Un nouvel hôpital à La Roche-sur-Yon

31 mai 1977
02m 49s
Réf. 00019

Notice

Résumé :
L'hôpital de la Roche-sur-Yon est remplacé par le complexe hospitalier des Oudairies à la pointe du progrès. Le transfert vers ce complexe fait appel à une importante logistique, oblige le personnel à se former à un équipement moderne, confortable mais coûteux, et indispensable à la Vendée.
Date de diffusion :
31 mai 1977
Source :
Thèmes :

Éclairage

Le premier hôpital départemental de la Vendée est créé par décret impérial en date du 8 août 1808 par Napoléon 1er à Napoléon-Vendée, premier nom de La Roche-sur-Yon, nouvelle ville-préfecture fondée par l’empereur en 1804 au centre de l’ancien territoire insurgé lors de la Révolution. Ce premier ensemble hospitalier ne connaît guère de changement notable avant une restructuration opérée en 1930 et une modernisation effectuée au cours des années 1960. Compte tenu de la forte augmentation démographique du département après la Seconde Guerre mondiale et des transformations de la médecine et de la chirurgie, il devient de plus en plus patent que l’hôpital de La Roche-sur-Yon n’est plus à même de remplir sa mission à l’aube de la décennie 1970. L’état de vétusté de l’hôpital de La Roche-sur-Yon justifie que la ville-préfecture de la Vendée figure sur la liste des métropoles françaises devant bénéficier d’une reconstruction hospitalière. Cette situation ne constitue pas un cas isolé à l’échelle nationale car un vaste plan de constructions hospitalières a été adopté au cours de la République gaullienne sous l’égide des ministres Raymond Marcellin et Jean-Marcel Jeanneney. Ce volontarisme politique s’inscrit dans la lignée de la réforme hospitalière de 1958 promulguée par ordonnance du général de Gaulle sur des idées du professeur Robert Debré. Il convient de souligner la constance des acteurs politiques de tous bords en la matière puisque la modernisation des hôpitaux français va être poursuivie jusqu’au début du XXIe siècle.
La construction du nouvel hôpital de La Roche-sur-Yon débute en 1973 sur le site des Oudairies en périphérie de l’agglomération et est achevée au printemps 1977. En seulement quatre ans, la capitale de la Vendée se voit dotée d’un ensemble hospitalier répondant aux dernières normes architecturales et techniques. Le nouvel hôpital dispose de 950 lits, de 11 blocs opératoires dont un dédié aux urgences, de 25 salles d’examens et d’interventions spécialisées, d’un centre départemental de transfusion sanguine, d’une crèche pour les enfants du personnel et d’un internat permettant d’héberger les étudiants de la faculté de médecine de Nantes affectés en stage à l’hôpital vendéen. L’ouverture du nouvel hôpital s’accompagne de la création de 300 emplois et nécessite un important effort de formation et d’adaptation du personnel à son nouvel environnement de travail. Grâce à ce nouvel hôpital, les Vendéens vont pouvoir disposer d’une structure certes plus conforme aux attentes des patients en matière d’hôtellerie hospitalière, avec la généralisation des chambres à deux lits voire de chambres individuelles, mais surtout d’un outil plus à même de prodiguer des soins de qualité, d’attirer des praticiens hospitaliers désireux de travailler avec des plateaux techniques répondant aux meilleures normes d’ergonomie, d’hygiène et dotés de matériels modernes.      
Depuis 2010, le CHD des Oudairies doit subir sa première restructuration afin de tenir compte de la poursuite de l’accroissement démographique du département, de la poursuite des progrès médicaux et de l’importance de la population touristique estivale qui génère un flux spécifique d’urgences. Les principales améliorations comprennent la modernisation du service de réanimation avec l'ouverture d'une unité de soins intensifs, la construction d’un pôle "femme-enfant" regroupant la maternité et la pédiatrie, l’agrandissement des services existants, la rénovation de l’hôtellerie et l’extension du service des urgences qui comprend un Samu et un Smur. Il est à noter que depuis l’été 2013, le CHD de Vendée dispose d’un Helismur durant les quatre mois de la période touristique qui permet des gains de temps importants au cours de certaines interventions urgentes ainsi que des transferts accélérés vers les CHU de Nantes ou d’Angers. Au final, le plan approuvé par l’ARS prévoit un accroissement de capacité de 52 lits en médecine, réanimation, soins intensifs et de 25 lits en gériatrie.
En moins d’un demi-siècle, la qualité des soins hospitaliers dispensés en Vendée et tout particulièrement au sein de l’hôpital départemental de La Roche-sur-Yon s’est considérablement améliorée. Le CHD des Oudairies figure depuis 2013 parmi les 50 meilleurs hôpitaux de France dans le classement annuel réalisé par le magazine Le Point.
Eric Kocher-Marboeuf

Transcription

Journaliste
1930, l’hôpital actuel accueille ses premiers malades. Rénové il y a quelques années, il n’en demeure pas moins vétuste, exigu. Il recevra bientôt les troisièmes âges du vieil hôpital. Car demain, un premier service médical sera transféré dans le vaste complexe hospitalier des Oudairies. S’élevant sur un terrain assez large pour s’adapter à une extension éventuelle, il compte près de 950 lits et dispose de 10 blocs opératoires et de plus de 25 salles d’intervention. Une dimension qui rend nécessaire la création de 300 emplois, c’est un strict minimum. Il reste à mettre en marche l’énorme machine.
Intervenant
Ses problèmes sont fort nombreux, il y a tout d’abord des problèmes de formation de personnel et d’adaptation du personnel aux locaux nouveaux dans lesquels il va être appelé à travailler. D’où la nécessité d’entreprendre une formation systématique. Deuxièmement, des problèmes d’ordre matériel, l’hôpital devant fonctionner 24 heures sur 24 et ne pouvant s’arrêter à aucun moment de la journée ; il est nécessaire de prévoir pendant toute la période du transfert le fonctionnement de certains services comme les laboratoires d’analyse médicale, les services de la radiologie centrale ; de prévoir ce fonctionnement à la fois dans les locaux qui viennent d’être libérés et dans ceux où les malades vont être installés.
Journaliste
Alors, quels sont les principaux apports au niveau des malades, au niveau du personnel de ce centre ?
Intervenant
Je crois que les malades hospitalisés dans le nouvel hôpital trouveront ici des conditions de confort qui correspondent à ce que l’on demande aujourd’hui dans un hôpital. Chambres à un ou deux lits, appels centralisés du malade lui permettant à tout moment d’être tranquillisé, ensuite, un confort hôtelier particulièrement soigné ; puisque toutes les chambres sont équipées de lavabo et d’installations sanitaires individuelles, téléphone également.
Journaliste
Les salles d’opération d’urgence permettent d’éviter toute manipulation du malade. Le brancard est directement glissé dans les rails du socle central, un exemple d’équipement coûteux mais vital. Les services complémentaires ont été étendus, dans l’hôpital actuel, les éprouvettes s’entassent dans le couloir, centre de transfusion sanguine et laboratoire d’analyse disposent de quelques pièces minuscules, les risques d’erreurs y sont multipliés. Dorénavant, auprès de l’école d’infirmière, d’une crèche et d’un internat, le centre départemental de transfusion sanguine est autonome ; une aile entière est affectée aux analyses. La Vendée, département en expansion, possède maintenant l’équipement hospitalier qui lui est indispensable.