La SOVAP

13 décembre 1966
03m 09s
Réf. 00008

Notice

Résumé :
Près de la Roche-sur-Yon, une entreprise industrielle, la SOVAP, a mis au point, à partir de nouveaux matériaux, un procédé de fabrication de cylindres en plastique stratifié et fibre de verre. Unique et novateur, ce procédé permet de produire des citernes aux propriétés remarquables et aux usages diverses, des produits d'avenir.
Date de diffusion :
13 décembre 1966
Thèmes :

Éclairage

Fondée en 1961 à Dompierre-sur-Yon dans la nouvelle zone industrielle située au nord de la La Roche-sur-Yon, la Société vendéenne d’applications plastiques (SOVAP) est spécialisée dans la construction de citernes dans un matériau alors révolutionnaire, la fibre de verre polyester stratifiée par procédé d’enroulement. Plus d’un demi-siècle après cette implantation pionnière, on dénombre en Vendée près de 70 entreprises de toutes tailles travaillant exclusivement ou partiellement dans le secteur de la plasturgie. L’utilisation des matériaux composites constitue l’un des pôles d’excellence du tissu industriel vendéen avec des entreprises bien connues du grand public comme le constructeur nautique Beneteau à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, les constructions modulaires Yves Cougnaud à Aizenay, le constructeur de voiturettes Microcar à Montaigu ou encore le constructeur de camping-cars haut de gamme Fleurette à Benet. Ce secteur s’appuie sur une filière de formation en amont qui lui permet de trouver les compétences nécessaires, depuis le jeune en apprentissage jusqu’à l’ingénieur formé dans des établissements d’enseignement supérieur qui ne sont d’ailleurs pas forcément situés en Vendée.
Le reportage tourné dans les ateliers de la SOVAP en 1966 montre le processus de fabrication apparemment simple d’une citerne par enroulement autour d’un mandrin d’un fil de polyester ultra-résistant, puisque ses caractéristiques mécaniques approchent celles de l’acier. Cet entoilage par stratification de fibre de verre polyester permet de concevoir des citernes fixes sans soudure d’une capacité de 30 000 litres ou de 25 000 litres lorsqu’elles sont montées sur le châssis d’une remorque qui sera ensuite attelée à un camion-tracteur. Cette technologie est particulièrement indiquée pour stocker des produits chimiques ou des produits alimentaires ne supportant pas ou mal le contact avec les métaux.
En 1966, les applications variées de cette nouvelle « tôlerie plastique » ne sont pas encore aussi diversifiées qu’elles vont l’être quelques années plus tard en premier lieu dans la construction nautique de plaisance (vedettes pêche-promenades, voiliers, canots), l’automobile (pare-chocs, carrosseries de voiturettes ou des berlinettes Alpine A 310 par exemple), l’aéronautique et toutes sortes de pièces, joints, etc.
Il convient de souligner que si le nom de SOVAP a disparu depuis quelques années, l’entreprise de Dompierre-sur-Yon existe toujours et n’a cessé de prospérer en devenant le groupe Plasticon Composites qui se présente désormais comme l’un des meilleurs spécialistes français de la chaudronnerie composite dont le cœur de métier demeure centré sur les cuves et les silos mais aussi les appareils en matériaux composites. Etant donné l’importance des débouchés de ce type stockage en aval des usines chimiques, il est normal que la société ait implanté un site de fabrication à Meyzieu dans le Rhône, à proximité du fameux « couloir de chimie » situé le long du fleuve et de l’A 7 au sud de l’agglomération lyonnaise. La société est également très présente sur les marchés internationaux.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

musique
(musique)
Journaliste
Intrigantes ces bobines, curieux ce grand rouleau, nous sommes sur la zone industrielle de La Roche-sur-Yon, dans une usine fabriquant des citernes en plastique stratifié. L’un de ses deux directeurs, Monsieur [Perrier] situe l’originalité de son entreprise.
Monsieur Perrier
Elle n’est pas une décentralisation mais une implantation d’une industrie nouvelle avec un matériau nouveau, heu, un matériel nouveau aussi qui était à vendre, à proposer et à faire admettre.
Journaliste
Quel matériau, quel matériel et pour quelle production ?
Monsieur Perrier
Eh bien, heu, le matériau, c’est le stratifié verre polyester, heu, il est constitué de fibres de verre et de résine polyester ; et notre procédé original, c’est un procédé d’enroulement de ces fibres autour d’un mandrin tournant.
Journaliste
Avec Monsieur [Legrand], directeur adjoint, nous allons suivre de plus près la fabrication de ces citernes à partir de l’énorme mandrin qui tourne inlassablement.
Monsieur Legrand
Et ce mandrin est essentiellement destiné à préparer le corps cylindrique des futures citernes. Sur ce mandrin qui tourne, comme vous le voyez, nous allons enrouler à spire continue des fibres de verre textiles, fibres continues ; enrobées d’une résine adéquate, qui est la résine de polyester et qui, après durcissement, va permettre d’obtenir un corps cylindrique sans soudure, ayant des caractéristiques mécaniques très voisines de celles de l’acier.
Journaliste
Ça se fait en combien de temps, ça ?
Monsieur Legrand
Eh bien, en deux phases, si vous voulez. Il y a une première phase qui est la phase d’enroulement proprement dite, de fibres de verre équitendues et non coupées, puis une seconde phase qui consiste à distribuer des nappes de tissus unidirectionnelles parallèlement aux génératrices pour retrouver la résistance dans le sens de la longueur.
Journaliste
Alors, vous avez donc enroulé ce mandrin de fibre de verre et ensuite, il y aura d’autres opérations ?
Monsieur Legrand
Ensuite, une opération va consister à faire durcir la virole ainsi constituée ; et après durcissement, le mandrin va se rétracter mécaniquement, et la virole ainsi constituée va pouvoir être ensuite tronçonnée à la demande pour obtenir la capacité désirée.
Journaliste
Ça vous permet d’obtenir des cylindres de quelle taille ?
Monsieur Legrand
Eh bien, notre plus petit mandrin fait 50 centimètres de diamètre, le plus grand fait 2,40 mètres, et nous pouvons obtenir des capacités de 30000 litres en stockage ou de 25000 litres et plus en transport.
Journaliste
Ceci pour satisfaire quel genre de demande ?
Monsieur Legrand
Eh bien, d’une part, le transport où le gain de poids de ces matériaux est absolument remarquable. D’autre part également, le stockage, compte tenu du fait de la très, très bonne, des très bonnes caractéristiques de résistance chimique de ces matériaux, une voie est ouverte dans l’industrie pour le stockage des produits chimiques particulièrement, comme des produits alimentaires d’ailleurs. Pour la première fois, l’homme a à sa disposition un matériau entièrement élaboré par lui-même et conçu et constitué en fonction d’un usage déterminé.
Journaliste
Et cela, c’est l’avenir ?
Monsieur Legrand
C’est l’avenir, sans aucun doute, c’est grâce à cette technique qu’ont pu être réalisées énormément de pièces des fusées et que toute cette industrie intersidérale n’aurait pas existé sans l’apparition des plastiques renforcés.