Ouragan dans le Finistère sud
Notice
Le 15 octobre 1987, une violente tempête a touché la Bretagne. Les dégâts sont considérables, notamment dans le Finistère Sud, à Concarneau. Des toitures se sont envolées et le port de plaisance est dévasté.
Éclairage
Les 15 et 16 octobre 1987, une tempête arrive sur la Bretagne, la Normandie et le Nord ainsi que le sud de la Grande Bretagne avec des rafales maximales dépassant les 180 km/h. Les relevés sont effrayants : des anémomètres ont été brisés à 200 km/h à la pointe de Penmarc'h, on a mesuré 148 km/h à la station météo de Guipavas.
La météo avait vu venir de loin cette queue de cyclone tropical baptisé Floyd : formé aux Caraïbes, il a traversé l'Atlantique le long des côtes africaines vers la pointe de l'Europe. On s'attendait donc à un bon coup de tabac comme on en reçoit tous les hivers, mais tout le monde fut surpris par la violence extrême des vents. Fort heureusement les bateaux étaient restés au port ou s'étaient mis à l'abri et l'ouragan s'est déchaîné la nuit quand presque tout le monde était à l'abri. C'est le lendemain matin que la Bretagne pris conscience des dégâts : 9.000 hectares de forêt publique sont endommagés dont 2.500 complètements détruits ; 41.000 hectares de forêts privées sont touchés dont le quart est littéralement rasé, des routes sont coupées, des bateaux sont encastrés les uns dans les autres dans les ports de la côte sud. Des pans de patrimoine ont disparu : le Mont Frugy et les allées de Locmaria à Quimper, Kerfany-les-Pins, le Huelgoat, la forêt de Beffou. 630.000 Bretons sont sans courant alors que 1.785 km de lignes électriques sont endommagées. EDF réparera en huit jours.
La facture est élevée, elle est estimée à plus de 3 milliards de francs. Plus d'un milliard de francs de sinistres sera versé par Groupama, la société d'assurance spécialisée dans le monde agricole. A cette somme il faudrait ajouter le coût des dommages des ports de plaisance, des bâtiments privés et surtout les milliards de francs de pertes pour les dégâts causés à la forêt bretonne. L'Etat met la main au portefeuille en finançant à hauteur de 90 MF les chantiers d'exploitation du bois couché.
Dix ans plus tard, le bilan forestier est paradoxalement positif. Ce qui a été détruit a été presque entièrement reboisé et mieux, 30.000 hectares nouveaux sont apparus dans le paysage régional. Et puis, ce désastre, comme celui des marées noires, va participer à la prise de conscience écologique des bretons.
D'autres ouragans suivront. En 1990, une série de plusieurs tempêtes exceptionnelles par leur répétition et dans une moindre mesure par leur intensité ont affecté la France de fin janvier à début février ; le 27 décembre 1999, deux tempêtes très violentes ont traversé la Bretagne puis la France entière, faisant des dégâts évalués à plus de 4 milliards de francs.