Investiture de François Mitterrand
21 mai 1981
05m 45s
Réf. 00193
Notice
Résumé :
François Mitterrand prend ses fonctions de président de la République le 21 mai 1981. La journée est marquée par son investiture et des cérémonies officielles, notamment au Panthéon. Le Journal du soir de France 3 en retrace le déroulé.
Type de média :
Date de diffusion :
21 mai 1981
Personnalité(s) :
Éclairage
François Mitterrand est élu président de la République le 10 mai 1981 avec 51,76% des suffrages exprimés contre 48,24 pour son adversaire, Valéry Giscard d'Estaing. Cette victoire ouvre une période dite d'alternance en portant la gauche au pouvoir, alors que la droite gouvernait sans interruption depuis la création de la Ve République en 1958.
Inattendue, l'élection de François Mitterrand s'officialise dans une cérémonie d'investiture le 21 mai, en fanfare, poursuivant l'esprit d'allégresse qui gagne les électeurs de gauche depuis le soir du 10 mai - électeurs qui se réunissent par dizaine de milliers à Paris à la Bastille et ailleurs sur le territoire. François Mitterrand traverse Paris en saluant une foule nombreuse venue l'acclamer. A l'inverse, les sympathisants de droite s'affolent, jusqu'à l'administration du Président américain Ronald Reagan qui craint l'effet d'une contagion "socialo-communiste".
Comme pour rassurer et marquer ce nouveau septennat, l'installation du nouveau président s'inscrit dans une tradition certaine - rites d'entrées à l'Élysée et à l'Arc de Triomphe - tout autant que dans une symbolique nouvelle. Le discours qu'il prononce doit rassembler : « C'est convaincre qui m'importe et non vaincre. Il n'y a eu qu'un vainqueur le 10 mai 1981, c'est l'espoir. Puisse-t-il devenir la chose de France la mieux partagée. Pour cela j'avancerai sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme, confrontation des différences dans le respect d'autrui. Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale (...) c'est tout un peuple qui doit se sentir appelé à exercer les pouvoirs qui sont en vérité les siens. »
Le Président n'omet pas pour autant de souligner l'importance que revêt cette victoire dans un contexte de lutte des classes lorsqu'il affirme que la « majorité politique des Français vient de s'identifier à la majorité sociale ». Il innove également lors de son investiture en se rendant au Panthéon. Il dépose une rose sur les tombes de Jean Jaurès, de Jean Moulin et de Victor Schœlcher, célébrant ainsi le socialisme, la Résistance et l'abolition de l'esclavage.
Inattendue, l'élection de François Mitterrand s'officialise dans une cérémonie d'investiture le 21 mai, en fanfare, poursuivant l'esprit d'allégresse qui gagne les électeurs de gauche depuis le soir du 10 mai - électeurs qui se réunissent par dizaine de milliers à Paris à la Bastille et ailleurs sur le territoire. François Mitterrand traverse Paris en saluant une foule nombreuse venue l'acclamer. A l'inverse, les sympathisants de droite s'affolent, jusqu'à l'administration du Président américain Ronald Reagan qui craint l'effet d'une contagion "socialo-communiste".
Comme pour rassurer et marquer ce nouveau septennat, l'installation du nouveau président s'inscrit dans une tradition certaine - rites d'entrées à l'Élysée et à l'Arc de Triomphe - tout autant que dans une symbolique nouvelle. Le discours qu'il prononce doit rassembler : « C'est convaincre qui m'importe et non vaincre. Il n'y a eu qu'un vainqueur le 10 mai 1981, c'est l'espoir. Puisse-t-il devenir la chose de France la mieux partagée. Pour cela j'avancerai sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme, confrontation des différences dans le respect d'autrui. Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d'une véritable communauté nationale (...) c'est tout un peuple qui doit se sentir appelé à exercer les pouvoirs qui sont en vérité les siens. »
Le Président n'omet pas pour autant de souligner l'importance que revêt cette victoire dans un contexte de lutte des classes lorsqu'il affirme que la « majorité politique des Français vient de s'identifier à la majorité sociale ». Il innove également lors de son investiture en se rendant au Panthéon. Il dépose une rose sur les tombes de Jean Jaurès, de Jean Moulin et de Victor Schœlcher, célébrant ainsi le socialisme, la Résistance et l'abolition de l'esclavage.
