Les recruteurs au tournoi de Montaigu

29 mars 2005
02m 10s
Réf. 00307

Notice

Résumé :
Créé en 1973, le Tournoi mondial des minimes de football de Montaigu est l'occasion pour les recruteurs d'observer et de découvrir les espoirs de la discipline. L'objectif est de les retenir dans les grand clubs du monde entier.
Type de média :
Date de diffusion :
29 mars 2005
Source :
FR3 (Collection: Tout le sport )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Très actifs au sein du FC Montaigu, Roger Roland, Michel Piveteau, Bernard Fonteneau, Claude Bernier et Michel Allemand, (qui deviendra plus tard président du Tournoi), tous supporters du FC Nantes, n'hésitent pas une seule seconde à suivre Andreas Van Den Brink lorsqu'en 1973, celui-ci décide de créer le Tournoi de Montaigu sous le nom de Mini-Coupe d'Europe.
Né à La Haye (Pays-Bas) en 1933, Andreas Van Den Brink, débarqué dans le Choletais pour des raisons professionnelles au début des années 60, devient président du FC Montaigu en 1972. Au retour de deux matches amicaux disputés à Rotterdam par l’équipe minimes du FC Montaigu dans laquelle figure son fils Denis, VDB comme on l’appelle déjà familièrement émet l’idée d’un tournoi de jeunes regroupant des clubs français et internationaux. L’idée fait sourire Henri Joyau, le maire de la commune, qui ne croit pas vraiment au succès de l’opération mais la persuasion du Hollandais finit par prendre le dessus.
La première édition regroupe douze équipes (trois des Pays-Bas, deux d’Allemagne, une de Suisse, une de Belgique, une du Luxembourg et quatre de France). La finale entre Anderlecht et le Bayern de Munich est disputée devant 5 000 spectateurs payants, ce qui conforte le président Van Den Brink et son équipe dans leur désir de poursuivre l’aventure.                     
Dès lors la machine est lancée et rien ne va l’arrêter. Les premières sélections nationales font leur apparition en 1976. Il s’agit de la France, d’Israël, du Portugal et de la Pologne. En 1977, Montaigu se dote d’un complexe sportif auquel est donné le nom de Maxime Bossis, ancien professionnel du FC Nantes et enfant du pays puisque né à 10 km de là, dans la commune de Saint-André-Treize-Voies. L’état du nouveau terrain est remarquable et n’a plus rien à voir avec celui utilisé auparavant, ''plus proche du pré à vaches que du gazon de Wembley''.
Rebaptisé en 1980 Mondial Minimes en raison de son succès grandissant (17 000 spectateurs sur l’ensemble des diverses rencontres), l’événement, qui bénéficie du soutien de 500 bénévoles, se déroule chaque année à Pâques et rassemble entre 16 et 30 équipes de jeunes footballeurs de moins de 17 ans autour de deux catégories : les clubs et les sélections nationales.
Depuis la création du Tournoi, des centaines de fédérations du monde entier ont participé à l’épreuve (l’Argentine, le Brésil, l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, les Pays-Bas, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Japon, l’Australie, etc.) ainsi que de nombreuses sélections de jeunes des plus grands clubs européens (le Bayern Munich, l’Ajax Amsterdam, le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille, l’AS Saint-Etienne, etc.).
Rendez-vous des jeunes footballeurs, le Tournoi de Montaigu est aussi le rendez-vous des recruteurs des plus grands clubs mondiaux à la recherche des futures vedettes de demain (voir la vidéo). Depuis plus de quarante ans, l’épreuve a ainsi accueilli des joueurs tels que le Roumain Gheorghe Hagi (1979), l’Italien Alessandro Costacurta (1981), Marcel Desailly (1983), Didier Deschamps (1984), Christophe Dugarry (1986), le Tchèque Pavel Nedved (1988), le Camerounais Rigobert Song (1992), Thierry Henry (1993), l’Italien Andrea Pirlo (1994), Mathieu Valbuena (2000), l’Argentin Carlos Tevez (2000), le Portugais Cristiano Ronaldo (2001), Yohann Gourcuff (2002), Karim Benzema (2004) ou bien encore Paul Pogba (2009).
Philippe Beauvery

Transcription

Présentateur
Et , retour au foot pour vous dire que la France a remporté hier le Tournoi International de Montaigu en Vendée, net et sans bavure en battant le Japon 6 buts à 1. Alors, au-delà du résultat, les jeunes français et les autres ont tout fait. Vous allez le voir pour impressionner les sergents recruteurs qui sont fidèles au rendez-vous. Reportage de Michel Goldstein.
musique
(musique)
Journaliste
Ils sont là, aux quatre coins du terrain, discrets, de plus en plus nombreux cachés derrière leurs lunettes noires. Ils observent, notent, filment. Eux, ce sont les recruteurs des grands clubs européens. Créé en 1973, le tournoi mondial des minimes de Montaigu est devenu la vitrine du football de moins de 18 ans, mais aussi une filière bien huilée pour les clubs professionnels.
Dave Worthington
Quand je repère un jeune joueur, je téléphone à l’académie du club. Je fais un rapport sur mon ordinateur. Ensuite, le joueur est suivi par le club pour voir comment il évolue.
Rampillon&Patrick
Les observateurs européens qui sont là, je pense que c’est pour essayer de les prendre à 18, à 19 ou à 20 ans. Donc, ils les suivent, et ils ont un réseau de recrutements qui fait que le suivi des jeunes fait que peut-être ; un de ces joueurs-là aujourd’hui sera dans un club anglais ou italien peut-être dans trois, quatre ou cinq ans.
Journaliste
Un discours pas très rassurant. Mais pour ces jeunes joueurs, les sirènes européennes n’ont pas forcément le même attrait.
Paterson (Kinga) Tchatat
C’est important pour nous, puisque nous voulons entamer une carrière footballistique. C’est mieux de commencer ainsi, pour faire nos matchs, pour que nous puissions être repérés par des managers ou évoluer dans des grands clubs.
Armand Traore
Il y a l’éloignement avec les parents et tout à l’étranger, puis il y a la langue aussi quoi.
Journaliste
Les clubs français font signer les jeunes de plus en plus tôt pour tenter de les retenir.
Michel Allemand
Oui, bon peut-être, parce qu’il y a de la surenchère derrière. Après, il y a des négociations qui sont faites avec les parents, il y a tout un système en jeu, mais bon…
Journaliste
En 33 ans, plus d’une centaine de jeunes devenus célèbres ont foulé les pelouses de Montaigu à l’instar du ballon d’or Pavel Nedved.