, comme le montre la vidéo 2. Les anciens mineurs touchés par cette maladie professionnelle doivent supporter des traitements très lourds. Pour l'année 2004, on dénombrait encore 480 reconnaissances de silicose et presque autant de décès imputables.

Des actions sont entreprises pour gérer ces lourdes séquelles et réaménager les friches minières

Les friches minières matérialisent un héritage de nombreuses activités économiques industrielles et sont des marqueurs de l'histoire régionale. Elles sont aussi les stigmates d'activités polluantes et parfois dévastatrices de l'environnement. Mais ces friches sont aussi une opportunité pour les aménageurs. Ces espaces sont à repenser avec la volonté de ne pas renier le passé minier, encore très présent dans les cultures et les consciences collectives, mais plutôt de se servir du passé comme levier pour un développement durable.

Les trois aspects (environnemental, économique et social) d'un possible développement durable sont présents dans les vidéos 3 et 4. Les terrils peuvent devenir un atout touristique, à condition de les protéger. Il est possible d'en faire des lieux de promenade, de découverte, de sport... La vidéo 4 montre comment des bâtiments industriels peuvent devenir un lieu de création culturelle. Dans le cas de la Culture Commune, scène nationale du bassin minier, la réhabilitation des friches revêt un aspect social (cohésion des habitants et « culture commune ») et bien sûr un aspect économique.

Regards d'aujourd'hui

Le site du siège 19 de Loos-en-Gohelle a été classé aux monuments historiques en 1992, puis, avec le reste du bassin minier, au patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2012. Il se situe aujourd'hui à proximité immédiate du Louvre-Lens, qui a ouvert en décembre 2012. Appelé aujourd'hui « La Base », il est, en tant qu'élément essentiel du patrimoine minier de la région, un site « touristique ».

La Base 11/19 est devenue « Pôle de référence du développement durable » en 2002. Elle abrite ainsi un certain nombre de structures liées au développement durable. C'est le cas du Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement, qui a pour objectif de faire apprécier la qualité biologique des terrils et de participer à la revalorisation des sites miniers. C'est aussi le cas du Centre Ressource du Développement durable, devenu en 2006 le deuxième groupement d'intérêt public Environnement en France.