Election du président du conseil général de Vendée

07 octobre 1988
02m
Réf. 00587

Notice

Résumé :
Philippe de Villiers est élu président du Conseil général de Vendée au premier tour avec 26 voix sur 31. Après avoir exposé les thèmes de son mandat, le nouveau président a évoqué l'importance de l'éducation et de la formation pour le département et la nécessaire cohésion entre les pouvoirs publics.
Date de diffusion :
07 octobre 1988

Éclairage

En octobre 1988, candidat unique de toute la droite, Philippe de Villiers est élu sans surprise président du conseil général de Vendée. Il le restera vingt-deux ans, soit une longévité impressionnante mais non inhabituelle dans cette catégorie de mandat. Ce qui est plus exceptionnel, c’est l’ampleur de ses scores personnels aux élections cantonales (souvent plus de 70%) et l’écrasante majorité qu’il réunit au Conseil général. Elle atteindra trente-et-un conseillers sur trente-quatre sièges. Sans doute ces conseillers n’appartiennent-ils pas tous à son mouvement politique mais longtemps peu d’entre eux - UDF, UMP ou divers droite - ont osé se démarquer de ses projets ou faire entendre une voix dissidente.
Cette autorité exceptionnelle il la doit d’abord à ses réalisations pour le département. Le succès de la scénographie du Puy du Fou lui a attiré un très grand respect, avant même son entrée en politique et peu de critiques ont concerné sa gestion à la tête du Conseil général en dehors de ses adversaires de gauche. Philippe de Villiers s’est révélé un patron dynamique mais aussi un très bon communicant. Cependant, la faiblesse des contestations ouvertes de son action s’explique également par son style de gouvernement, comme par son charisme. Spontanée ou contrainte, la loyauté de ses soutiens sera parfois dénoncée par ses adversaires comme une forme de vassalisation.
Lorsqu’il annonce sa démission surprise le 30 septembre 2010, il est à cette époque affaibli par la maladie et d’importants problèmes familiaux. Mais ce sont ses positions politiques nationales, trop fortement teintées d’euroscepticisme, et non pas son bilan départemental, qui auront érodé le soutien local dont il a pu jouir si longtemps.
Jean-Clément Martin

Transcription

Présentateur
Élection ce matin des Présidents des Conseils Généraux, en Vendée, Philippe de Villiers, député UDF succède au Sénateur Michel Crucis. Seul candidat de Droite, il a été élu dès le premier tour en réunissant 26 voix sur 31.
Journaliste
Pas de surprise, tout avait été réglé hier par les élus de Droite qui, à l’issue d’un vote étaient tombés d’accord pour une candidature unique de Philippe de Villiers. Pas de problème non plus pour la désignation des dix membres du bureau et celle de Gilbert de Guerry, premier Vice-président, l’union autour de Philippe de Villiers étant le mot d’ordre de cette séance. Dès son investiture, le nouveau Président du Conseil Général a planté le décor de son action avec ces trois questions : la Vendée est-elle préparée au marché unique européen de 93, pourra-t-elle affronter la marée montante du vieillissement de sa population, et surtout, sera-t-elle en mesure d’intégrer les révolutions technologiques ? Et puis, Philippe de Villiers a placé l’État devant ses responsabilités, histoire sans doute de définir les rôles de chacun des partenaires, État, département.
Philippe (de) Villiers
Je crois qu’il faut que chaque partenaire applique la devise Aide-toi, l’État t’aidera, et que nous ne cherchions pas à rejeter sur d’autres nos responsabilités. Il faut que nous exercions toutes nos compétences et que nous sachions marier nos compétences avec celles des autres. C’est-à-dire, de la région, qui a un rôle maintenant très important, et bien sûr, avec l’État, qui doit, selon le principe de la continuité territoriale, si je puis dire, considérer chez nous aussi, en Vendée, la priorité de l’éducation et de la formation comme une première, une toute première urgence.
Journaliste
Dans les rangs de l’opposition, Pierre Métais a revendiqué le titre d’élu à part entière de ses trois représentants, affirmant que leur opposition serait vigilante mais constructive. Pas d’a priori donc contre le nouveau Président qui, aujourd’hui, apparaît nettement au-delà des divergences politiciennes comme l’homme du rassemblement pour le développement économique de la Vendée.