Les transports Graveleau instituent la paie personnalisée
29 octobre 1986
03m 02s
Réf. 00519
Notice
Résumé :
Le passage progressif à l'individualisation des salaires a été décidé chez le transporteur Graveleau. La rémunération catégorielle va être préservée tout en y intégrant la notion de mérite, les primes pouvant aller de 500 à 6000 francs. A certains, le système paraît intéressant et juste, car basé sur le résultat, mais selon le DRH, sa réussite dépendra de la culture d'entreprise.
Type de média :
Date de diffusion :
29 octobre 1986
Source :
FR3
(Collection:
FR3 Pays de Loire actualités édition de Nantes
)
Personnalité(s) :
Éclairage
L’histoire des transports Graveleau débute à La Verrie dans les années 1920 lorsque la nouvelle entreprise de transport par autocar permet aux habitants du village de se rendre à Nantes. La société ouvre ensuite des lignes desservant La Roche-sur-Yon ou Cholet et participe aussi au ramassage scolaire. A la mort du fondateur en 1966, la société prend la dénomination de Transports Graveleau frères. Elle est gérée par les quatre fils de la famille qui travaillent déjà ensemble depuis quelques années et qui choisissent de se diversifier dans le transport de marchandises qui connaît à cette époque un essor spectaculaire. L’entreprise ne cesse de se développer durant plus d’une trentaine d’années, grâce en particulier à sa forte identité locale qu’illustre le reportage consacré à l’introduction du salaire au mérite au sein de l’entreprise. En effet, loin d’être considérée avec suspicion par les salariés, cette mesure est au contraire comprise comme un facteur supplémentaire de motivation et d’adhésion au projet d’entreprise et à la valeur travail qui rencontre toujours un accueil favorable en Vendée. Le salaire au mérite vise essentiellement les collaborateurs de l’entreprise à se sentir impliqués dans les résultats du groupe, la solution de la participation variable aux résultats en fonction d’objectifs assignés aurait tout aussi bien pu être retenue.
En dépit de cette forte motivation des salariés, l’entreprise familiale vendéenne ne parvient pas à demeurer indépendante dans un secteur soumis à une forte concentration et internationalisation ; elle est finalement rachetée par l’entreprise familiale bavaroise Dachser en 1999 qui la fait entrer au sein d’un groupe de dimension européenne. En dépit de ce rachat, le siège de la filiale française de Dachser, qui pèse autour de 550 millions d’euros de chiffre d’affaires, est demeuré situé à La Verrie contribuant à maintenir une forte identité au sein de l’entreprise. L’évolution des transports Graveleau n’est pas unique dans le secteur des transports tant à l’échelle du département que dans les départements limitrophes. Si, de nos jours, le secteur du transport routier est fréquemment présenté par les acteurs médiatiques et politiques comme un secteur en crise, soumis à la concurrence déloyale des entreprises ou des chauffeurs d’Europe de l’Est et impliqué dans la mortalité routière ou dans la pollution de l’atmosphère, cette activité a connu sa période glorieuse. Il faut, en effet, se souvenir que de l’entre-deux-guerres à la fin du XXe siècle, le transport routier a été une activité génératrice d’emplois directs et indirects (restauration, stations-service, garages,…), permettant le développement de tous les points du territoire en relayant les lignes ferroviaires secondaires et vicinales du XIXe siècle. Du fait de l’enclavement routier et ferroviaire de la Vendée, les entreprises du département ont pu compter sur l’esprit d’entreprise et l’ardeur au travail des chauffeurs routiers qui ont pleinement joué un rôle dans l’essor de l’industrie et de l’agriculture vendéennes en assurant la circulation des marchandises et des produits agricoles. Ils ont payé un lourd tribut à la route et ce fait doit être rappelé afin d’insister sur l’importance de la modernisation des infrastructures routières et la construction du réseau autoroutier qui ont permis de rendre les routes vendéennes parmi les plus sûres de l’hexagone.
En dépit de cette forte motivation des salariés, l’entreprise familiale vendéenne ne parvient pas à demeurer indépendante dans un secteur soumis à une forte concentration et internationalisation ; elle est finalement rachetée par l’entreprise familiale bavaroise Dachser en 1999 qui la fait entrer au sein d’un groupe de dimension européenne. En dépit de ce rachat, le siège de la filiale française de Dachser, qui pèse autour de 550 millions d’euros de chiffre d’affaires, est demeuré situé à La Verrie contribuant à maintenir une forte identité au sein de l’entreprise. L’évolution des transports Graveleau n’est pas unique dans le secteur des transports tant à l’échelle du département que dans les départements limitrophes. Si, de nos jours, le secteur du transport routier est fréquemment présenté par les acteurs médiatiques et politiques comme un secteur en crise, soumis à la concurrence déloyale des entreprises ou des chauffeurs d’Europe de l’Est et impliqué dans la mortalité routière ou dans la pollution de l’atmosphère, cette activité a connu sa période glorieuse. Il faut, en effet, se souvenir que de l’entre-deux-guerres à la fin du XXe siècle, le transport routier a été une activité génératrice d’emplois directs et indirects (restauration, stations-service, garages,…), permettant le développement de tous les points du territoire en relayant les lignes ferroviaires secondaires et vicinales du XIXe siècle. Du fait de l’enclavement routier et ferroviaire de la Vendée, les entreprises du département ont pu compter sur l’esprit d’entreprise et l’ardeur au travail des chauffeurs routiers qui ont pleinement joué un rôle dans l’essor de l’industrie et de l’agriculture vendéennes en assurant la circulation des marchandises et des produits agricoles. Ils ont payé un lourd tribut à la route et ce fait doit être rappelé afin d’insister sur l’importance de la modernisation des infrastructures routières et la construction du réseau autoroutier qui ont permis de rendre les routes vendéennes parmi les plus sûres de l’hexagone.
Eric Kocher-Marboeuf
Transcription
Présentateur
Etre payé selon ses mérites, c’est une idée déjà appliquée aux cadres d’une entreprise de Vendée, les Transports Graveleau. Avec trois niveaux de salaires possibles pour un même emploi, cette société de transport veut aller beaucoup plus loin, et surtout devenir l’une des premières dans sa spécialité en Europe. Alors, comment se présente ce principe de la paie à volumes variables ? Marcel Grandpierre nous en parle.Marcel Grandpierre
En vigueur aux Etats-Unis dans la majorité des entreprises, se développant dans les pays anglo-saxons, l’individualisation des salaires est une idée qui commence à faire son chemin dans notre pays. Un exemple en Vendée où l’une des premières entreprises françaises de messagerie rapide employant 1200 salariés vient de se lancer dans cette voie. Prudemment, puisque l’individualisation des salaires, après avoir touché les cadres en 85 et la maîtrise en 86, devrait être étendue à l’ensemble du personnel en 87. Tout en conservant le principe du salaire catégoriel, il s’agit de faire intervenir la notion de mérite individuel dans la rémunération des salariés. C’est ainsi que les plus méritants peuvent gagner de 500 à 900 Francs de plus par mois parmi les employés et ouvriers ; de 1500 à 3000 Francs de plus dans la maîtrise et jusqu’à 6000 Francs de plus chez les cadres. Pierre angulaire pour juger du mérite individuel de chacun, l’entretien d’évaluation qui consiste à faire faire au salarié le bilan de son année écoulée, tandis qu’il est amené à se fixer lui-même les objectifs de progrès pour l’année à venir. Un système auquel les premiers intéressés de l’entreprise vendéenne se montrent réceptifs.(Bruit)