Léa Pawelski
Transcription
Jean-Charles Deniau
Le cortège de trois voitures escorté par douze motards de la garde républicaine emprunte la rue du Faubourg Saint-Honoré. La voiture de Monsieur Mitterrand pénètre dans la cour de l’Élysée. Elle s’arrête au pied du perron, alors que les gardes républicains présentent le sabre. François Mitterrand serre la main de Jacques Wahl, puis celle de Valéry Giscard d’Estaing qui l’attend en haut des marches. Pendant qu’ils s’entretiennent en tête-à-tête, les invités arrivent dans la cour de l’Élysée pour assister à la cérémonie de passation des pouvoirs. Les présidents des groupes parlementaires, les membres des corps constitués, les personnalités de l’armée, les dignitaires religieux, les responsables du Parti Socialiste se rassemblent dans la salle des fêtes du palais.(Bruit)
Jean-Charles Deniau
Après quarante cinq minutes d’entretien, François Mitterrand raccompagne sur le perron de l’Élysée Valéry Giscard d’Estaing qui quitte à pied le palais présidentiel. Puis, François Mitterrand, Président de la République, se rend alors dans la salle des fêtes.Intervenant
Monsieur le Président de la République.Jean-Charles Deniau
Roger Frey, Président du Conseil Constitutionnel, proclame les résultats officiels de l’élection présidentielle, investissant ainsi officiellement François Mitterrand.Roger Frey
En vertu des articles 7 et 58 de la Constitution, le Conseil Constitutionnel a donc eu l’honneur de proclamer votre élection à la présidence de la République.Jean-Charles Deniau
Puis, le Général André Biard remet au Président de la République le grand collier de Grand Maître de l’Ordre de la Légion d’Honneur. Celui-ci prononce ensuite son premier discours présidentiel.François Mitterrand
Président de tous les Français, je veux les rassembler pour les grandes causes qui nous attendent et créer en toutes circonstances les conditions d’une véritable communauté nationale.Jean-Charles Deniau
Après ce discours, ponctué par vingt et un coups de canon tirés depuis les berges de la Seine, le Président de la République salue les personnalités présentes en commençant par les membres du Conseil Constitutionnel. Il échange ensuite des poignées de main avec les dirigeants du Parti Socialiste. Le Président de la République s’arrête ensuite devant Pierre Mendès-France. Le moment est particulièrement émouvant, François Mitterrand et l’ancien Président du Conseil échangent quelques mots. Vous avez été l’initiateur de ce changement, dit-il, c’est aussi votre oeuvre. Puis le Président de la République reçoit les honneurs de la garde républicaine qui exécute ensuite La Marseillaise.(Musique)
Jean-Charles Deniau
En fin de matinée, le Président de la République remonte les Champs-Élysées en voiture découverte pour déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu.(Bruit)
Jean-Charles Deniau
François Mitterrand serre les mains des personnalités présentes, Willy Brandt, Mario Soares, Madame Allende. Puis, il signe le livre d’or de l’Arc de Triomphe.(Musique)
Présentatrice
François Mitterrand est ensuite rentré à l’Élysée, il avait réservé son premier déjeuner à ses amis, politiques et personnels français et étrangers, près de 200 personnes étaient invités. Le Chef de l’État est ressorti à 17 heures 15 pour se rendre à l’Hôtel de ville de Paris.Dominique Poncet
C’est une foule enthousiaste qui attend François Mitterrand et son épouse à la Mairie de Paris vers 17 heures 20, où il est accueilli par Jacques Chirac.(Bruit)
Dominique Poncet
Brève poignée de main entre le Président de la République et le Maire de Paris avant leur entrée dans la salle des fêtes de l’Hôtel de ville. Avant de signer le parchemin de la ville de Paris, François Mitterrand serre la main de quelques-uns des invités de Jacques Chirac. Voici son épouse et Bernadette Chirac. La signature.(Bruit)
Dominique Poncet
Jacques Chirac remet maintenant la médaille d’or de la ville de Paris.(Bruit)
Dominique Poncet
Après les deux discours et un entretien avec le Maire de Paris, François Mitterrand ressort de l’Hôtel de ville et remonte le boulevard Saint-Michel. C’est à pied qu’il va gravir la rue Soufflot qui le conduit au Panthéon. C’est le premier bain de foule du Président de la République, regardez. Seul, deux roses à la main, il pénètre maintenant à l’intérieur du Panthéon, il va se recueillir sur les tombeaux de Jean Moulin et Jean Jaurès.(Bruit)
(Musique)