Equipement touristique côte de Monts

05 novembre 1964
03m 04s
Réf. 00207

Notice

Résumé :
Pierre Farcy, le maire de Saint-Jean-de-Monts présente les projets d'aménagements de la côte confiés à la Société d'aménagement de la Côte de Monts (SACOM). De nouvelles structures urbaines augmenteront la capacité d'accueil de la commune et de Notre-Dame-des-Monts de 45 000 personnes.
Date de diffusion :
05 novembre 1964
Personnalité(s) :

Éclairage

Dans les années 1960, la Vendée n’a pas eu le monopole des grands aménagements littoraux. Au cœur d’une décennie prospère, la République gaullienne a tout mis en œuvre pour favoriser le développement économique de côtes longtemps demeurées exclues d’une économie balnéaire dont le moyen de transport privilégié restait encore le rail. Ainsi sont nés de grands programmes inscrits aux plans d’après-guerre et leurs organismes interministériels dédiés. La priorité était alors donnée à l’aménagement du territoire avec la Direction de l’Aménagement du Territoire et à l’Attractivité Régionale (DATAR, créée en 1963).
Sur le terrain local, c’est par la création de syndicats intercommunaux ou de sociétés d’économie mixte que les littoraux ont été aménagés. Notaire de 1947 à 1986, Pierre Farcy a été de ces élus locaux (maire et conseiller général de Saint-Jean de Monts entre 1959 et 1967) qui ont su tirer parti de ces nouvelles pratiques politiques. Sur la côte de Monts, la Société d’Aménagement de la Côte de Monts (la SACOM) a permis de démultiplier les actions d’urbanisation menées jusqu’alors isolément par chaque commune avec des moyens et des ambitions modestes. Ces politiques concertées entre élus locaux et services de l’État ont été mises au service du développement du tourisme social (villages de vacances) et du tourisme balnéaire (résidences et murs urbains en front de mer).
A la même époque, l’équipement croissant des ménages en automobile permettait de prévoir la croissance très rapide de territoires ruraux et de rivages laissés en friches. A titre d’exemple, Saint-Jean et Notre-Dame de Monts qui ne comptaient pas ensemble 6.500 habitants en 1968 prévoyaient ainsi d’accueillir 45 000 touristes à la saison. On a donc durci le trait de côte avec des digues, à l’abri desquelles on a jeté des routes sur les anciennes dunes, elles-même converties en foncier disponible pour des opérations immobilières. La prospérité de ces stations balnéaires d’un nouveau genre a été générale.
Dans ces deux communes, entre 1968 et 2010, on est passé de 6 000 à 15 500 logements et la part des résidences secondaires n’a cessé de se renforcer. A l’image de ces deux territoires, de nombreux littoraux ont basculé dans des formes de vulnérabilité inédites, avec des populations peu sensibilisées aux risques tels que l’érosion, la submersion ou les vents violents en zone côtière, et des enjeux économiques (équipements, entreprises, réseaux) à défendre coûte que coûte contre une inconstance du rivage largement sous estimée.
Thierry Sauzeau

Transcription

Journaliste
Monsieur le Maire, au cours de cette réunion, qui était surtout axée sur l’aménagement de la Côte des Monts, qu’a-t-il été décidé ?
Pierre Farcy
Un grand pas a été fait la semaine dernière par la mise en route de la Société d’Etude de la Côte de Monts. En effet, nous avons désormais un organisme valable sur le plan officiel pour lancer une grande opération d’aménagement de toute cette côte.
Journaliste
Dans cette société, je crois que il y a deux communes, votre commune et la commune de Saint-André-de-Monts.
Pierre Farcy
De Notre-Dame-de-Monts, exactement.
Journaliste
De Notre-Dame-de-Monts, oui.
Pierre Farcy
Oui, il est très exact que la commune voisine est soeur de Notre-Dame-de-Monts, qui bénéficie de la même plage que nous, a bien voulu entrer dans la société. Mais la société comprend désormais aussi des organismes officiels émanant de l’aménagement du territoire, la Société Centrale d’Equipement du Territoire, la SCETO et d’autres organismes encore. Et nous allons faire un large appel aux organismes régionaux pour entrer dans cette société d’aménagement.
Journaliste
Quel avantage représente cette société ?
Pierre Farcy
Eh bien, jusqu’à présent, la commune de Saint-Jean-de-Monts avait travaillé par ses propres moyens et nous avons désormais la possibilité de travailler avec les organismes nationaux. C’est-à-dire, je le répète, dans le cadre de l’aménagement du territoire. Or, le gros avantage, c’est d’abord l’argument moral. Désormais, la Société d’Economie Mixte de la Côte de Monts est un élément parmi d’autres éléments pour l’aménagement rationnel des zones de vacances françaises, mais aussi, et évidemment, cela n’échappera à personne, ceci nous donne de grosses facilités sur le plan financier.
Journaliste
Mais jusqu’à présent, la commune, votre commune n’a pas attendu la création de la formation de cette société pour aménager la côte ?
Pierre Farcy
Bien sûr, et d’ailleurs, la création de la SACOM est le résultat d’un long cheminement, et je dirais de 10 années d’effort. Vous avez vu l’ensemble du front de mer que nous avons réalisé, la commune a viabilisé depuis 10 années 2 kilomètres de front de mer, ce qui explique la remarquable extension de cette Côte de Monts.
Journaliste
Et alors maintenant, quel va être, quels vont être les projets et les créations de cette société ?
Pierre Farcy
Eh bien, euh, tout d’abord, mettre en valeur l’ensemble des dunes qui se trouvent situées entre Saint-Jean-de-Monts et Notre-Dame-de-Monts, c’est-à-dire environ quatre kilomètres. Ces dunes vont être aménagées de manière très rationnelle par les urbanistes de la commune. Vous allez avoir des zones de construction, mais aussi des zones de parcs promenades, des zones vertes, des villages de vacances, des campings, enfin, désormais un ensemble vraiment fonctionnel dans le cadre des mesures de vacances sociales qui ont été prévues dans le cadre du quatrième plan.
Journaliste
Et alors, pour avoir un chiffre approximatif, quels vont être, quel va être le nombre d’habitants en plus que vous pourrez recevoir ?
Pierre Farcy
Eh bien, nous pensons que la totalité du plan permettra d’accueillir environ 30000 personnes supplémentaires en vacances pour la seule partie de Saint-Jean-de-Monts, et pour la partie de Notre-Dame-de-Monts, entre 10 et 15000 estivants supplémentaires.