L'usine Flaminaire de Redon
Notice
Spécialiste du briquet à gaz depuis 1946, l'usine Flaminaire s'est implantée à Redon, notamment pour sa réserve en main d'œuvre. Les six cent cinquante salariés de l'usine, issus du milieu rural, fabriquent ainsi un million de briquets par an.
Éclairage
L'aventure Flaminaire remonte au début du XXe siècle. Après l'invention en 1905 de la pierre à briquet, Janvier Quercia, orfèvre et créateur d'objet d'art parisien, décide de commercialiser les premiers briquets à essence. Son fils, Marcel Quercia, souhaite de son côté diversifier les produits. En s'appuyant sur l'invention de l'ingénieur clermontois Henri Pingeot, qui met au point, en 1935, un nouveau mécanisme d'allumage, il crée le premier briquet à gaz.
C'est à cette époque, en 1946, que l'usine Flaminaire de Redon ouvre ses portes. Un an plus tard, en 1947, le "gentry" protégé par soixante douze brevets est présenté au public à l'Hôtel Crillon à Paris. Suivent en 1948 le Crillon (modèle de poche) et le Baronet (modèle de table).
En 1969, à la date de diffusion du reportage, l'usine Flaminaire emploie plus de six cents personnes sur le site de Redon et la moitié de sa production est destinée au marché international. Le succès de Flaminaire repose d'une part sur une stratégie commerciale très développée. Marcel Quercia invente par exemple la fête des pères afin de doper les ventes. D'autre part, ce succès doit être rattaché à l'adoption de méthodes de production spécifiques (le taylorisme et le fordisme) permettant de fabriquer le briquet en série : les employés de l'usine, principalement des femmes issues du milieu rural, sont répartis le long d'une chaîne de montage et ont pour mission d'assembler les différents éléments des briquets.
Dans les années 1970, le briquet de luxe cède progressivement sa place au briquet jetable. Le groupe Bic prend alors le contrôle de l'usine en 1971 jusqu'en 1975. Après une longue période de dépôts de bilan et de reprises, la fermeture définitive a lieu en 1993.