L'Ecole de Pont Aven
Notice
L'Ecole de Pont Aven est un mouvement pictural du XIXe siècle, regroupant des peintres en rupture avec la société bourgeoise. Ainsi Gauguin, Emile Bernard, Sérusier, Filliger ont composé cette école qui a défini une préhistoire de l'art moderne.
Éclairage
L'école de Pont Aven (Pont Aven est une ville du sud Finistère) regroupe des peintres et doit son nom aux séjours qu'ils ont passés dans cette ville, attirés par un paysage pittoresque, la mer, les rochers, l'Aven mais aussi la forêt et le bocage. Fuyant les salons parisiens, l'art bourgeois du XIXe siècle, les artistes vont particulièrement apprécier la qualité de vie en Bretagne et l'accueil chaleureux de Marie-Jeanne Gloanec dans son auberge à petits prix. "J'aime la Bretagne. J'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture". C'est en 1886 que Paul Gauguin (1848-1903) y vient pour la première fois. Encore impressionniste à son arrivée, il propose rapidement une peinture libérée des contraintes d'imitation du réel et totalement novatrice. Après sa rencontre avec Emile Bernard, il peint en 1888 La vision du sermon ou Le combat de Jacob avec l'ange. Ce sera le point de départ de nouvelles recherches pour un groupe de peintres comme Paul Sérusier, Maurice Denis, Maxime Maufra, Emile Bernard.
En effet, après les impressionnistes, peintres de la perception immédiate, de la sensation visuelle, les artistes de Pont Aven vont faire de la toile un lieu de réflexion. Le tableau n'est plus ce qu'il est depuis la Renaissance, " une fenêtre ouverte sur le monde ", mais une surface qui accueille matière et couleur. Ainsi l'écrit Maurice Denis : " Se rappeler qu'un tableau avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs dans un certain ordre assemblé". Tout en gardant le motif, peignant les hommes, les paysages, les peintres de Pont Aven abolissent la perspective. Les formes sont simplifiées. Marqués par les estampes japonaises, ils affirment le plan de la toile par un cerne noir autour des masses colorées. Les couleurs sont franches, exacerbées et posées en aplat. On parle alors de synthétisme. Le tableau se détachant d'une représentation réaliste devient plus autonome.