La vocation électronique de la Bretagne
Notice
La recherche dans les nouvelles technologies progresse, notamment au CCETT de Rennes. Mais l'électronique est en crise, principalement la téléphonie qui emploie de plus en plus de personnel qualifié.
Éclairage
La naissance de l'industrie électronique en Bretagne remonte au début des années soixante. Entre 1962 et 1969, plusieurs entreprises électroniques s'implantent dans la région : la Socotel à Lannion, le CEMS à Pleumeur-Bodou, la CSF à Brest et la SGS à Rennes. C'est également durant ces années que les hommes politiques et les hauts fonctionnaires évoquent "la vocation électronique de la Bretagne". On annonce la création d'importants complexes scientifiques et le développement de tout un secteur de recherche avec des applications concrètes pour l'industrie.
Si la réalité ne sera jamais à la hauteur des espoirs, une seconde série d'implantations a lieu en Bretagne, en particulier le CCETT (Centre Commun d'Etudes de Télédiffusion et Télécommunications), la CGCT à Rennes et les entreprises du téléphone Ericsson à Brest. Les premiers maux sont perceptibles dès le milieu des années 1970. La CGCT, qui avait prévu quelques 7 500 emplois, n'en offre que 548 en 1977 ; Thomson-CSF prévoyait d'employer 100 chercheurs, ils ne sont finalement que 26. Des constructions sont abandonnées ou annulées et la Socotel est même intégrée au CNET (Centre National d'études des Télécommunications), entraînant plusieurs suppressions d'emplois. Tout le monde prend conscience de la fragilité de cette industrie.
Au début des années 1980, d'importantes restructurations ont lieu et ce, malgré les innovations. La structure industrielle de l'électronique se bouleverse, les acteurs et les marchés se réorganisent. Aussi, l'introduction de nouvelles technologies transforme la nature des produits offerts et des emplois proposés : la fibre optique et la numérisation sont là pour en témoigner. Dès lors, les processus de production sont modifiés, non sans répercussion sur l'emploi : le niveau de qualification réclamé s'élève et les postes d'ingénieurs et de techniciens supérieurs se multiplient.
En 1985, la situation de l'emploi dans l'industrie électronique est telle que 78% des salariés travaillent pour de grands groupes français ou étrangers et 22 % dans des PME, principalement localisées à Lannion - on notera la place nodale du CNET. Ces entreprises sont orientées vers deux domaines : la production du matériel télégraphique et téléphonique et la production de matériel électronique. Parmi les productions commercialisées dans les années 1980 s'est notamment développée la télévision câblée. De la même manière, l'industrie électronique se nourrit de la recherche. Les années 1970-1980 sont donc celles de la création de plusieurs centres de recherche, dont le CCETT, qui emploie 240 chercheurs en 1985. Sa mission n'est autre que l'étude des services et des terminaux de la communication audiovisuelle. Le réseau Transpac d'échanges de données et le Vidéotex Antiope Télétel, un système d'imagerie médicale créé en collaboration avec le CHR (Centre hospitalier rennais) font d'ailleurs partie de ses principales réalisations. Au bout du compte, Rennes dispose d'un très grand potentiel de recherche et d'un environnement permettant une formation d'excellente qualité, capables de bien figurer au sein de la concurrence internationale qu'entraîne la mondialisation des échanges.