Sodebo une réussite familiale
16 octobre 1998
04m 27s
Réf. 00530
Notice
Résumé :
La Sodebo est le patrimoine des Bougros, famille qui a débuté en Vendée avec une boucherie-charcuterie-traiteur. Aujourd'hui, la réussite est là, l'entreprise étant devenue une industrie à forte production et croissance, avec une 4e unité de production à l'étude. Pour développer une notoriété encore relative de la marque, la société sponsorise le navigateur Raphaël Dinelli.
Type de média :
Date de diffusion :
16 octobre 1998
Source :
FR3
(Collection:
JT soir Pays de la Loire
)
Personnalité(s) :
Éclairage
La SODEBO, ou Société des établissements Bougro, a été fondée en 1973 à Saint-Georges-de-Montaigu par Joseph Bougro, charcutier-traiteur, et son épouse Simone installés dans la commune depuis 1960. Alors que la France des années Pompidou est en pleine mutation vers la modernité tant économique que sociale ou sociétale, les Bougro comprennent que les Français ont entamé, souvent sans en avoir encore pris conscience, un changement de cap dans leurs habitudes alimentaires. En effet, « banlieusards » et autres « néo-ruraux » ou « rurbains » en perpétuelle croissance consacrent moins de temps que les générations précédentes à la préparation des repas. Bientôt, les ouvriers ne vont plus emporter « la gamelle » confectionnée avec soin par leur épouse mère au foyer, les employés et les cadres s’apprêtent à moins fréquenter les brasseries et petits restaurants au profit de la cantine de leur établissement. Dans une société qui cherche toujours à davantage optimiser le temps, les repas se prennent davantage « sur le pouce » sur le lieu de travail ou dans une restauration d’entreprise moderne comme la chaîne d’un self-service.
En 1978, la Sodebo commercialise sa pizza fraîche dont la recette découle de la tarte à la tomate. Ce n’est pas à proprement parler une pizza confectionnée selon les règles en vigueur à Naples mais plutôt une adaptation française de la pizza revisitée par les pizzaïolos américains. Le consommateur solitaire se voit offrir en 1997 la solution commode de la « Pizzériade », première pizza individuelle ovale à pâte fine. Le sens de l’innovation et l’art d’anticiper les attentes des consommateurs qui concourent au succès de la société depuis ses débuts sont récompensés à plusieurs reprises. En 1990, l’entreprise reçoit l’oscar de la revue de référence du secteur LSA (Libre-Service Actualités) dans la catégorie charcuterie ; en 1992, elle se voit décerner le ruban rouge de la créativité par un jury réuni lors du Salon international de l’alimentation (SIAL) de Paris.
Le reportage tourné au sein de l’entreprise en 1998 est contemporain du premier quart de siècle de réussite entamé en 1973. A cette époque, tout en étant demeurée fidèle à son esprit familial et à son ancrage territorial vendéen, Sodebo s’est considérablement développée, la société gérée par la famille Bougro pèse alors 900 salariés et envisage d’embaucher 300 nouveaux collaborateurs d’ici l’an 2000. En 2016, le groupe a dépassé les 2000 salariés et son chiffre d’affaires qui était d’un milliard de Francs en 1998 (152 millions d’euros) dépasse les 400 millions d’euros et continue d’afficher un taux de croissance annuel à deux chiffres en s’appuyant depuis peu sur la conquête de nouveaux marchés à l’international. Les dirigeants entendent conserver leur indépendance et gérer en propre l’ensemble de la chaîne de production en refusant l’externalisation de nombreux postes. Cette volonté de maîtriser l’ensemble du processus industriel explique que la société fabrique 95,5 % de ses matières premières dont 100 % de ses pâtes et de ses sauces, 97 % de ses pains et 85 % de sa charcuterie.
La notoriété de Sodebo doit beaucoup à son engagement dans le monde de la voile, entamé en 1997. Le palmarès des skippers ayant remporté des compétitions prestigieuses sur des navires entre autres sponsorisés par Sodebo est impressionnant (Raphaël Dinelli, Jean-Luc Nélias, Thomas Coville). La société a rejoint le groupe des sponsors officiels du Vendée globe en 2004.
