La thalassothérapie en Vendée

A la fin des années 1980, 20 ans après l’achèvement des grandes opérations planifiées d’urbanisme balnéaire sur la côte de Monts d’une part, et la transfiguration du front de mer des Sables-d’Olonne de l’autre, les deux stations balnéaires poursuivaient leur duel à distance. Le terrain choisi n’était plus tant le nombre d’estivants accueillis mais plutôt la capacité à attirer une clientèle haut de gamme, avec des services et des loisirs de qualité. Ainsi faut-il expliquer les programmes lancés à Saint-Jean-de-Monts et aux Sables, autour de l’activité de thalassothérapie associée à l’hôtellerie de luxe (Accord, Pullman) dont FR3 Pays de Loire actualités se faisait alors l’écho.
Il a fallu attendre la 2e moitié du XXe siècle pour voir la thalassothérapie prendre le relais des stations de santé qui s’étaient multipliées au XIXe siècle sur les littoraux. En effet, des séjours associant bains de mer et balades en forêt étaient prescrites par des médecins, dont certains jouèrent d’ailleurs un rôle dans la création de stations balnéaires. On attribue au docteur Joseph La Bonnardière l’invention du mot thalassothérapie en 1865, à partir de deux mots grecs pour signifier "soigner par la mer". En 1894, à Boulogne-sur-Mer, 150 médecins participaient au premier congrès international des bains de mer et d'hydrologie. Cinq ans plus tard, le docteur Bagot ouvrait son institut de thalassothérapie à Roscoff, en Bretagne. En 1964, renouvelant le concept, l’ancien cycliste Louison Bobet inaugurait son centre à Quiberon.
A l’imitation du champion retraité, dans les années 1980, la côte de Vendée accueillait deux programmes de grande ampleur, dont l’investissement se chiffrait en dizaines de millions de francs et les emplois prévus à plusieurs dizaines. Aux Sables-d’Olonne, le maire Louis Guédon entendait ainsi profiter de l’opération pour mettre en valeur la zone lagunaire du lac de Tanché et renforcer la capacité d’accueil de la ville avec une infrastructure hôtelière dont elle n’était pas pourvue. Côté Saint-Jean-de-Monts, l’opération s’inscrivait dans le mouvement initié avec l’installation d’un golf 18 trous et du centre de rééducation fonctionnelle rendu célèbre par la fréquentation de joueur de football de l’équipe de France championne d’Europe (Fernandez, Tigana). Renouvelant l’offre thermale, en proposant des soins et des activités de loisir dans des bassins d’eau de mer, les deux stations balnéaires parvinrent ainsi à renforcer leur réputation et à se distinguer de leurs voisines.