Des aides pour gérer l'après-mine
Notice
Le comité interministériel d'aménagement du territoire vient de débloquer des fonds pour gérer l'après-charbon. Une enveloppe est prévue pour la rénovation des logements du Bassin minier. Alain Segaud, directeur général de la Soginorpa, en trace les grandes lignes. Une étude devrait mesurer les conséquences des affaissements et les autres problèmes de gestion de l'eau. Enfin 20 millions seront affectés au développement des entreprises. Face à ces mesures, Marcel Wacheux, président de l'association des communes minières, tempère "ce ont des mesures intéressantes qui sont à compléter".
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Éclairage
La fin des années 1990 marque une inflexion dans la gestion de l'héritage minier avec l'apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles préoccupations. C'est dans ce contexte qu'est lancée en 1997 la Conférence permanente du Bassin minier. Après l'occasion manquée de la Sacomi, (Société d'aménagement des communes minières), la volonté des élus locaux, et de plus en plus de la région Nord-Pas-de-Calais, est de proposer de nouveaux cadres à la réflexion sur les politiques globales d'aménagement à mener dans l'ancien Bassin minier. La Conférence se veut donc un lieu de débats, de dialogue et de proposition, composé d'ateliers et chargé de préparer un schéma d'aménagement pour le bassin. Elle est dotée d'un comité de pilotage regroupant différents élus, syndicalistes, personnes qualifiées, représentants de l'État et présidée par Jean-François Caron (membre des Verts, il est à cette date maire de Loos-en-Gohelle et conseiller régional).
Les travaux de la Conférence permanente donnent lieu à la sortie en février 1998 d'un Livre blanc (1). L'arrivée au pouvoir de la gauche plurielle au printemps 1997 facilite la réception de ce rapport et en général le dialogue entre les élus locaux du bassin (affiliés dans leur majorité à la gauche) et le gouvernement. L'État retient donc un certain nombre des propositions du Livre blanc et une série de mesures est actée lors du CIADT (Comité interministériel pour l'aménagement et le développement du territoire) du 15 décembre 1998. Ce sont ces mesures que présente ici le reportage. Une partie d'entre elles a trait au serpent de mer que constitue la question des logements miniers. Ne sont ici évoquées que les financements supplémentaires apportés par l'État pour faire aboutir leur rénovation. Reste que, dans ce domaine, le dépôt du Livre blanc a suscité aussi d'autres débats, touchant en particulier à la prise en charge des logements miniers (en 1998, elle revient à la Soginorpa, organisme toujours lié à Charbonnages de France) et à leur éventuelle intégration au sein du parc HLM. La gestion et la "banalisation", ou non, de l'ancien parc de logement des Houillères restent des sujets sensibles, au moins jusqu'à la création en 2002 d'un nouvel établissement public régional : l'Epinora. On notera enfin que le reportage accorde une place certaine aux questions environnementales (via les affaissements miniers et la question de la pollution des eaux) et patrimoniales (à travers les financements prévus pour le Centre Historique Minier de Lewarde). Ces questions ne vont cesser dans les années qui suivent de gagner en importance dans les représentations et les politiques concernant le réaménagement du bassin minier pour le XXIe siècle.
La synthèse du Livre blanc de la Conférence permanente du bassin minier est accessible sur internet.