En 1978, la Sodebo commercialise sa pizza fraîche dont la recette découle de la tarte à la tomate. Ce n’est pas à proprement parler une pizza confectionnée selon les règles en vigueur à Naples mais plutôt une adaptation française de la pizza revisitée par les pizzaïolos américains. Le consommateur solitaire se voit offrir en 1997 la solution commode de la « Pizzériade », première pizza individuelle ovale à pâte fine. Le sens de l’innovation et l’art d’anticiper les attentes des consommateurs qui concourent au succès de la société depuis ses débuts sont récompensés à plusieurs reprises. En 1990, l’entreprise reçoit l’oscar de la revue de référence du secteur LSA (Libre-Service Actualités) dans la catégorie charcuterie ; en 1992, elle se voit décerner le ruban rouge de la créativité par un jury réuni lors du Salon international de l’alimentation (SIAL) de Paris.
Le reportage tourné au sein de l’entreprise en 1998 est contemporain du premier quart de siècle de réussite entamé en 1973. A cette époque, tout en étant demeurée fidèle à son esprit familial et à son ancrage territorial vendéen, Sodebo s’est considérablement développée, la société gérée par la famille Bougro pèse alors 900 salariés et envisage d’embaucher 300 nouveaux collaborateurs d’ici l’an 2000. En 2016, le groupe a dépassé les 2000 salariés et son chiffre d’affaires qui était d’un milliard de Francs en 1998 (152 millions d’euros) dépasse les 400 millions d’euros et continue d’afficher un taux de croissance annuel à deux chiffres en s’appuyant depuis peu sur la conquête de nouveaux marchés à l’international. Les dirigeants entendent conserver leur indépendance et gérer en propre l’ensemble de la chaîne de production en refusant l’externalisation de nombreux postes. Cette volonté de maîtriser l’ensemble du processus industriel explique que la société fabrique 95,5 % de ses matières premières dont 100 % de ses pâtes et de ses sauces, 97 % de ses pains et 85 % de sa charcuterie.
La notoriété de Sodebo doit beaucoup à son engagement dans le monde de la voile, entamé en 1997. Le palmarès des skippers ayant remporté des compétitions prestigieuses sur des navires entre autres sponsorisés par Sodebo est impressionnant (Raphaël Dinelli, Jean-Luc Nélias, Thomas Coville). La société a rejoint le groupe des sponsors officiels du Vendée globe en 2004.
Eric Kocher-Marboeuf
Transcription
Présentateur
Nous poursuivons maintenant notre série de reportages baptisée cette semaine Générations et Patrimoine. Ce midi, nous allons nous intéresser à un patrimoine industriel familial avec une entreprise de pizzas, Sodebo, installée en Vendée. Au début, il y a la famille Bougro, une famille de charcutiers, et puis, il y a 25 ans, ils ont senti venir la mode de la pizza, un plat facile à réchauffer que tout le monde aime. Tout la famille Bougro s’est donc lancée dans l’aventure, et aujourd’hui, Sodebo fournit de grands noms de l’alimentaire. L’entreprise vend aussi sous sa marque, mais là, elle est encore un peu moins connue, malgré les 40 millions de tonnes de pizzas qui sortent chaque année de l’usine. Rencontre avec la famille Bougro, pizzaïolos de génération en génération, à Montaigu en Vendée. Evelyne Garcia-Jousset, Jean-Paul Launay.Patricia Brochard
À la création, il y a eu beaucoup de passion, beaucoup de volonté de mise dans le projet. Et en fait, la vraie réussite c'est d’avoir réussi justement à la faire partager par, par la famille, évidemment,Simone Bougro
D’abord les enfants,Joseph Bougro
Oui.Patricia Brochard
D’abord les enfants et ensuite…Simone Bougro
Et sans faire exprès, hein, ça c’est clair !Intervenante 3
Au départ, c’était de la charcuterie, après, ça a été du traiteur, on a été baignés là-dedans, et on aime aussi créer des produits.Intervenante 4
