A Concarneau
Notice
La ville de Concarneau, fondée au Moyen Age, est située dans le Finistère Sud. Sa ville close accueille les touristes. Mais la principale activité économique de la ville est son port de pêche.
Éclairage
Située dans le Finistère sud, Concarneau – Konk-Kerne en breton – a un synonyme : la Ville-Close. Dès le début du XVIIIe siècle, le port vit au rythme des barils de sardines pressées que l'on descend vers le Sud. Aussi, les envois réguliers de ces barils créent des relations, installent des correspondants de commerce et, à la fin de l'Ancien Régime, ce sont les marchands de Concarneau qui régentent la ville et la mer. Des Bordelais, des Basques, des Normands y louent des entrepôts, contribuant ainsi à la prospérité du port. Pendant la Révolution française, la ville est divisée en deux : bourgeois contre matelots. Les marins saluent la Révolution qui abolit les privilèges, mais déchantent quand elle préserve les monopoles. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, après des débuts hésitants, les friteries de sardines se multiplient et Concarneau entre dans la révolution industrielle. Dès 1876, la ville compte dix-huit conserveries qui se concurrencent par le jeu des marques et des sous-marques. Parallèlement à cette intense activité industrielle, le nombre de chaloupes du port ne cesse de croître.
Le début du XXe siècle marque pourtant une période d'arrêt pour le port, la crise sardinière frappant en 1905. Les bateaux ramènent leurs filets vides et les usines s'arrêtent. A la fin de la saison estivale, une fête de bienfaisance est organisée par des artistes de passage dans la ville, les Filets-Bleus, qui permettent une nouvelle fois aux pêcheurs de survivre. Cette période sombre pour la pêche l'est aussi pour les usines de boîtes de conserves, où le progrès n'a pas que du bon : dans une violente émeute, les soudeurs de Concarneau cassent les premières sertisseuses qui les mettent au chômage.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la pêche au thon apporte un nouveau souffle à la ville. Puis, lors de la Seconde Guerre mondiale, les chalutiers de fer, les armements et les ateliers lorientais investissent la place et les usines tournent à plein. Le ravitaillement y pousse, l'occupant aussi, prélevant un tiers des conserves de poisson. Dans l'immédiat après-guerre, les chalutiers à moteur s'imposent. En une décennie, les captures de poissons sont multipliées par cinq. Concarneau prospère et devient le troisième port de pêche de France.
Les difficultés commencent dès le début des années cinquante, plongeant Concarneau dans une crise qu'elle ne surmonte pas. Les vieilles sociétés se mettent à vaciller, puis, de groupements en fusions, toute la conserverie s'effondre. Le salut vient de la pêche au thon tropical. Aujourd'hui, Concarneau redécouvre un atout primordial : le port et la Ville-Close, site fortifié qui attire chaque année deux millions de visiteurs.
Bibliographie :
- Louis-Pierre Le Maître, Concarneau, histoire d'une ville, Plomelin, éditions Palantines, 2003.