Annecy, candidate aux Jeux Olympiques 2018
Notice
Annecy est la ville française candidate à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2018. La ville a été choisie à l'unanimité parmi les quatre candidatures, dont celles de Grenoble et de Nice, avec le Mercantour. L'annonce de la nouvelle a provoqué des effusions de joie aussi bien du côté des habitants d'Annecy que des organisateurs. Annecy possède 80% des infrastructures nécessaires aux JO.
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Éclairage
Déjà candidate malheureuse aux Jeux Olympiques d'été de 2012, la France présente sa candidature auprès du Comité International Olympique (CIO) pour organiser pour la quatrième fois, après Chamonix (1924), Grenoble (1968) et Albertville (1992), les Jeux Olympiques d'hiver de 2018. La première phase, organisée par le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), a pour objectif de retenir la ville qui représentera la France dans le processus de désignation mené par le CIO. Nice, Grenoble, Pelvoux (que le journaliste oublie d'évoquer) et Annecy se lancent dans la compétition et en 2009, la ville de Haute Savoie recueille la majorité des suffrages dont le résultat est annoncé par Henri Sérandour, président du CNOSF, au côté de Bernard Laporte, secrétaire d'État chargé des Sports. Loin d'être un simple événement sportif, les Jeux Olympiques sont en effet la vitrine des nations, de leurs influences internationales et de leur savoir-faire industriel et technologique. Le choix de les organiser relève d'ailleurs d'une décision au plus haut niveau de l'État. Soutenue par des personnalités du sport français (Aimé Jacquet, entraîneur de l'équipe de France de football victorieuse de la Coupe du Monde 1998, etc.) dont certaines sont directement concernées par les sports d'hiver (Antoine Dénériaz, champion olympique de descente en 2008 ; Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses en 1992, etc.), cette candidature est présentée comme le symbole de l'unité d'une région derrière un projet fédérateur. Le reportage, diffusé à la fin du journal télévisé national sur France 2, souligne l'effet structurant d'une candidature olympique à l'échelle d'un territoire tant au niveau des équipements envisagés que des acteurs économiques mobilisés. Alors même que la ville vient à peine d'être désignée, la preuve semble faite, en particulier à destination des membres du CIO, que la très grande majorité des infrastructures est déjà existante dans un environnement particulièrement adapté aux sports d'hiver. La géographie du territoire est mobilisée pour démontrer son adéquation avec les épreuves caractéristiques de cet événement mondial dont l'ancrage local doit lui donner du sens. Pourtant, il ne fait pas de doute que de nombreux sites demandent à être créés (patinoire, etc.) notamment pour les nouveaux sports (snowboard, half pipe, etc.) programmés depuis une dizaine d'années. Sans véritablement prêter attention aux exigences mouvantes du CIO comme aux enjeux géopolitiques que revêt ce type de projet, les journalistes considèrent qu'Annecy est déjà prête deux ans avant la désignation officielle de la ville organisatrice et neuf ans avant l'événement. Son capital culturel est rappelé par sa désignation de « Venise des Alpes » et ses atouts géographiques mis en scène par des images idylliques de montagnes enneigées tout au long du reportage. La dernière séquence présentant des personnes qui fêtent « la victoire » sur le toit de l'Europe mobilise le mythe du Mont Blanc qui constitue une image d'Épinal pour les pratiques hivernales. Jean-Claude Killy, triple médaillé olympique à Grenoble et co-président du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques d'Albertville, relativise néanmoins l'optimisme ambiant qui apparaît sans borne dans les commentaires.
Cette aspiration sera jalonnée de difficultés, illustrées en particulier par les changements de direction du comité de candidature, et de nombreuses incompréhensions entre les acteurs politiques et le CIO. Malgré l'enthousiasme de départ et les 30 millions d'euros de budget d'Annecy 2018, les XXIIIe Jeux Olympiques d'hiver seront célébrés à Pyeongchang (Corée du Sud), élue le 6 juillet 2011, lors de la 123ème session du CIO à Durban (Afrique du Sud) avec 63 voix contre 25 à Munich et 7 à Annecy. L'obtention de 7,4% des votes (1) des membres du CIO sera vécue par beaucoup comme une humiliation et questionnera la capacité de la France à organiser ce type d'événement.
(1) Une influence faible au niveau des institutions sportives internationales et le manque d'unité autour de la candidature constituent, parmi d'autres, les raisons principales de cet échec.