Le combat à droite pour la municipale des Herbiers

27 février 2001
02m 06s
Réf. 00647

Notice

Résumé :
Deux candidats de droite s'opposent aux élections municipales des Herbiers, Marcel Albert, qui se représente et veut favoriser l'accueil des nouveaux arrivants, et Véronique Besse, qui se veut proche de la population. Le premier reproche à son opposante son affiliation à Philippe de Villiers, alors que celle-ci revendique son indépendance, bien que proche du MPF.
Date de diffusion :
27 février 2001
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Éclairage

La petite ville des Herbiers (environ 20 000 habitants dans son aire urbaine) est le centre d’une circonscription qui a toujours été un bastion de la droite. Le gaulliste Vincent Ansquer en sera pendant vingt-cinq ans l’inamovible député après avoir battu en 1962 le sortant CNIP (plus à droite que lui). Personnalité éminente du département dans les premières décennies de la Ve République, il appartiendra aux gouvernements de Jacques Chirac et de Raymond Barre sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Sa mort soudaine en 1987 ouvre la voie au succès triomphal de son protégé : Philippe de Villiers. Dès lors la circonscription législative des Herbiers demeurera un fief inexpugnable du MPF (Mouvement pour la France).
L’influence ici du parti villiériste se manifeste non seulement par les successives victoires électorales de son fondateur, toujours largement acquises, mais aussi par l’excellente implantation de ses fidèles, dont la plus représentative est Véronique Besse. Certes, elle attendra 2014 pour conquérir la municipalité des Herbiers mais elle est sans interruption conseiller général du canton de 1998 à 2014, et députée depuis 2005. Elle demeure en 2012 l’unique député MPF du département, mais élue dès le premier tour à la confortable majorité de 57% des suffrages.
L’enracinement local du MPF s’explique par la conjonction de multiples facteurs. Petite ville très dynamique économiquement, Les Herbiers accueille nombre de petites et moyennes entreprises (notamment les chantiers nautiques Jeanneau, le groupe Liébot leader français dans la construction de façades métalliques, la fabrique de viennoiseries La Boulangère, les établissements de confection Albert, sans oublier Radio Alouette FM). La situation de l’emploi n’est donc pas de nature à susciter du mécontentement. La ville se situe au cœur d’un terroir rural où la densité d’agriculteurs est demeurée forte et l’attachement aux valeurs traditionnelles élevé. En outre la mémoire historique des guerres de Vendée est restée ici particulièrement vivace. La révolte de 1793 a particulièrement marqué la région et c’est là que se trouve le Mont des Alouettes, un haut lieu symbolique du mouvement vendéen. La présence aux Herbiers de la radio Alouette FM, le voisinage de la grande scénographie vendéenne du Puy du Fou, créée à l’initiative de Philippe de Villiers, tout concourt à renforcer les liens entre ce pays de bocage et le chantre du « Combat pour les valeurs ».
Jean-Clément Martin

Transcription

Journaliste
Les Herbiers, 15000 habitants au coeur du Bocage vendéen. Une commune qui, économiquement, se développe et où il faut répondre à de nouveaux besoins. Le maire actuel, l’ex-RPR Marcel Albert, sollicite un deuxième mandat. L’une de ses priorités, l’accueil d’une population qui augmente et se fait plus exigeante.
Marcel Albert
Les gros programmes sont en route et qui devraient débuter en 2002, qui permettront à ceux qui viennent maintenant sur la ville des Herbiers, venant de plus en plus loin, d’être accueillis, de trouver un logement.
Journaliste
Face à lui, Véronique Besse, actuelle maire de Mouchamps, une commune voisine, mais qui ambitionne cette fois-ci d’être élue maire des Herbiers. Conseillère Générale de ce canton, Véronique Besse est proche du Mouvement Pour la France, elle veut jouer la carte de la proximité avec la population. La candidate est ici sollicitée pour un problème de circulation.
Véronique Besse
La population m’avait demandé de venir voir sur place un gros problème de sécurité lié notamment à la sortie sur la 160, c’est un lieu où il y a souvent des accidents. Et j’ai répondu à leur invitation parce que je crois qu’il faut être avant tout à l’écoute de la population, venir se rendre compte sur place des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
Journaliste
Mis en examen dans une affaire judiciaire pas encore jugée, Marcel Albert sait bien que son adversaire va s’en servir contre lui. Il voit derrière Véronique Besse l’ombre de Philippe de Villiers, Président du Conseil Général, et les deux hommes se détestent cordialement.
Marcel Albert
Véronique Besse est incontestablement l’envoyée spéciale de Philippe de Villiers. Je crois que les collectivités de base n’ont pas à être sous tutelle. Elles ont droit chacune à être accompagnée normalement et si les subventions sont distribuées à la tête du client, nous ne sommes pas en république.
Véronique Besse
Je suis proche de Philippe de Villiers, tout le monde le sait, mais pour moi, la question n’est pas là.
Journaliste
C’est-à-dire qu’en fait, ce n’est pas lui qui vous a demandé de vous présenter ici ?
Véronique Besse
C’est une décision que j’ai prise personnellement, en mon âme et conscience, c’est une décision trop personnelle pour qu’elle soit prise par quelqu’un d’autre.