Élections européennes : le Parti breton

26 mai 2009
02m 35s
Réf. 00728

Notice

Résumé :

Emile Grandville, tête de liste du Parti breton, est en campagne électorale pour les prochaines élections européennes du 7 juin. Il revendique un réel pouvoir politique pour la région. Autre cheval de bataille de cette liste, un encadrement social de certaines mesures européennes, notamment celles relatives à la pêche.

Date de diffusion :
26 mai 2009
Personnalité(s) :

Éclairage

En Mai 2009, le tout nouveau Parti Breton présente sa première candidature aux élections européennes. Créé le 13 Juillet 2000, et inauguré officiellement le 26 Avril 2001 à Nantes, le Parti Breton est une formation politique qui se définit comme démocrate, nationaliste et écologiste, rassemblant les aspirations actuelles d'une partie des électeurs bretons de la gauche modérée à la droite modérée.

À l'occasion des élections européennes de 2009, le Parti Breton a présenté sur la circonscription Ouest une liste autonome, avec en tête Emile Granville. Le reportage nous montre le porte-parole du Parti Breton en campagne à Redon, ville dont il est par ailleurs maire-adjoint. L'Europe est donc à l'ordre du jour dans le discours du porte-parole de la liste baptisée « la Voix de la Bretagne en Europe ». Si le parti présente comme ambition principale de doter la Bretagne des institutions nécessaires à sa reconnaissance et à son émancipation politique, conduisant à terme à la formation d'un Etat breton, Emile Granville exprime à divers niveaux l'enjeu pour la Bretagne d'être représentée à Bruxelles.

Dès sa création, le Parti Breton s'est engagé sur le terrain de l'Europe. En 2006, il se présente en faveur de la constitution européenne. Il revendique par ailleurs une politique énergétique à l'échelle de l'Europe, et se place bien entendu en faveur d'une Europe fédérale. Dans le cadre des élections européennes, l'enjeu du parti est de faire entendre la voix de la Bretagne à l'échelle de l'Europe. À travers le débat autour du livre vert de la pêche et de l'exemple des quotas, il manifeste son soutien en faveur des activités économiques traditionnelles de la région, telles que l'agriculture et la pêche.

Dans le combat pour la reconnaissance pleine et entière de l'identité nationale du peuple breton, la campagne européenne détient toute son importance. L'ambition est de doter la Bretagne d'une place à part entière au sein de l'Union Européenne. Ouvert sur l'extérieur, le jeune parti trouve son inspiration chez les pays européens voisins et en particulier les expériences de l'Irlande, de l'Ecosse, de la Catalogne qui sont les modèles à suivre. Par ses idées, il affirme être proche du Parti indépendantiste Ecossais et du Parti national du pays de Galles, qui détiennent depuis longtemps des représentants députés européens.

Le Parti Breton n'a fait campagne que dans les départements bretons et la Loire-Atlantique. À l'issue du vote du 7 juin 2009, il a obtenu 2,45% des voix. Au lendemain du vote, le porte-parole du Parti Breton se montre positif face aux résultats, même s'ils n'aboutissent pas à l'obtention d'un siège au Parlement.

Pauline Jehannin - CERHIO – Université de Rennes 2

Pauline Jehannin

Transcription

Catherine Jauneau
Emile Grandville est tête de liste pour le Parti Breton aux européennes. Il est maire-adjoint de Redon, élu comme une vingtaine de membres de son parti aux dernières municipales en Bretagne. Sa liste, il ne la défendra que sur les départements bretons plus la Loire-atlantique, bien que la circonscription Ouest soit plus grande, car il est pour une Bretagne historique, qu'il veut autonome.
Emile Grandville
Le Parti Breton, c'est un parti qui a été créé en 2003, dont l'objectif est de faire en sorte que la Bretagne puisse avoir un pouvoir politique équivalent aux grandes régions d'Europe et on peut citer l'Ecosse, le Pays de Galles, la Catalogne ou le pays Basque. Aujourd'hui, nous avons 4 300 000 habitants en Bretagne, c'est un chiffre comparable à l'Irlande. L'Irlande a 12 députés européens et malheureusement, compte tenu des structures de l'Etat français, nous n'avons pas de député véritablement breton. Nous avons besoin aussi d'un équivalent politique, équivalent en Bretagne de ce qui se fait en Europe, évidement notre objectif, c'est d'avoir un parlement, un gouvernement breton autonome, équivalent à ce qui se fait ailleurs en Europe.
Catherine Jauneau
Autre caractéristique de la Bretagne, la pêche. Un dossier que le parti a confié à Hervé Legwenn, colistier, patron d'un remorqueur de haute mer, il surveille de près le futur Livre vert de la politique commune des pêches, qui entrera en vigueur en 2013. Parmi les mesures qui pourraient fragiliser la pêche bretonne, les quotas individuels transférables, les QIT, des tonnages de pêche attribués aux bateaux directement. Pour les ports artisanaux comme Lorient, Le Guilvinec ou La Turballe, ces QIT pourraient être une fausse bonne mesure.
Hervé Legwenn
Les QIT, dans un système libéral, sont mauvais, parce que ce sont les industries les plus riches, les gros armements de pêche qui vont s'approprier ces QIT. Actuellement donc, je vous parlais de la Norvège, mais le Canada, par exemple, a utilisé ces QIT aussi, et il y a pas mal de bateaux d'artisans pêcheurs qui restent le long des quais, des artisans qui ont vendu leur QIT et qui n'ont plus de boulot quoi. Donc, cela est un aspect négatif des QIT, quand il est trop libéral, et le rôle du Parlement Européen et du Conseil Européen sera d'encadrer socialement ces QIT.
Catherine Jauneau
Une Europe sociale, une Europe qui laisse plus de place aux régions, c'est ce que revendique le Parti Breton. Ainsi à l'instar de l'Alsace, il souhaite que la Bretagne puisse gérer directement les aides des fonds européens, sans passer par Paris. Créé à l'origine par des nantais, ce jeune parti rassemble des politiques du centre gauche au centre droit, dont le dénominateur commun est leur région.