Le 11/19 et ses terrils
Notice
Le puits 11/19 de Loos-en-Gohelle a fermé en 1986 et a été classé aux Monuments historiques. Entouré des terrils les plus hauts d'Europe, l'endroit est protégé. Francis Maréchal, président de la Chaîne des terrils explique comment la population locale s'est réappropriée le site. A côté du plus haut terril se trouve le carreau de mine qui a été conservé, il accueille des spectacles.
Éclairage
L'ensemble monumental couramment baptisé le "11-19 " (1) est considéré comme l'un des emblèmes de ce qui fut l'identité minière du Nord-Pas-de-Calais. Il n'est pas seulement constitué d'un massif de cinq terrils, dont deux jumeaux qui culminent à 186 mètres. Il comprend également une tour d'extraction et un chevalement métallique, ainsi que plusieurs bâtiments liés à l'exploitation. Il faut toutefois noter que l'ensemble ne représente qu'un aspect, en fait le plus récent, des traces laissées par l'industrie charbonnière. Le 11/19, avec son terril en forme de cône géant et sa monumentale tour d'extraction, est avant tout représentatif de la dernière période de l'exploitation (les terrils plus anciens sont en général beaucoup plus plats ; quant à la tour, elle n'est édifiée que dans les années 1960). Il s'agit d'ailleurs d'une des dernières fosses en activité dans le bassin, puisqu'elle ne cesse son activité qu'en 1986. Les bâtiments sont sauvés de justesse de la destruction par la municipalité de Loos-en-Gohelle. Ils ont été inscrits sur la liste supplémentaire des Monuments historiques en 1992 et classés en 2009, tout comme la fosse d'Arenberg et de la fosse 9-9 bis d'Oignies.
Le caractère remarquable de l'ensemble, son rôle de point de repère pour l'ensemble de la population locale font que le site a été très tôt l'objet de projets visant à la fois à marquer sa dimension patrimoniale et à assurer en même temps sa reconversion pour d'autres usages. Le reportage évoque ainsi l'intervention des responsables de l'association La Chaîne des terrils. Créée en 1988-1989, celle-ci contribue au retour d'affection pour le terril, l'élément le plus impressionnant du paysage minier, et fait sans surprise du 11/19 l'un des centres d'impulsion pour de nouvelles appropriations de ce type de paysage. Mais le 11/19 n'est pas seulement cette montagne artificielle. Sous la conduite de la municipalité de Loos-en-Gohelle et en général des collectivités locales, c'est la totalité du site qui est redynamisée, via notamment la création d'un parc d'activité tourné vers le développement durable ou Ecopôle. Celui-ci va progressivement se structurer autour de plusieurs types d'activités. C'est tout d'abord un pôle artistique et culturel, organisé autour de la scène nationale Culture Commune. D'autres éléments visent à la valorisation économique du site. Celui-ci abrite ainsi à partir de 2005 le CERDD (Centre Ressource du Développement Durable). Le 11/19 devient aussi le siège de plusieurs associations à vocation environnementale ou patrimoniale : la Chaîne des terrils bien sûr, mais aussi à partir de 2003 l'association Bassin Minier Unesco, présidée par le maire de Loos-en-Gohelle, Jean-François Caron. Le classement du bassin minier au Patrimoine mondial de l'Unesco est devenu réalité à l'été 2012. Les terrils, le chevalement et la tour du 11/19 en sont un des fleurons, en même temps que le site incarne dans son ensemble la manière dont se réinvente aujourd'hui l'ancien Bassin minier.
(1) La fosse 11 avait été ouverte par la Compagnie des mines de Lens en 1893 puis intégrée à la nationalisation au groupe de Lens. C'est en 1960 que la fosse 19 et son monumental chevalement-tour de béton, commence l'extraction ; c'est le siège de la concentration de plusieurs puits dont le 11 qui lui est attenant.