Reboisement des dunes de Noirmoutier
25 mai 1996
02m 14s
Réf. 00226
Notice
Résumé :
Sur l'île de Noirmoutier, les forêts dunaires font l'objet d'un programme de reboisement, sur 400 ha, pour lutter contre le dépérissement des pins maritimes et l'érosion. Ce chantier de réhabilitation, coûtant 3,8 millions de francs, est financé par l'Europe, mis en oeuvre par l'ONF et sera une référence pour les autres zones de ce type en France.
Type de média :
Date de diffusion :
25 mai 1996
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Les côtes à dunes sont un paysage très fréquent sur la côte vendéenne. La côte océanique de Noirmoutier, de la pointe du Devin au nord au goulet de Fromentine au sud, est ourlée d’un ruban de dunes. Au XIXe siècle, l’Etat s’est intéressé à la stabilisation des sables contre lesquels les communautés littorales multipliaient les plaintes, depuis des temps immémoriaux. Sous les vents d’ouest dominants, les dunes se déplaçaient et envahissaient les cultures. Le village des Eloux, sur Noimoutier, subit d’ailleurs un tel sort vers 1810. La solution vint de techniques mises en œuvre dans les Landes de Gascogne vers 1840, sous l’impulsion de l’ingénieur des Ponts et chaussées Brémontier. Il fallait quadriller les dunes à l’aide de palissades légères (les ganivelles gasconnes) afin de piéger le sable et de planter de jeunes pins maritimes pour fixer la dune ainsi stabilisée.
De semblables programmes de stabilisation et boisement sont intervenus à Noirmoutier à partir de 1881 au Sableau puis à l’Epine en 1884. Avant la première guerre mondiale, ces chantiers étaient loin d’être achevés. Aux difficultés techniques, s’ajoutaient alors le comportement des Noimoutrins, qui pillaient les chantiers des Eaux et forêts pour s’approvisionner gratuitement en bois de chauffage. Un autre risque venait de la faible conscience de la solidarité mécanique des plages et des dunes, les unes nourrissants les autres. Pour protéger les plages, on n’a pas hésité dès le XVIIIe siècle à durcir le trait de côte à l’aide de maçonneries. Les digues (parallèles à la côte) renforcées par des épis (perpendiculaires) sont attestés au Vieil (côte nord) et à la pointe du Devin (cap ouest) dès les années 1720-1770. Ces travaux d’aménagement n’ont jamais cessé et se sont même amplifiés depuis les années 1960.
On a commencé à tirer les conséquences de deux siècles et demi d’aménagements sur les plages et dans les dunes au milieu des années 1990. Le reportage diffusé au journal télévisé régional en mai 1996 évoque ainsi les difficultés observées à l’époque. Par l'intermédiaire du programme LIFE, la Communauté Européenne finançait alors 6 chantiers pilotes de réhabilitation du littoral Atlantique. Sur 400 hectares de forêt recensés sur Noirmoutier, 125 hectares de dunes étaient traités par l'Office National des Forêts, qui choisit de remplacer les pins, qui dépérissaient, par des chênes verts. Pour Jean-Yves Le Thérézien, ingénieur de l’ONF, le renouvellement de la défense des dunes devait s’effectuer par le passage d’une monospécificité (le pin) vers une mixité d’essences (chênes verts et pédonculés).
Les préoccupations commencèrent aussi à s’étendre aux dunes non boisées, qui avançaient à Barbâtre (partie sud de l’île) et reculaient au nord de l’île sous l’effet des courants marins. En effet, la dérive littorale atlantique, de direction nord-sud a tendance à transporter les sables arrachés au plages du nord, vers les plages du sud de Noirmoutier. En attendant la protection de ces dunes par des boisements adultes, l’ONF reprit alors les techniques ancestrales (ganivelles) modernisées avec l’emploi de haies brise-vent. Ce chantier sous haute surveillance était une première étape dans la prise en compte des changements environnementaux. On sait aujourd’hui que l’élévation du niveau de l’océan (+ 3 mm. par an dans le golfe de Gascogne) est un facteur aggravant de l’érosion que les aménagements côtiers trop nombreux favorisent aussi, en bloquant les transferts naturels de sable. A cet égard, l’adoption de ces techniques de protection douces, consistant à végétaliser les dunes, est aujourd’hui regardée comme la solution la plus efficace à long terme. Pourtant, ses résultats, moins immédiats que l’érection d’un mur ou d’un enrochement, la rendent moins populaire auprès des riverains.
De semblables programmes de stabilisation et boisement sont intervenus à Noirmoutier à partir de 1881 au Sableau puis à l’Epine en 1884. Avant la première guerre mondiale, ces chantiers étaient loin d’être achevés. Aux difficultés techniques, s’ajoutaient alors le comportement des Noimoutrins, qui pillaient les chantiers des Eaux et forêts pour s’approvisionner gratuitement en bois de chauffage. Un autre risque venait de la faible conscience de la solidarité mécanique des plages et des dunes, les unes nourrissants les autres. Pour protéger les plages, on n’a pas hésité dès le XVIIIe siècle à durcir le trait de côte à l’aide de maçonneries. Les digues (parallèles à la côte) renforcées par des épis (perpendiculaires) sont attestés au Vieil (côte nord) et à la pointe du Devin (cap ouest) dès les années 1720-1770. Ces travaux d’aménagement n’ont jamais cessé et se sont même amplifiés depuis les années 1960.
On a commencé à tirer les conséquences de deux siècles et demi d’aménagements sur les plages et dans les dunes au milieu des années 1990. Le reportage diffusé au journal télévisé régional en mai 1996 évoque ainsi les difficultés observées à l’époque. Par l'intermédiaire du programme LIFE, la Communauté Européenne finançait alors 6 chantiers pilotes de réhabilitation du littoral Atlantique. Sur 400 hectares de forêt recensés sur Noirmoutier, 125 hectares de dunes étaient traités par l'Office National des Forêts, qui choisit de remplacer les pins, qui dépérissaient, par des chênes verts. Pour Jean-Yves Le Thérézien, ingénieur de l’ONF, le renouvellement de la défense des dunes devait s’effectuer par le passage d’une monospécificité (le pin) vers une mixité d’essences (chênes verts et pédonculés).
Les préoccupations commencèrent aussi à s’étendre aux dunes non boisées, qui avançaient à Barbâtre (partie sud de l’île) et reculaient au nord de l’île sous l’effet des courants marins. En effet, la dérive littorale atlantique, de direction nord-sud a tendance à transporter les sables arrachés au plages du nord, vers les plages du sud de Noirmoutier. En attendant la protection de ces dunes par des boisements adultes, l’ONF reprit alors les techniques ancestrales (ganivelles) modernisées avec l’emploi de haies brise-vent. Ce chantier sous haute surveillance était une première étape dans la prise en compte des changements environnementaux. On sait aujourd’hui que l’élévation du niveau de l’océan (+ 3 mm. par an dans le golfe de Gascogne) est un facteur aggravant de l’érosion que les aménagements côtiers trop nombreux favorisent aussi, en bloquant les transferts naturels de sable. A cet égard, l’adoption de ces techniques de protection douces, consistant à végétaliser les dunes, est aujourd’hui regardée comme la solution la plus efficace à long terme. Pourtant, ses résultats, moins immédiats que l’érection d’un mur ou d’un enrochement, la rendent moins populaire auprès des riverains.
Thierry Sauzeau