François Fillon, benjamin de l'Assemblée Nationale

L'élection de François Fillon le 14 juin 1981 comme député de la circonscription de Sablé-sur-Sarthe fait de lui le plus jeune député de France, à 27 ans. Il devient député RPR (Rassemblement pour la République) au moment même où la France bascule à gauche pour la première fois depuis 23 ans. En fait, il est le successeur et le fils spirituel de Joël Le Theule, député de Sablé, dont le décès brutal en décembre 1980 à l'âge de 50 ans a suscité une très forte émotion dans la Sarthe. François Fillon lui-même est un Sarthois.

Né en 1954 au Mans, son père, notaire à Cérans-Foulletourte, est un ami de Joël Le Theule et sa mère est professeur d'histoire à l'université du Maine. Après l'obtention d'une Maîtrise de droit public dans cette même université, en 1977, il poursuit ses études à Paris et obtient un DEA en Droit public à l'université René-Descartes et un DEA en sciences politiques à l'IEP de Paris. Parallèlement à cette formation, en 1976 il devient l'assistant parlementaire de Joël Le Theule, député de la Sarthe. Lorsque ce dernier est nommé ministre des Transports en avril 1978 dans le gouvernement de Raymond Barre, François Fillon est logiquement promu chef adjoint de son cabinet. En 1980, il accompagne Joël Le Theule au ministère de la Défense. La mort de ce dernier laisse un vide à Sablé dont il était maire, conseiller général et député.

François Fillon est alors choisi pour sa bonne connaissance des dossiers politiques et pour sa jeunesse. Deux atouts dans un contexte politique difficile pour le parti gaulliste. Cette même année 1981, il est également élu conseiller municipal, adjoint chargé des affaires économiques et conseiller général du canton de Sablé-sur-Sarthe. Face au raz-de-marée socialiste, suite à l'élection à la tête de l'Etat de François Mitterrand, François Fillon s'inscrit en porte-à-faux et intègre le cercle des candidats RPR élus dans cette région. Poursuivant son ascension, François Fillon devient président du conseil général de la Sarthe en 1992, après avoir été brillamment réélu député en 1986 et 1988.

Les années 1990-2000 sont celles de la consécration ministérielle, mais aussi celles de la déception. Constamment réélu député de la 4e circonscription de la Sarthe, il occupe plusieurs postes ministériels depuis 1993. En mai 2002, dans le gouvernement Raffarin, il est d'abord ministre des Affaires sociales et mène la principale réforme gouvernementale : une réforme des retraites qu'il mène au bout malgré de nombreuses manifestations, mais aussi une réforme des 35 heures. Nommé ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en mars 2004, il entame une autre réforme qui suscite des mouvements de protestation très importants parmi les lycéens durant le printemps 2005 ; il fait voter cependant la plus grande partie du projet de loi.

Chiraquien, il se rallie à Nicolas Sarkozy et le suit à la tête de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire). Ecarté du gouvernement après le "non" au référendum sur le Traité constitutionnel européen et la démission de Jean-Pierre Raffarin, François Fillon est blessé et furieux. Il déclare dans un article du Monde daté du 3 juin 2005 : "de Chirac on ne se souviendra de rien, sauf de mes réformes". Aujourd'hui Premier ministre de Nicolas Sarkozy, il fut président du Conseil régional des Pays de la Loire d'avril 1998 à mai 2004 ; il est toujours conseiller municipal de Solesmes, président de la Communauté des Communes du district de Sablé-sur-Sarthe ; et son mandat de député a pris fin le 19 juillet 2007 suite à sa nomination au gouvernement.