Que ce soit nous, parce qu’on est une famille, ou que ce soit tous les gens qui travaillent dans l’entreprise, l’esprit de famille, il est là, l’esprit d’entraide, l’esprit de solidarité, tout ce qui découle de ce qu’on retrouve dans une famille.Joseph Bougro
Ah, ben je suis fier et satisfait en même temps ! Je ne pouvais pas rêver mieux, moi.Evelyne Garcia-Jousset
Chez les Bougro, depuis des années, c’est ainsi que l’on fonctionne, en famille. Résultat, la petite charcuterie traiteur de Montaigu est devenue en 1973 la Sodebo. Il s’agissait de développer une activité de charcuterie industrielle. Aujourd’hui, l’entreprise fournit en bacon tous les McDo d’Europe, a donné aux Vendéens du goût pour les produits asiatiques, et surtout, avec 40 % de part de marché, est devenu le leader français de la pizza. Ici, chacun son rôle. Si la production, c’est le domaine de Joseph Bougro et deux de ses filles, la gestion, c’est l’affaire de Simone Bougro. Une gestion basée sur l’investissement, 200 millions cette année, dans les machines et dans les bâtiments.Simone Bougro
Ici, vous voyez l’évolution du chiffre d’affaire, et là, vous voyez l’évolution de l’effectif. Là, il y en avait eu un petit creux, d’ailleurs cette année, là, et nous n’avons même pas eu le creux avec le personnel. Ce qui prouve bien que les deux sont intimement liés. Depuis 15 mois, nous avons embauché environ 300 salariés, nous sommes rendus à 900 salariés.Evelyne Garcia-Jousset
Ces embauches ont obéi à quoi ?Simone Bougro
À une progression du chiffre d’affaires énorme depuis 15 mois.Evelyne Garcia-Jousset
Avec une croissance de 25 % par an, le chiffre d’affaires de la SODEBO devrait cette année dépasser le milliard de Francs. Un développement constant dû à une volonté d’innovation. Ici, l’on propose pas moins de 500 références, des produits qui sont testés.(Bruit)
Evelyne Garcia-Jousset
Depuis quatre ans, des consommateurs bénévoles recrutés par annonce viennent régulièrement déguster des produits qu’ils ont conscience d’avoir fait évoluer.Intervenant
Les nems, au départ, étaient, on peut dire avec des crêpes qui étaient dures, mauvaises, on peut dire vraiment mauvaises. Les légumes, ça n’avait aucun goût, et je pense que maintenant, c’est un produit qui, vraiment, est bien, il est mangeable.Evelyne Garcia-Jousset
C’est grâce à qui que tout ça a pu se produire ?Intervenant
Eh bien, c’est grâce à l’équipe qui est là, qui a vraiment fait avancer ce produit, parce qu’on y était combien, peut-être deux mois dessus, hein !Evelyne Garcia-Jousset
Pourtant, si la marque est présente dans toutes les grandes surfaces, si les Français la consomment de plus en plus, seulement 1 % d’entre eux la connaissent vraiment. Un problème de notoriété qu’on a décidé de résoudre grâce au sponsoring. Raphaël Dinelli prendra le départ de la Route du Rhum et du Vendée-Globe aux couleurs de la Sodebo. Un projet un peu fou mais on a tout à y gagner.Patricia Brochard
L’opération globale va coûter 26 millions sur quatre ans. Il y a déjà le bateau et les frais de fonctionnement pour les courses, qui représentent la moitié du budget sur 13 millions et en fait, on double la mise pour tout ce qui est opération de communication.Evelyne Garcia-Jousset
C’est fin décembre que l’entreprise réalisera un nouveau sondage de notoriété. En attendant, Joseph Bougro et ses deux filles, Bénédicte et Marie-Laurence, parcourent quotidiennement les dix hectares que représentent leurs trois usines.Joseph Bougro
Et voilà, actuellement, on va construire une quatrième unité où on va aussi continuer à faire une autre gamme de pizza, et on va aussi faire des produits nouveaux qui vont sortir pour le mois de février, mars 99.Evelyne Garcia-Jousset
Avec cette nouvelle unité, Sodebo devrait doubler sa capacité pizza. Les gens heureux n’ont pas d’histoire, dit-on, cet adage pourrait s’appliquer à certaines entreprises vendéennes.Patricia Brochard
On livre des tonnes de produits, enfin bon, je trouve ça génial !(Bruit)